The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]

Chapitre 51 : Evan

Point de vue d'Ariane :

Je donne des feuilles et des crayons à Erwan pour l'occuper à dessiner. Je regarde ce qu'il fait, le sourire aux lèvres pendant qu'Enid range les ustensiles de médecine. Je frissonne lorsque je vois une petite scie. Mais je repose vite mon regard sur le papier et je vois trois petits personnages dessinés avec ce qui semble être un chien dans un environnement rempli d'arbres.

- Qu'est-ce que tu dessines ?

- Toi, papa, moi et Onyx, me répond Erwan.

Je m'apprête à répondre quand une douleur fulgurante traverse mon corps. Je me lève en me tenant à un meuble et je sens mon pantalon se mouiller.

- Enid..., je panique.

La jeune fille se retourne et fais les gros yeux.

- Allonge-toi ! Erwan, vas chercher Carol !

La petite tête blonde sort immédiatement de la tente. Enid ferme l'entrée, mais je l'entends interpeller quelqu'un pour prévenir Daryl. Au bout d'une bonne minute, Carol arrive, suivie par Erwan.

- C'est le grand jour, me dit-elle en relevant les manches de sa chemise.

Daryl arrive enfin, essoufflé, le visage crispé.

- Putain de merde, dit-il.

Rick arrive à son tour. J'ai l'impression que l'infirmerie devient une attraction alors que je souffre le martyr.

- Viens par-là Erwan. On va les laisser faire.

- Mais...

- Erwan obéis ! Tonne Daryl.

Le petit n'ajoute rien et suit Rick, qui ferme le voile derrière lui. L'archer vient s'agenouiller près de moi et me prend la main.

- Ça va aller, me chuchote-t-il.

Enid prépare une bassine d'eau et une serviette propre, qu'elle étale sur le lit. Carol en sort une autre qu'elle pose à côté de moi. Daryl s'empare d'un gant et tapote délicatement mon front.

- Surtout Ariane tu respires, m'explique Carol. Daryl, tiens-lui la tête.

Le chasseur s'exécute, aussi paniqué que moi. Enid réapparait dans mon champ de vision avec un ciseau.

- Ok, tu vas pouvoir pousser. Tout va bien se passer Ariane, déclare Carol en me regardant droit dans les yeux.

Je serre les dents et m'exécute. Si on me demandait le taux de douleur sur une échelle de un à dix, je dirai carrément quinze. Je broie littéralement la main de Daryl, mais il ne dit rien. Ses yeux parlent d'eux-mêmes. Je reprends ma respiration, puis je recommence à pousser. Cette fois, je ne réussis pas à contenir mon cri de douleur. Je commence à pleurer tellement c'est douloureux.

- Tu y es presque, me dit Enid.

Je continue, tentant comme je peux de retenir mes pleurs.

- Encore un coup ! Un coup Ariane ! S'exclame Carol. Courage.

Dans un dernier effort, je fais ce qu'elle me dit. Je puise dans mes dernières forces avant de reprendre ma respiration. J'entends alors les cris du bébé, signe qu'il va bien. Je pleure de plus belle, non seulement parce que je suis à bout, mais aussi soulagée qu'il aille bien.

- T'as réussi, me murmure Daryl.

Il me tapote de nouveau le front, puis pose son regard sur le bébé. Je vois Enid couper le cordon.

- Il va falloir trouver un nom à ce petit garçon, nous dit Enid.

- Un garçon ? Répète Daryl avec un sourire sur les lèvres.