The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]

Chapitre 97 : Dante

Pointde vue d'Ariane :

Je sors de la maison, un croissant dans les mains et rejoins Daryl et Evan sur le perron de la maison, Onyx allongé auprès d'eux, la tête posée sur les genoux de notre fils. Je les rejoins et m'assois auprès d'eux pour écouter l'archer expliquer comment aiguiser des flèches. Sous les yeux experts du chasseur, Evan réussit l'exercice et lui tends l'objet, un large sourire sur les lèvres.

- T'es bien le fils de ton père, dit-il après de longues secondes en lui ébouriffant les cheveux.

Onyx lève la tête et secoue la queue, fixant Daryl avec de grands yeux curieux. Après m'avoir à mon tour montré son travail, Evan se lève et rejoint Judith et RJ devant la maison pour partir jouer un peu plus loin. Je pose alors la tête sur l'épaule de Daryl et soupire. Nous restons ainsi de longues minutes, profitant du calme, qui sera sans doute de courte durée.

- Tout le monde a l'air tendu, dis-je en observant les personnes passant devant la maison.

- Pas étonnant avec Negan dans la nature. Il a peut-être rejoint le groupe d'Alpha à l'heure qu'il est. Et il sait très bien qu'en passant la frontière, on ne pourra pas aller le chercher.

Au loin, j'aperçois Gabriel se diriger vers l'infirmerie aux côtés de Siddiq. Après avoir été vérifié la présence du prisonnier, comme tous les matins, le pasteur était venu frapper à notre porte comme un damné, les yeux écarquillés pour nous annoncer la disparition de Negan. Daryl s'était alors précipité vers la prison pour examiner les portes pour comprendre comment cela avait-il pu arriver pendant que Gabriel était parti annoncer la nouvelle, qui avait assombri l'humeur déjà maussade de la communauté. Depuis, la population est aux abois et un petit groupe était déjà parti à sa recherche.

- Quelqu'un l'a forcément laissé sortir, continue l'archer.

- Ou alors celui qui l'a enfermé la dernière fois a oublié de vérifier que les portes étaient bien fermées, je propose.

- J'y crois pas une seule seconde. Non, c'est quelqu'un qui l'a aidé à se barrer.

Je hoche la tête tout en essayant de garder un visage impassible. J'ai conscience du risque que j'ai pris en libérant Negan et du mal que je vais causer lorsque les autres, notamment Daryl, sauront la vérité. Mais si je peux avoir la tête d'Alpha à mes pieds, je suis prête à tout.

- T'as une idée de qui aurait pu faire cette connerie ? Demande Daryl en tournant la tête vers moi.

- Non, je réponds en faisant semblant de réfléchir, une boule au ventre. Ça peut être n'importe qui. Mais si quelqu'un l'a réellement aidé, c'est qu'il y a eu un manque évident dans la sécurité.

L'archer hoche la tête. Il est vrai qu'il avait été facile de piquer les clés dans le tiroir où Daryl range ses affaires. Au moment où je guettais la prison pour vérifier la présence d'un garde, ce dernier s'était assoupi. Il ronflait et un filet de bave coulait le long de son menton. Je ne peux cacher le sourire en coin qui se dessine sur mon visage en me souvenant de cette nuit.

- Qu'est-ce qu'elle fout ?

Je regarde dans la direction que m'indique Daryl pour voir Carol se diriger vers le portail, ses armes et un sac à dos avec elle.

- Tu devrais aller la voir, dis-je. Si elle va chercher Negan, elle aura besoin de toi.

- Mouais.

Daryl se lève et m'aide à me remettre sur mes jambes. Il entre dans la maison pendant que j'observe Carol vérifier son arc et son carquois, puis me tourne vers l'archer lorsqu'il me rejoint dehors. Il m'embrasse, puis part rejoindre notre amie, avant de disparaître derrière le portail avec elle. Je baisse alors la tête en arrière et soupire, la boule au ventre disparaissant peu à peu.

La nuit est tombée sur Alexandria. Je vagabonde dans la rue et salue les quelques personnes que je croise avant de me diriger vers la maison d'Anna. Cela fait un moment que je ne suis pas allée la voir et avec l'épidémie de gastro qui s'abat en ville depuis plus d'une semaine et ses flachback violents, je m'inquiète pour elle.

Arrivée devant la bâtisse toujours éclairée, je monte les escaliers du perron et toque à la porte.

Aucune réponse.

Je recommence avec plus d'insistance sans pour autant voir la porte s'ouvrir. Je plaque mon oreille contre la porte et tente d'écouter un éventuel bruit à l'intérieur. Je fronce les sourcils et descends les escaliers avant de regarder la façade pour repérer une silhouette à l'une des fenêtre de la maison. Une boule se forme au fond de ma gorge. Je sens que quelque chose ne va pas. Scrutant la façade sans rien apercevoir, je retourne jusqu'à la porte et décide d'entrer.

- Anna ?

Aucune réponse.

Je ferme la porte et marche jusqu'au salon, désert. Un plaid est en boule sur le canapé et une tasse est posée sur la table basse. Je m'avance et remarque que la tisane à l'intérieur est encore chaude. L'inquiétude monte d'un cran.

- Anna, tu es là ?

Un bruit retentit à l'étage. Je me dirige jusqu'au bas des escaliers lorsqu'une silhouette apparaît en haut des marches. D'abord incertaine, je m'aperçois que celle-ci est recroquevillée sur elle-même. Mais à peine ai-je le temps de comprendre ce qu'il se passe que la silhouette dégringole des escaliers. Je me décale in extremis avant d'apercevoir Anna à mes pieds, le visage couvert de bleus, son pull couvert de tâches de sang. Je m'agenouille près d'elle, le cœur battant contre mes tempes avant de lever la tête lorsqu'une marche grince en haut des escaliers.

Une immense silhouette se dessine à contre jour. Celle-ci descend d'un pas lent et sûr avant que je distingue un petit objet brillant dans sa main. Des gouttes de sang coulent le long de l'objet et tombent une à une sur les marches en bois. Arrivée à mi-chemin, je reconnais la silhouette.

- Dante... 

- Anna et moi ne faisions que discuter. Comme des amis.

Je me relève lentement sans quitter l'homme des yeux. Il continue à descendre, un sourire des plus sadique sur les lèvres.

- Tant fait pas pour elle. Ça va aller, Je n'ai fait que lui ouvrir les yeux.

Une sueur glaciale coule le long de mon dos. J'écarquille les yeux avant de reculer, le corps tremblant. Arrivé en bas des escaliers, Dante regarde Anna et soupire avant de l'enjamber pour me rejoindre dans le salon.

Je regarde partout autour de moi à la recherche d'une arme avant de me précipiter vers la cuisine pour m'emparer d'un couteau rangé dans un des tiroirs. J'ai à peine le temps de frôler le plan de travail que Dante est déjà sur moi. Ma tête frappe le bord de la table de la salle à manger. Ma vue se trouble. L'homme est déjà sur moi, prêt à me planter son couteau dans le crâne. Je tente de le repousser malgré la douleur qui me vrille la tête et malgré le sang qui coule le long de mes cheveux. Son visage se transforme en une grimace démoniaque sous mes yeux tandis que mes bras tremblent de plus en plus. Mon souffle s'accélère. Je louche sur la pointe ensanglantée de la lame.

Puis je croise son regard. Une fureur s'empare de moi. D'une force dont je ne m'imaginais pas capable, je réussis à le repousser avec un hurlement de rage et me précipite vers lui pour tenter de le désarmer. Je le repousse contre l'un des mur du salon lorsqu'il s'est relevé et frappe sa main contre celui-ci.

Le couteau tombe.

Mais Dante est plus rapide que moi. Il me frappe d'un violent coup de tête. Je titube. La douleur devient insupportable. L'homme se jette sur moi et m'entraîne au sol avant d'enrouler son bras autour de mon cou.

- Ferme les yeux. Ne lutte pas.

Je tente de m'échapper de sa poigne, mais mes poumons me brûlent. L'oxygène me manque. Mes bras gesticulent dans un dernier espoir

- Ferme les yeux.

Ses paroles à mon oreille résonnent dans ma tête. Ma vue se brouille. Le sang coule lentement le long de mes tempes.

- Ferme les yeux...