Chapitre 50

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Nimué conduisit Avalone et Perceval à la castrale du palais. Là encore, comparée à la chapelle de Camelot, cet endroit était des plus modestes. Il s'agissait d'une petite pièce aux fenêtres hautes dont les vitraux étaient neutres, sans aucune décoration comme partout ailleurs dans le palais. Il y avait deux rangées de bancs de deux lignes chacune, séparées l'une de l'autre par une allée, qui menait à une table posée sur une estrade. La table était simplement ornée des bouquets des fleurs cueillies dans le jardin.

La lumière pénétrant à flot dans la pièce, était le seul artifice remarquable. Il n'y avait aucun faste, dans cet endroit, mais il y avait une aura très puissante qui s'en dégageait.

Quand ils y pénétrèrent, aucun d'eux ne remarqua la présence d'un homme assis au premier rang de l'une des rangées, jusqu'à ce qu'il se manifeste. Il était de haute stature, plutôt bien bâti, ses cheveux poivre sel étaient attachés en catogan et ses yeux étaient noirs et chaleureux. Il émanait de lui une aura emplie de bienveillance. Il portait ce qui semblait être une soutane blanche retenue par une ceinture tressée.

Quand il leur parla, ce fut d'une voix douce, et profonde :

- Soyez le bienvenu parmi nous, mon Roi, fit-il en s'inclinant devant Perceval, de même que vous voyageuse du temps. Je suis heureux que vos pas vous aient enfin conduits jusqu'à notre demeure.

Avalone et Perceval échangèrent un regard avant de se retourner vers l'homme qui les regardait toujours en souriant. Ses yeux étaient emprunts de nostalgie et étaient tellement profonds qu'ils semblaient posséder tout le savoir en ce monde. De plus il ressemblait étrangement à Perceval.

Ces mots éveillèrent la curiosité de Nimué qui désirait en apprendre d'avantage à propos d'Avalone :

- Une voyageuse du temps, se dit-elle, mais qu'est-ce donc ?

- Etes-vous le Roi pêcheur ? demanda Perceval d'une voix forte.

- Vous rencontrerez Pelleas au moment opportun, lui répondit l'homme, pour le moment vous n'êtes pas encore prêt mon Roi.

- Quand pourrai-je le voir, demanda Perceval.

- Je sais le but de votre voyage et donc que le temps vous est compté car l'ombre de la mort plane sur Arthur, reprit l'homme. Cependant, il vous faudra vous soumettre aux épreuves afin de déterminer si vous êtes assez digne de recevoir l'enseignement.

Perceval avait l'impression étrange que l'homme en face de lui était familier, cependant aussi loin que remonte sa mémoire, il lui était impossible de mettre un nom sur ce visage :

- Qui êtes-vous donc, Messire ? demanda Perceval enfin.

- Je me nomme Pellam, et je suis le frère de Pelleas. Je suis également votre oncle, Sire.

Perceval recula de quelques pas comme s'il venait de recevoir un coup. Avalone l'avait déjà prévenu, mais le voir de ses yeux et l'entendre de la bouche de cet homme, lui faisait un autre effet. Ainsi donc elle avait raison, sa famille était bien liée au Graal, mais plus encore, il lui restait encore quelques parents qui avaient survécu au massacre.

Des larmes de joies, lui emplirent les yeux, il n'était désormais plus seul au monde, et ne portait plus la lourde charge d'être le dernier représentant de sa famille encore de ce monde. Contrairement à ses habitudes réservées, Perceval se précipita vers Pellam, qu'il étreignit. Ce dernier lui rendit également son accolade non sans émotions.

Avalone était plus que perdue, car elle pensait que seul le Roi pêcheur était encore de ce monde. De plus cet homme donnait l'impression d'en savoir plus à son sujet que Merlin. Peut-être lui en apprendrait-il plus sur sa quête. Elle décida de laisser cependant Perceval profiter de son moment. Ses questions viendraient plus tard.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant