Chapitre 8 : Retrouvailles

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Mer d'Orcar, à proximité de l'île de Thibéi, sud-est du Territoire

C'est avec une once de joie, que le prince ferma sa chemise. Il était fin prêt pour son arrivée au royaume insulaire et ce n'était pas pour lui déplaire. Trois jours étaient passés depuis qu'ils avaient embarqué sur le magnifique trois mâts destiné à la famille royale. Le voyage s'était passé sans encombre. Les vents leurs avaient été favorables et ils n'avaient pas eu à déplorer l'arrivée d'une tempête. Pour le prince qui avait horreur des voyages en mer, il n'aurait pas pu souhaiter mieux. On frappa à la porte de sa cabine.

— Entrez, autorisa-t-il en levant le nez de la couverture d'un de ses livres qui lui avait servi de lecture quotidienne.

Le capitaine du navire : Maury Cemanler fit son entrée dans l'embrasure de la porte. C'était un homme d'un certain âge, avoisinant la cinquantaine. Alpha avait cru comprendre que bientôt il devrait laisser sa place à un nouveau capitaine pour gouverner ce magnifique paquebot. Malgré tout, l'homme tenait bien son rang. Sa veste de corsaire était parfaitement ajustée et propre. Sa barbe et sa moustache étaient coupées du jour, à la dernière mode bellevuenne et son tricorne lui donnait fière allure. Il était suivit de près par une Nima de bonne humeur.

— Votre Altesse, nous arrivons dans moins d'une heure.

— Merci, capitaine.

L'homme de mer repartit aussitôt après avoir délivré son message afin de donner les prochaines instructions à ses hommes pour arriver sans encombre au port thibéen, tandis que Nima impatiente, même si elle faisait tout pour éviter de le montrer, entra dans la cabine et prit place en face de son ami. Elle avait revêtu un pantalon brun ainsi que des bottes de cuirs lui arrivant jusqu'au genoux. Et son buste était habillé d'une chemise blanche féminine sur laquelle était brodée des colombes au fil d'argent, le tout était couvert par une veste longue bleue roi sans manches. Ses longs cheveux auburn étaient coiffés en une longue tresse qui pendait derrière son dos.

— Je suis heureuse, pialla-t-elle toute sourire. J'ai si hâte qu'on arrive.

— Moi aussi.

Le jeune homme était content de constater que son ami retrouvait enfin le sourire. À vrai dire, plus ils s'étaient éloignés du royaume de Bellevuannie et plus celle-ci avait retrouvé des couleurs. En même temps, il y avait beaucoup de raisons qui expliquaient ce changement. Dans un premier temps, celle-ci s'apprêtait à retrouver son frère jumeau. Chaque kilomètres parcouru la rapprochait des retrouvailles. Et seconde raison, n'ayant pas de femme de chambre à bord, elle pouvait se permettre de s'habiller comme elle le souhaitait. Et c'est avec plaisir qu'elle avait retrouvé ses pantalons.

Mais, même si la joie de Nima contribuait à une partie de son bonheur, Alpha était heureux pour une toute autre raison. Il n'avait qu'une hâte : gagner la terre ferme. Les ballotements et cahutements du bateau lui avaient donné mal à la tête et bien que sa cabine soit confortable, elle n'avait rien à envier à une chambre dans un logis solidement bâtit sur une terre ferme.

— Qu'est-ce que tu lis ? l'interrogea son ami en voyant l'ouvrage.

— L'Histoire de Thibéi, pour me rafraîchir la mémoire sur certains évènements et ne pas rater les négociations.

— Quel sérieux, félicita la montaudréenne. Mon père me complimentait sur cette matière, enfant. Il disait que j'étais plutôt douée. Mais, je t'avoue que celle de Thibéi m'échappe un peu.

— Laisse-moi te la raconter, dans ce cas. Si je suis bon élève, à ce que j'ai compris, pendant l'Âge d'or, Thibéi était une île vierge de civilisation. Elle appartenait à tout le monde. Les tribus y allaient pour se détendre, trouver l'aventure, couler des jours paisibles.

Tribu : La Flamme [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant