Chapitre 72 : Présence fantomatique

570 43 2
                                    

Point de vue de Daryl :

Je jette un coup d'œil vers Erwan, endormi sur un vieux canapé poussiéreux et recouvert par ma veste. Je sors l'un de mes couteaux de chasse et fouille dans ma poche de pantalon. J'en sors plusieurs p'tits coquillages et des bouts de ficelle. Tout en vérifiant le périmètre à travers la fenêtre sale de notre cachette, je commence à creuser un trou en haut d'un des crustacés.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Ariane s'approche de moi. Elle se frotte les yeux et baille un bon coup.

- J'réfléchis.

Elle me sourit et observe les coquillages posés près de moi sur le bord de la fenêtre.

- Tu penses qu'on est tranquille pour cette nuit ? Dit-elle après un silence.

- Ouais. Et puis c'est calme depuis tout à l'heure.

Ariane monte sur le bord de la fenêtre et s'assoit en face de moi, les jambes repliées contre sa poitrine. Après avoir tué Béta et ses hommes, on a fait diversion pour chasser les rôdeurs du bâtiment. Connie a pas mal aidé pour ça. J'dois avouer qu'elle me plait bien. Elle me rappelle Ariane quand je l'ai rencontré dans cette forêt. Quand les morts sont sortis de l'immeuble, on en a profité pour se tirer dans les bois. On a couru le plus longtemps possible jusqu'à ce qu'on tombe sur cette vieille cabane délabrée. Si tout va bien, on sera au Royaume demain.

- Tu te souviens l'hiver qui a suivi notre fuite de la ferme d'Herschel ?

Je lève les yeux pour regarder sur ma Marmotte. Elle a le regard dans le vague.

- Tu veux dire le jour où je t'ai cru morte quand on a fui la horde ? Je déclare d'un ton amer.

- Non. Bien sûr que non. On n'était pas beaucoup à ce moment-là, mais c'est ce qui faisait notre force. Parce qu'on était soudé. Et nous voir ici, ça me fait penser à cette époque.

Je la fixe et esquisse un sourire en coin. Il n'y bien qu'elle pour sortir ce genre de truc. Comme le jour où elle m'a avoué croire à l'hypnose à la prison. Je me rembrunis en repensant aux bons moments qu'on a vécut là-bas. A son anniversaire, à la paix qu'on a eu après la chute du Gouverneur jusqu'à son attaque. On était bien installé et on mangeait bien, même s'il y a eu des merdes à gérer. Mais bon, ça c'est partout. Ariane soupire un bon coup et reporte son regard sur le coquillage que j'ai dans la main.

- Qu'est-ce que tu comptes faire exactement ?

- Bah... J'me suis dit qu'un collier chacun ça pourrait leur faire plaisir. Avec leurs initiales dessus. Ou un truc dans le genre. Ça leur ferait un souvenir.

Ariane penche la tête de côté et sourit. Je plisse les yeux. J'suis sûr que j'ai l'air d'un con à lui dire ça.

- Te fous pas de ma gueule. J'disais juste ça pour leur faire plaisir.

- C'est une excellente idée Daryl. Ils vont adorer.

Je hoche la tête et reprends mon travail. C'est un travail qui demande de la patience. Et justement j'ai toute la nuit pour ça. Ariane me regarde faire en silence. Elle fronce par moment les sourcils, comme pour tenter de comprendre pourquoi je fais telle ou telle chose. Nous restons silencieux, mais c'est loin d'être pesant. J'aime ce genre de silence.

Lorsque je réussis à mettre la ficelle à l'intérieur du trou fait dans le coquillage, je réfléchis au dessin que je pourrai faire sur le crustacé. Les initiales. Leurs prénoms commencent tous les deux par un « E ». J'pourrai toujours essayer d'écrire leur prénom en entier. Mouais, j'vais faire ça. Je penche la tête pour bien visualiser l'endroit exact des gravures avant de commencer le travail. Il me faut plusieurs minutes pour terminer. J'éloigne le coquillage. Un sourire un coin se dessine sur mes lèvres. Ca devrait faire l'affaire. Je le tends à Ariane. Elle le regarde et un grand sourire éclaire son visage.

The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant