The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]

Chapitre 14 : Onyx

Point de vue d'Ariane :

Je rejoins Daryl, adossé sur une colonne d'un vieil abri en bois. Il observe tout ce qui l'entoure jusqu'à ce qu'il me voit approcher. Il soupire, non pas à cause de moi, mais à cause de la situation. Je sais très bien qu'il n'arrive pas à rester en place, mais là il n'a pas le choix. Il se ronge nerveusement l'ongle du pouce tout en ne me quittant pas des yeux.

« Tu boudes ? ».

- N'importe quoi, bougonne-t-il.

Il reporte son regard sur les alentours, se frottant les mains sur son pantalon. Il est aux aguets, prêt à réagir au moindre mouvement suspect. J'avoue que je ferai bien pareil, mais je suis trop crevée pour ça. Trop lessivée.

« On est en sécurité ici ».

- Tu veux convaincre qui ? Toi ou moi ?

« Probablement les deux. On sait déjà que les Saviors n'entrent pas ici alors on a un avantage sur eux ».

Daryl soupire, absolument pas convaincu par ce que je viens de dire.

- Tu veux en parler ?

Il me regarde droit dans les yeux. Je hausse les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir.

« Parler de quoi ? ».

- Tu sais très bien de quoi je parle.

Je baisse la tête quelques secondes. Je ne sais pas si je peux lui en parler parce que je sais comment il pensera. Il se dira que tout est de sa faute alors que c'est totalement faux. Quand je relève la tête, l'archer me regarde toujours, l'air plus inquiet que tout à l'heure.

- J't'ai entendu plusieurs nuits.

Oh non... Je voulais justement qu'il n'y prête pas attention. Qu'il ne m'entende pas.

« Qu'est-ce que tu as entendu ? ».

- Tu gémis. Tu te débats.

« Je suis désolée ».

- Tu t'excuses parce que tu fais des cauchemars maintenant ?

Son regard ne quitte pas le mien. Il veut que je crache le morceau. Je le sais. Je le vois.

« Ça n'a pas d'importance ».

- Si justement Ariane.

Il hausse la voix tout en regardant autour de nous pour vérifier que personne ne l'avait entendu. Je soupire.

« Si je te le dis, tu me dis ce que Dwight t'as fait ».

- Non. Hors de question. Joue pas à ça avec moi.

Je savais d'avance qu'il refuserait. Mais au moins, j'ai essayé. Un chien passe à côté de nous. J'ai toujours adoré les animaux. Je me souviens que ma première famille d'accueil avait un magnifique berger allemand nommé Smoothie. Il était adorable. Il était devenu mon meilleur ami jusqu'à la mort de mes parents. Il s'arrête à notre hauteur et me lèche gentiment la main. Je rigole et le caresse en m'agenouillant devant lui.

- Il est à qui ce clebs ?

Je hausse les épaules pour lui montrer que je n'en ai aucune idée.

« T'es à qui toi ? ».

Pour toute réponse, il me lèche le visage. Je fais la grimace face à cette tendre et humide démonstration affective !

- Putain, voilà qu'on va se coltiner un chien, bougonne Daryl.