Tribu : La Flamme [Tome 2]

Épilogue

Raphaël marcha dans la pièce tel un meurtrier qui revenait sur le lieu de son crime. Ce qui était le cas. Même si à vrai dire, il n'était pas là pour admirer le lieu des vestiges de son meurtre. Il n'était pas revenu aux Catacombes depuis le funeste combat et il lui semblait avoir trop tardé à revenir. La sphère d'énergie se trouvait toujours là... statique. Se laissant guider par la force vitale qui l'animait et la faiblesse du lien qui existait entre lui et une partie de la flamme, il tendit ses mains et entra en contact avec elle.

Il entendit sa voix, il sentit sa chaleur régénératrice comme la dernière fois, mais il sentait aussi la douleur d'une brûlure qui commençait à se former, mais il ne se soucia guère de cela. La voix qu'il avait entendu la première fois n'avait pas cessée de la hanter et de lui demander de revenir en rêve.

Il appela, encore et encore, et c'est là qu'il entendit un cri déchirant dans sa tête ! Surpris et blessé il tomba à terre. Il lui fallut quelques secondes pour retrouver ses esprits et là, il l'entendit. Non pas dans sa tête, mais dans l'habitacle. La voix provenait de la sphère. Il entendit d'abord un râle de douleur mêlé à l'effort, comme si son interlocuteur se levait d'un profond sommeil.

— Qui êtes-vous ? demanda le Umpass les sens en alerte.

— Ton sauveur, ricana l'autre.

Raphaël faillit demander de quoi il voulait parler, mais les souvenirs affluèrent dans son esprit de façon quasi automatique. Il se remémora le combat dans les Catacombes et sa mystérieuse sauvegarde. Il aurait dû mourir ce jour là. Il avait cru pendant un moment que c'est la flamme qui l'avait sauvé, mais... C'était lui ?

— Tu ne crois tout de même pas que tu es assez doué pour entrer en contact avec une force ancestrale et la manipuler ? ria l'autre de sa voix rauque et peu avenante, comme si il ne s'était pas servi de ses cordes vocales depuis longtemps. Moi si !

— Pourquoi m'avez vous sauvé ? Quel est l'intérêt ?

— Toi et moi nous pourrions faire de grandes choses, je sais...

— Bien évidemment, le coupa-t-il, je n'ai pas besoin de « grandes choses ».

— Si tu avais été plus fort, tu aurais pu sauver les Umpass ce soir-là. Tu aurais pu sauver ton père et Dornan... Raphaël.

Sérieusement surpris et quelque part aussi apeuré que le mystérieux individu en sache autant sur sa vie, le jeune homme ne sut comment se placer ou se tenir dans la pièce. Il se sentait complètement mis à nue. Et en plus, cet individu ne faisait que lui confirmer ce qu'il pensait depuis des jours. Si il avait été plus... il aurait pu faire plus, réussir ses objectifs et même plus encore.

— Nous allons faire de grandes choses ensemble.

— Pour former une équipe, il faut connaître son coéquipier, l'arrêta Raphaël.

— Tu me connais, murmura faiblement le mystérieux.

— Comment le pourrais-je ? Je ne connais même pas votre prénom.

— Je suis... Mordred.

-FIN-