The Walking Dead : Silence in the face of death [Tome 3]

Chapitre 70 : Mission sauvetage

Point de vue d'Ariane :

- On y est.

Les uns derrières les autres, nous nous accroupissons derrière des bosquets pour découvrir plusieurs Chuchoteurs sortir de leur camp de fortune pour balancer des corps dans la plaine voisine. Ils regardent les rôdeurs approcher avant de disparaître au milieu des arbres en déambulant comme les morts.

Daryl se tourne vers nous et nous regarde un par un.

- Connie et moi, on va entrer dans le camp pour aller chercher Henri. Ariane et Erwan, vous surveillez nos arrières.

- Comment vous allez vous y prendre ? Je demande.

« On va devoir mettre un masque », comprend Connie.

L'archer hoche la tête en la regardant. C'est une excellente idée. Quant à la diversion, je sais déjà comment ils vont s'y prendre faire. Les rôdeurs étant à proximité de leur camp, ça ne risque pas d'être très compliqué de les faire entrer à l'intérieur pour leur offrir un buffet à volonté. Daryl et Connie s'éloignent de notre cachette et reviennent quelques minutes plus tard avec deux têtes de rôdeurs. Le chasseur pose la sienne face à lui et s'empare de son couteau. Il regarde le visage cadavérique avant d'enfoncer la lame de son arme dans l'arrière du crâne du mort. C'est avec des bruits immondes et une odeur nauséabonde qu'il finit par débarrasser la tête du cadavre de sa peau. A côté, Connie fait de même, le nez retroussé, dégoûtée par l'odeur. Une fois à peu près propres, Daryl met son masque, cache le plus d'armes possible sous ses vêtements et attend que notre amie muette s'apprête.

- Allez, on y va, chuchote Daryl.

Toujours cachée derrière le bosquet, je regarde Daryl et Connie s'éloigner, Erwan près de moi. Nos armes en main, nous ne faisons aucun bruit. J'observe les alentours à travers les branches feuillues. Je vois au loin plusieurs rôdeurs sur les deux cadavres jetés par des Chuchoteurs toujours en train de se faire dévorer. A côté, j'entends la respiration saccadée d'Erwan. Je pose ma main sur la sienne pour le rassurer et lui offre un sourire réconforter. Il tient fermement son arc et sa flèche, qu'il a déjà encochée. Puis, du coin de l'œil, je vois du mouvement devant nous. A travers les feuilles, je vois les rôdeurs entrer dans la forêt, les uns derrière les autres, le pas traînant. Il ne faut que quelques minutes pour entendre les premiers hurlements. Ils résonnent partout autour de nous. C'est un concert d'horreur et de peur, où se mêle l'odeur du sang et de la terre mouillée. Je ne perçois que des formes mouvantes, mais je sais que cette masse est bien plus grosse que ce que j'imagine.

Je tourne la tête vers mon fils lorsque je le sens me tapoter l'épaule. Il me montre une silhouette semblant fuir le carnage. Je le vois tendre la corde de son arc, viser avec une concentration dont je n'aurai jamais imaginé possible pour son âge, et tirer. La silhouette s'effondre après avoir émis une plainte quasiment inaudible. Erwan s'empare d'une nouvelle flèche qu'il prépare, tend la corde et s'apprête à lâcher son projectile lorsqu'une main s'empare de son poignet. Je retiens un cri de surprise quand je reconnais Daryl, suivi par Connie, Henri et Lydia. L'adolescent s'effondre dans les feuilles mortes tandis que l'archer et notre amie muette jettent leur masque à terre.

- Ca va ? Demande Erwan en voyant Henri.

Ce dernier ne lui répond pas, trop occupé à grimacer en tenant sa jambe.

- Il ne faut pas traîner, dis-je en rangeant mon épée. Et on ne peut pas retourner à la Colline.

- Ariane a raison. C'est par là qu'ils commenceraient à chercher, approuve Daryl.