Lost in a fairy tale

Chapitre 10

La journée entière Avalone la passa d'une part à calmer sa mauvaise conscience et de l'autre à essayer de trouver un moyen de séduire Arthur. Ce n'était malheureusement pas chose aisée. Ce n'était pas le fait de faire du rentre dedans à Arthur qui l'inquiétait bien au contraire : Elle était une fille du 21ème siècle et à son époque les gens ne s'embarrassaient pas de principes. Une fille pouvait très bien faire la cour à l'homme qu'elle aimait.

Elle disposait de 3 options pour arriver à ses fins : dans son monde il y' avait d'abord les réseaux sociaux et les sites de rencontre. Il suffisait de parcourir le profil de la personne qui vous plaisait et vous trouviez alors toutes les informations qui pouvait vous aider : ses passe-temps, ses couleurs et ses fleurs préférées, et après il fallait juste être ingénieux. Evidemment elle ne pouvait pas compter sur facebook mais elle avait Merlin. Cependant celui-ci avait décidé de rester muet comme une carpe.

La seconde approche reposait sur le fait de mettre ses atouts naturels en avant. Pour qu'un homme soit irrésistible c'était assez simple, il lui suffisait d'être élégant et de sentir bon. Pour une femme en revanche la tâche était plus ardue : soit elle le séduisait grâce à son esprit, soit par ses atouts naturels. Même si son esprit était plus affuté qu'avant, elle savait qu'elle ne pourrait pas lui parler de l'élection de Donald trump, ni de des enjeux de la lutte pour l'égalité des sexes. De plus, Avalone ne disposait dans ce monde ni de produits de beauté ni des autres recours utilisés par les femmes à son époque, pour se faire envoutante.

La 3ème et ultime solution qui lui restait était ce bon vieux filtre d'amour, et Merlin avait catégoriquement refusé de lui en procurer un. Ce qui était logique si Arthur était réellement son âme sœur.

Avalone était donc au supplice quand elle se présenta à ce banquet ce soir-là. C'était la 1ere fois qu'elle devait paraitre sans aucun artifice, aux yeux d'une personne qui lui plaisait. Elle se rendit compte à quel point dans son époque, les choses les plus naturelles avaient été standardisées et biaisées. Elle décida d'appliquer le même conseil qu'elle avait prodigué à Perceval « soyez vous-même, les autres sont déjà pris ».

Ce ne fut quand elle finit de se préparer qu'elle se rendit compte que depuis le début, sa décision avait été prise : elle voulait Arthur, elle l'aimait et était déterminée à lui prouver qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Tant pis pour les conséquences cosmiques, car si l'univers ou qui que ce fut qui était à l'origine de ce voyage, n'avait pas voulu de cette rencontre, il ne l'aurait pas envoyé ici.

Quand il vint la chercher à ses appartements, Avalone remarqua l'éclat dans les yeux de Merlin quand il la vit. Mais Merlin était un vil séducteur, elle ne pouvait pas lui faire confiance.

A l'annonce de leur nom, toute la salle se retourna vers eux. En effet la venue d'Avalone continuait d'alimenter les rumeurs et annoncer son nom en même temps que celui de Merlin, c'était comme jeter de l'huile sur un feu déjà ardent.

Quand ils s'avancèrent à travers la foule vers la table du Roi, Avalone sentit les regards braqués sur sa nuque et serra un peu plus fort le bras de Merlin. Celui-ci, comprenant son angoisse, plaça son autre main au-dessus celle d'Avalone qui serrait son avant-bras comme les serres d'un aigle. Arrivée à la table du roi, ils saluèrent le couple royal d'une gracieuse révérence avant de se relever. Avalone allait enfin rencontrer celle qui se trouvait entre son Arthur et elle, elle leva alors les yeux.

Guenièvre se trouvait en face d'elle, à droite du Roi Arthur, et Avalone ne put que reconnaitre qu'elle était d'une beauté accomplie. Comme de coutume à cette époque-là, elle avait de très longs cheveux d'un blond foncé, presque châtains, qui retombaient en boucles soyeuses sur son dos. De fines tresses retenaient les cheveux en place, et une très fine couronne completait sa coiffure.