The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]

Chapitre 22 : C'est quoi ton histoire ?

Point de vue d'Ariane :

Je ne pensais qu'à une chose : fuir. Pendant une semaine, j'ai de nouveau vécu l'enfer. J'ai de nouveau connu la haine de Simon et le sarcasme toujours croissant de Negan.

Torturée.

Harcelée.

Humiliée.

Déshumanisée.

Une semaine où j'ai cru que j'allais mourir. Une semaine de supplice. Une semaine où j'ai retrouvé ma voix dans la souffrance encore une fois.

Mais il est venu. Il m'a aidé à fuir. Dwight a finalement changé de camp pour nous rejoindre. Il m'a sauvée.

Maintenant, je cours au milieu de nulle part. Tout ce que je sais, c'est que je veux m'éloigner le plus possible du Sanctuaire, même si mes forces s'amenuisent. Je suis trop faible pour faire autant de kilomètres, mais je persiste. Affamée, blessée et sûrement déshydratée, je cours vers je ne sais où, sans arme pour me défendre. Je suis tellement obnubilée par ma fuite que j'oublie l'essentiel : toujours surveiller mes arrières. Je n'entends absolument rien, mais je ressens une douleur qui parcourt mon corps entier. Je crie et m'effondre. Je regarde derrière moi et je vois une voiture des Saviors. Je me relève en me tenant le bras. Ils ne m'ont pas ratée. J'espère que la balle est ressortie. Je regarde de nouveau derrière moi. Le véhicule s'approche dangereusement de moi et les coups de feu résonnent dans mes oreilles. Je reçois une deuxième balle dans la jambe. Je me rattrape de justesse à un tronc d'arbre pour rester debout. Je continue à courir aussi vite que je peux. Mais à ce rythme, je ne tiendrai pas. Je m'engouffre dans une forêt. La voiture ne pourra pas passer. Mais j'entends des cris et des portières claquer et le moteur s'éloigner. Ils me poursuivent à pied. Je regarde autour de moi pour chercher une cachette, mais je ne trouve rien. Une balle me frôle l'épaule. Mon pied se prend dans une racine. Je m'effondre. Je tente de me relever, mais ma jambe blessée refuse de m'obéir. Je vois les hommes de Negan s'approcher. Je suis à bout portant de leurs armes. Je fouille dans les feuilles mortes et trouve une pierre qui pourrait faire l'affaire. Je recule sur les fesses derrière un tronc d'arbre et j'attends. Quand le premier homme arrive, je lui fais un croche patte et lui fracasse la tête avec la pierre. Je continue encore et encore jusqu'à ce qu'il ne reste rien. Une rafalle de balles m'oblige à me remettre derrière l'arbre. Je m'appuie dessus et je réussis en serrant les dents à me relever. Trois autres arrivent vers moi. Je balance la pierre dans la tête du deuxième, qui tombe au sol, inconscient. Les deux autres se précipitent vers moi. L'un me fait de nouveau tomber, mais je lui donne une droite qui le fait valser à côté de moi. Je me rassois et recule tandis que le dernier s'approche de moi. Je fouille autour de moi et j'aperçois à la ceinture du type à la tête écrasée un couteau. Je me lève en retenant un cri et cours en boitillant vers le cadavre pour m'emparer de l'arme. Je me tourne et avant que le Savior puisse tenter quoi que ce soit, je le poignarde dans le ventre. Il s'effondre à mes pieds et je lui plante la lame dans la tête alors qu'il gesticule toujours. L'homme à qui j'ai mis une droite se rue vers moi et me fait tomber. Il frappe plusieurs fois ma main contre le sol et je lâche le couteau sous la douleur. Je réussis à lui mordre la main et le goût métallique du sang me donne envie de vomir. Il s'empare de mon couteau et essaye de me le planter en pleine tête. Je le repousse aussi fort que je peux. Mon bras me lance. Mon corps entier est un chantier. Je hurle de douleur et de haine. Mais l'homme est bien plus fort que moi. La lame s'approche dangereusement de mon œil. Il pousse toujours plus.

- Arrête de résister. Tu vas mourir blessée et seule comme un tas de merde.

- Je ne crois pas.

Avec les dernières forces qui me restent, je lui balance un coup de pied bien placé qui le fait reculer. Un rôdeur venu avec ses amis lui arrache la peau du visage. Je fais une grimace de dégoût, reprends le couteau et me lève. Les rôdeurs viennent s'agglutiner autour des corps. Au loin, j'entends l'homme assommé hurler. Deux rôdeurs viennent vers moi. Je les tue en essayant de garder l'équilibre. Lorsque les quatre hommes sont définitivement morts, je m'occupe des rôdeurs occupés à les dévorer. Mais je laisse les Saviors pour qu'ils se transforment. Je fouille dans leurs affaires et j'y trouve plusieurs pistolets. Je m'empare de celui qui est totalement chargé, le range avec mon couteau dans ma ceinture et reprends ma route. Au loin, je vois une petite horde de rôdeurs approcher. Sachant que ça va marcher, je prends un autre couteau et ouvre le ventre d'un des pestiférés. Je coupe plusieurs fois la chaire pour bien faire apparaitre les entrailles. Je ravale la nausée qui monte dans ma bouche. Je retiens ma respiration et j'entre mes mains dans les entrailles. C'est ignoble. C'est tellement ignoble que j'ai envie de pleurer. J'en sors plusieurs morceaux d'intestin que je mets sur mes vêtements. En peu de temps, je suis recouverte de sang et de morceaux d'organes pourris. Je me lève et marche de la même manière que les rôdeurs. Mais je fais à peine dix mètres que je m'effondre de nouveau. Je rampe jusqu'à la sortie de la forêt. Mais mon corps me lâche.