Chapitre 45 : Or ou argent ?

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Point de vue de Daryl :

Je regarde Ariane dormir dans mes bras. J'ai passé une bonne partie de la nuit à l'observer et à réfléchir à ce qu'elle m'a dit. J'me sens minable. J'pensais pas qu'elle croirait que je ne voulais plus être avec elle parce que j'me suis éloigné ou à cause de sa putain de balafre. Moi, j'en ai rien à foutre de sa cicatrice. Elle a accepté les miennes sans sourciller alors qu'elles me détruisent le dos. Moi, je la vois toujours aussi belle et ça ne changera jamais. C'est ma p'tite Marmotte et tout ce qui compte pour moi, c'est qu'elle soit bien.

Je regarde son ventre. Elle entame son quatrième mois de grossesse. Je pose timidement ma main sur son ventre, mais l'enlève quand je sens que ça bouge à l'intérieur. Je fronce les sourcils, repose ma main et sens encore une fois du mouvement. Je souris. J'me sens con à sourire comme ça, mais j'y peux rien. J'ai senti mon gosse bouger. C'est pas rien. Ça veut dire qu'il est en bonne santé. J'espère.

J'me suis jamais posé la question si j'voulais une fille ou un garçon. Je m'en fous finalement. C'qui compte, c'est que le bébé soit en bonne santé. J'ai quelques idées de prénoms, mais je les garde pour moi. J'ai l'impression d'entendre la voix rocailleuse de mon frère : « T'es une vraie gonzesse Darylina ». Il aurait peut-être pas tort. J'me souviens la première fois où j'ai donné le biberon à Judith. La première fois où j'ai pris Erwan dans mes bras. J'ai découvert que j'avais la fibre paternelle que je ne soupçonnais pas. Après tout, qui aurait cru qu'un des frères Dixon aurait des gosses ? Personne, et moi le premier. Mon père m'a tellement répété que j'étais un moins que rien que j'en étais persuadé. Mais quand je vois ma p'tite famille, je peux enfin dire que ce connard avait tort. J'suis pas un incapable. Pas pour Ariane en tout cas. Tout ce qui m'importe, c'est sa façon de me voir. Juste le fait qu'elle me parle me remplit de joie. Alors l'entendre rire à cause de moi, ou me dire des paroles que jamais personne ne m'avait dites avant elle, ça me remplit de bonheur.

J'pensais avoir tout perdu quand Merle est mort. A ce moment-là, Ariane était là, mais c'était pas pareil. On était ensemble, mais c'était trop récent. Maintenant, je sais que je n'ai pas tout perdu. J'ai peut-être perdu mon frère, mais j'ai gagné plus que ce que j'espérais : une femme qui m'aime, qui m'accepte comme je suis et des gosses. Et j'peux ajouter le chien dans le tableau. La famille parfaite en soit.

En parlant de famille, ça fait plusieurs jours que j'pense à un truc. Des fois, j'me dis que c'est une bonne idée, mais après j'me dis que c'est con. Alors je ne sais pas quoi faire. J'peux peut-être en parler à Mathilde ? Nan... Après tout, c'est sa mère, mais elle ne la connait pas aussi bien qu'Anna. Je soupire en pensant que je vais sans doute devoir me trimbaler la Castafiore. J'aurai aimé que Carol soit là. Rick ? J'en sais rien. J'sais plus trop quoi penser. Il me manque, c'est vrai. Mais j'peux pas emmener tout le groupe non plus. Mais Carol aurait pu me conseiller sur quelques trucs. Ça ne coûte rien d'aller au Royaume et lui demander de m'accompagner à l'endroit que j'ai repéré hier près du cinéma. Ouais, c'est c'que je vais faire. J'vais embarquer la lourdingue de service et chercher Carol.

Je dépose plusieurs petits baisers sur le visage d'Ariane. Elle gémit tout en souriant. Elle papillonne des paupières pour habituer ses yeux à la lumière du soleil.

- Bonjour Marmotte.

- Bonjour, dit-elle en rigolant sous mon nouvel assaut de baisers.

Elle se frotte les yeux et regarde ma main posée sur son ventre en souriant. Elle ne dit rien mais se blottit d'avantage contre moi.

- Tu es bien matinal.

- J'ai des trucs à faire aujourd'hui. J'voulais te réveiller pour te prévenir de ne pas t'inquiéter si je ne suis pas là.

The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant