Chapitre 67 : Espionnage

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Point de vue d'Ariane :

Ma main se pose sur le manche de mon couteau, les yeux toujours rivés sur l'adolescente. Je m'empare des clés et les insère dans la serrure.

- Fais pas ça.

Je tourne la tête vers l'adolescent blond. Debout et tenant des barreaux dans les mains, il me regarde d'un air suppliant. Je le pensais en train de dormir. Je ne réponds rien et tourne la clé.

- Ariane arrête !

- Comment tu me connais ? Je demande en le pointant du doigt, folle de rage.

- Je suis Henri. Le fils de Carol. Je sais que t'es pas une tueuse. Lydia est gentille, je t'assure.

L'intéressée n'a pas bougé d'un centimètre. La main toujours posée sur la clé, je fusille le blond du regard.

- Tu ne sais rien, dis-je en serrant les dents. Tu ne sais pas ni ce qu'elle a fait, ni ce que son groupe a fait.

Je retourne la clé dans la serrure et marche jusqu'à la cellule d'Henri.

- Ne t'attache pas à elle.

- Elle n'a rien fait de mal, continue l'adolescent. Je suis sûr qu'elle n'a rien avoir avec les siens.

- Ah oui ? Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Ton instinct ? Mais tu ne sais rien sur ce monde. Rien du tout. Tu ne sais rien sur elle et tu ne sais rien sur son groupe. Alors ferme-la.

Je retourne jusqu'à la cellule de Lydia, ouvre et entre à l'intérieur avant de fermer la porte derrière moi. Couteau en main, j'avance lentement vers elle. La tête baissée et recroquevillée, elle garde le silence comme un oisillon apeuré.

- Ton petit numéro marche peut-être avec les autres, mais pas avec moi, dis-je d'un ton amer.

- J'ai rien à dire, me répond-elle. J'ai dit à tes amis tout ce que je savais.

- On sait toutes les deux que ce sont des conneries. A cause de ton groupe, un homme bien est mort. Tout ce que ton groupe sait faire, c'est détruire des vies.

- J'ai jamais voulu ça, contre dit-elle en levant la tête. C'est vous qui nous avez attaqué !

- C'est tellement facile de reposer la faute sur les autres, je continue en m'agenouillant face à elle. Mais tu veux que je te dise, t'es aussi cinglée que ta mère.

L'adolescente me lance un regard noir.

- On essaye de survivre. Comme tout le monde.

- Mais bien sûr, dis-je avec une pointe de sarcasme.

Lydia détourne le regard. Dans mon dos, je sens le regard lourd de reproche d'Henri se poser sur moi. Il est tellement naïf. Il pense peut-être que sa mère me connait aussi bien qu'elle le croit, mais en vérité, ces six années d'absence m'ont changé. Et mon séjour chez ces cinglés m'a transformé. Dès que je pose mon regard sur elle, une seule envie anime mon esprit : lui montrer à quel point j'ai souffert et à quel point je souffre encore à cause de ce qu'ils m'ont fait et de ce qu'ils ont fait à Aaron. Je les hais. Je les méprise. L'homme de métal n'est que leur première victime, et il y en aura forcément d'autres. J'en suis certaine. Je me relève tout en ne quittant pas l'adolescente des yeux.

- Ariane.

Daryl est devant les barreaux et me regarde d'un air sévère. Il me fait signe de le rejoindre dehors sans rien ajouter. Je range mon couteau, sort de la cellule et ferme la porte à clé. Je monte les escaliers et rejoins l'archer à l'extérieur.

The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant