Chapitre 4

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Une faible voix répondit à Avalone.

Quand elle pénétra dans les appartements, elle s'attendait à se retrouver dans une pièce encombrée par des étagères sur lesquelles étaient rangées des piles de livres, ainsi que des fioles et des chaudrons de tailles diverses. Et sur les tables, de voir éparpillés des instruments de tailles variées et de formes des plus étranges, des bouquets de plantes, de mortiers, des bocaux renfermant des insectes, des grenouilles, etc.

Au lieu de se retrouver donc dans un laboratoire, Avalone se retrouva dans une pièce ordinaire quoique richement meublée et parfaitement propre. Mais nulle part elle ne vit celui qu'elle était venue chercher.

- Monsieur Merlin, se risqua t'elle à appeler.

- Je suis là, lui répondit une voix étouffée.

L'appel paraissait provenir d'une étagère, vers laquelle se dirigea notre héroine. Derrière, elle trouva Merlin à quatre pattes, essayant tant bien que mal d'atteindre une chose qui semblait être tombée sous l'étagère :

- Un petit instant, je serais bientôt tout à vous, souffla t'il ;

De là où elle se trouvait, Avalone ne voyait qu'une touffe de cheveux blancs, et un tas de tissus qui s'agitait.

- Enfin, s'écria soudain Merlin avant de se lever d'un bond.

Il attrapa un bocal qui se trouvait sur une étagère et y mit la chose dont il venait de se saisir, avant de le refermer :

- Veuillez m'excuser, fit-il le souffle court, en se retournant, c'est un ingrédient très essentiel pour la potion que je prépare...

Il se tu dès qu'il vit Avalone, de surprise sans doute. Cette dernière aussi n'en revenait pas de ce qu'elle voyait.

- Merlin... chevrota t'elle.

- Quelle surprise, disait en même temps l'interpellé, qui êtes vous donc ?

- Vous êtes bien Merlin l'enchanteur ? demanda encore Avalone.

- Pour vous servir gente dame, lui répondit Merlin avec un sourire en coin.

Pour Avalone la surprise était de taille, elle, qui s'estimait être une spécialiste de la légende arthurienne. Merlin était né bien avant Uther Pendragron le père d'Arthur, et il avait par la suite élevé Arthur lui-même avant d'en faire un roi, et de devenir enfin son compagnon le plus fidèle.

Et dans tous les livres, on le décrivait comme un vieil homme même si on le disait assez robuste. Or le Merlin qui la dévisageait en ce moment, était en parfaite opposition avec la représentation qu'elle s'était faite.

En face d'elle se tenait un jeune homme de taille moyenne, d'environ l'âge d'Arthur. Il la regardait avec de grands yeux couleur ambre bordés de très longs cils noirs, et les cheveux qu'elle avait cru blancs au départ, étaient en réalité tellement blonds qu'ils semblaient blancs.

- Mais vous êtes jeune ! ah je comprends maintenant, se reprit elle, vous êtes le fils de Merlin c'est ça. D'ailleurs ça ne peut être que ça, à moins que Merlin ne soit un titre qu'on donne aux enchanteurs, mais dans ce cas ils l'auraient précisé dans le livre. Non c'est la première idée qui doit être la bonne....

- Je peux être celui que vous souhaitez madame, pourvu que cela vous plaise.

La perplexité avait fait place à la malice dans les yeux de Merlin. Il continuait toujours de regarder Avalone :

- Une étrange jeune femme, commença t-il, à la beauté presque irréelle. Mais qui semble en proie à de grands tourments. Cela correspond tout à fait à la description que Perceval m'a faite. Et si je me souviens bien, vous vous prénommez Iris, est-ce bien cela ?

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant