A ce moment une silhouette familière s'avança vers eux. Avalone poussa un soupir de soulagement quand elle reconnut Merlin. Elle se précipita dans ses bras.
- Eh bien quel accueil, souffla celui-ci, Arthur était d'une si mauvaise compagnie ? Je pensais vous avoir élevé mieux que cela mon cher.
- Vous ne m'avez pas du tout élevé Monsieur, répondit Arthur sur le même ton.
- Cela explique ceci, rétorqua Merlin.
Arthur éclata de rire, tandis qu'Avalone voulait se cacher sous terre. Merlin avait été surpris de les voir seuls, discutant gaiement. Il se demanda comment Avalone avait réussi cet exploit :
- Où vous rendez-vous donc, demanda Merlin sans ambages.
- Nous y sommes, répondit Arthur en indiquant une large porte à deux battants gardée par deux soldats.
A leur approche, les gardes ouvrirent grands les battants. Ils pénétrèrent dans une vaste salle aux murs tapissés. Elle était aussi grande que la salle dans laquelle Avalone avait diné le jour de son arrivée et elle était décorée assez sommairement : il y avait un buffet dans un coin, et une cheminée impressionnante sur le mur qui faisait face à l'entrée. Les fenêtres étaient hautes, et sur un mur étaient placardés les blasons de nombreuses familles, mais ce qui attirait l'attention c'était une immense table qui trônait au milieu de la salle.
Le cœur manqua à Avalone quand elle comprit où elle se trouvait. Elle porta les deux mains à sa bouche puis à son cœur en pénétrant dans la salle. C'était une immense et lourde table en bois ouvragé. Elle était recouverte de motifs et de runes anciennes. Au centre elle était creusée d'un cercle qui s'alignait avec un dôme dans le toit de la salle. Il y avait un filet de lumière qui semblait descendre du ciel et éclairer le cercle.
Il y avait une trentaine de sièges autour de la table portant chacun le blason du chevalier qui y siègeait. Aucun des sièges ne se distinguait de l'autre, il n'y avait pas de place d'honneur, tel que l'avait exigé Arthur. :
- Cela ne doit pas être facile de prendre en compte l'avis de toutes ces personnes. Comment résister à l'envie d'imposer votre volonté en tant que Roi quand tous n'adhèrent pas à votre décision ?
- C'est en effet une tâche très ardue, admis Arthur, et j'avoue que parfois il m'a été très dur de résister...
- Surtout quand Méléagant faisait partie du conseil, s'amusa Merlin.
- Effectivement, rit aussi Arthur.
En faisant le tour de la table, Avalone remarqua un siège qui ne portait aucune couleur, elle le reconnut immédiatement sans avoir eu besoin de le situer :
- Le siège périlleux, destiné au plus pur des chevaliers, celui qui achèvera la quête du Grâal. Est-il vrai que celui qui s'y assoit sans en être digne, sera englouti par la terre, demanda-t-elle.
Arthur coula un regard vers Merlin qui se mit à fixer le toit, quelqu'un avait dû se montrer un peu trop bavard, sinon comment aurait-elle pu savoir.
Avalone caressait la table du bout des doigts. Cette table n'existait pas à son époque, il n'y avait aucune preuve pour témoigne de son existence, et pourtant, elle était là entrain de la toucher. Mue par une soudaine impulsion, Avalone se mit à genoux pour humer l'odeur de la table, avant d'y déposer un baiser, puis de coller son front contre le bois poli. Depuis qu'elle était arrivée ici, c'était comme si elle avait atterri dans un monde ou l'impossible n'existait plus.
Arthur qui l'observait y vit le témoignage d'un profond respect envers l'idéologie que véhiculait la table ronde. Une idéologie qu'elle avait mis en avant pour pouvoir prendre part à leur exercice. Et le geste simple et totalement dénoué d'intérêt que venait de faire Avalone lui attira alors le respect du Roi.
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Lost in a fairy tale
FanficAvalone a un lourd passé derrière elle, un fardeau si pesant, que parfois il lui semble impossible à surmonter. Et comme si cela ne suffisait pas, elle peine aussi à tisser des relations durables, car recherchant en chacun de ses compagnons, des qua...