Chapitre 35 : Les larmes du passé

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Point de vue d'Ariane :

- Pourquoi est-ce qu'il faut qu'on ait toujours la poisse ? Commente Tara en regardant la camionnette désormais immobile au milieu de la route.

- Ça fait longtemps que je ne me pose plus la question, je réponds.

- Putain de saloperie ! Jure Daryl en frappant une roue d'un violent coup de pied.

- Il va falloir trouver un autre moyen de locomotion. Et un gros, continue la brune.

- On a cas suivre la route. On va forcément tomber sur quelque chose, dis-je.

L'archer fulmine et continue à énumérer toutes les insultes du monde. Arbalète sur le dos, il prend la tête de notre trio. Nous marchons pendant un long moment et je commence à désespérer quand Tara nous montre un camion garé sur le bord de la route, en plein virage. Nous courons vers le véhicule. Daryl s'occupe à le faire démarrer pendant que Tara et moi le vérifions. Lorsque j'ouvre les portes arrières, je tombe sur plusieurs cartons. Je monte à l'intérieur et commence à les fouiller quand je découvre dans le deuxième quelque chose qui n'aurait pas dû être là. Parmi tous les morceaux de polystyrène, je découvre avec horreur une main décomposée. Je retrousse le nez dans une grimace de dégoût. L'odeur est nauséabonde. Je fouille un nouveau carton pour y faire aussi une macabre découverte puisque j'y trouve un pied coupé au niveau de la cheville. D'après ce que je vois, même si je ne suis pas légiste, je peux conclure que c'est un pied gauche.

Je me tourne quand j'entends des grognements étouffés. Je regarde les cartons face à moi, les sourcils froncés. Je me dirige vers celui du milieu et j'ouvre les battants. Je m'empare de mon couteau. D'une autre main, j'attrape un petit bâton et commence à fouiller avec. Plus je tourne, plus les bruits deviennent clairs.

Ce que je découvre me pétrifie. Deux tête se font face et ne cessent de grogner. Je vois leurs pupilles se diriger vers moi. Je les regarde avec horreur, immobile. Mon cerveau ne semble pas vouloir enregistrer l'information qui est pourtant sous mes yeux.

- Oh mon dieu...

- C'est quoi ce bordel ?

Je sursaute quand j'entends la voix de Daryl derrière moi. Je n'ai même pas entendu que le moteur avait démarré. Je tiens toujours fermement mon couteau, réussissant avec peine à tourner mon visage vers le chasseur.

- Je vais le faire, me dit-il en s'emparant de son couteau de chasse.

Je me recule et le laisse planter la lame de son arme dans les deux têtes mouvantes.

- J'ai trouvé des restes humains dans d'autres cartons, j'explique en déglutissant.

- Vu le camion, j'dirai qu'il appartenait à une entreprise de transport.

L'archer commence à fouiller les autres cartons et sort de l'un d'entre eux quelque chose qui ressemble à un organe humain. Un cœur je dirai ; mais dans un état de décomposition indescriptible. Daryl lâche l'organe dans son ancienne demeure alors que je mets une main devant ma bouche pour retenir une violente nausée de sortir.

- J'dirai qu'ils faisaient du trafic humain.

- C'est répugnant.

Sur ce, nous balançons un par un les cartons, qui s'accumulent peu à peu dans le fossé. Nous sortons finalement de l'arrière du camion pour rejoindre Tara à l'avant, une carte à la main pour étudier le terrain. Je m'installe près d'elle et Daryl prend le volant. Nous roulons dans un silence religieux. Je réfléchis à ce qu'il va se passer au Sanctuaire. Même si j'ai voulu les accompagner, je ne peux m'empêcher de me dire que le mieux aurait été de suivre le plan. Mais dans un autre sens, les arguments de Daryl et Tara tiennent la route.

The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant