Chapitre 90 : La messagère

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Point de vue d'Ariane :

J'écoute le tic-tac régulier du vieux réveil installé sur la table de nuit. Couchée sur le lit, j'observe l'aiguille des minutes réaliser ses tours incessants et réguliers. Après un énième soupire, je me mets sur le dos et écoute les cris venus de l'extérieur.

Mon regard est attiré par la porte de chambre. J'aperçois la tignasse noire d'Evan se dessiner dans l'entrebâillement.

- Je peux venir ?

Je m'assois et tapote la place à côté de moi. Mon fils se précipite sur le lit et se réfugie dans mes bras.

- Je n'arrive pas à dormir, me dit-il en reniflant.

- Je sais Evan.

Je lui caresse tendrement les cheveux et fredonne pour essayer de le calmer. Mon regard est de nouveau attiré par la fenêtre lorsque je reconnais la voix de Rick cracher des ordres.

- Tu penses qu'ils partiront bientôt ?

- Je l'espère mon ange. On est tous uni, alors on réussira à éliminer tous les rôdeurs. D'accord ?

Evan m'observe pendant quelques secondes avant de hocher légèrement la tête. Cela fait maintenant plus de vingt-quatre heures que les morts arrivent par le Nord et le Sud, ne nous laissant aucun répit.

- Ce sont les masqués qui nous les envoie ?

Je soupire une nouvelle fois, le regard dans le vague.

- Sûrement, dis-je.

Evan sursaute lorsque le réveil sonne. Je tâtonne l'appareil avant de trouver le bouton d'arrêt. Je pousse légèrement mon fils et me lève.

- Tu peux aller voir Judith et RJ. Moi, je dois aller aider les autres.

Evan hoche légèrement la tête avant de descendre à son tour du lit. Je le prends dans les bras et le sers fort contre moi avant de le laisser sortir. Je regarde la porte se fermer lentement avant de m'emparer de mes vêtements et de me changer. Je laisse mes anciens vêtements en boule sur mon lit, m'empare de mes armes, attache mon épée à ma ceinture et sors. Je descends les escaliers, l'estomac noué de n'entendre plus aucun bruit dans la maison. Une fois dehors, je me dirige vers le Nord, où je trouve plusieurs petits groupes en train de lutter contre une nouvelle horde de morts. J'aperçois Daryl à l'arrière tirer une flèche dans l'un d'entre eux avant d'armer à nouveau son arme. Au loin, j'aperçois Gabriel, suivi par un groupe d'habitants entrer dans Alexandria, rompus et couverts de sang de la tête aux pieds.

- Qu'est-ce que ça donne ? Je demande au pasteur.

Gabriel hoche la tête de droite à gauche avant de s'éloigner. Derrière moi, j'entends Rick nous ordonner de nous regrouper pour établir un plan sur le long terme. Nous le rejoignons en face du moulin, les traits du visage tirés par le manque de sommeil et le stress qui ne cesse de s'accumuler.

- Alors ? Demande le leader.

- Ils viennent de la frontière, explique Anna. Sans discontinue et par vague.

- C'est elle, conclut Carol en échangeant un regard entendu avec moi.

- Dans ce cas, on sait quoi faire. On boucle, conclut Michonne en s'éloignant.







Les heures défilent. Je ne les compte plus. Les corps s'amoncèlent encore et encore contre nos défenses. Nos yeux voient sans qu'on arrive à croire les morts venir à nous sans jamais nous laisser le moindre répit. J'ai l'impression d'être dans un perpétuel commencement, comme si l'enfer s'était désormais installé dans ce bas monde qu'est le nôtre. Courbaturés, épuisés, à fleur de peau, nous continuons à transpercer et à découper des têtes.

The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant