Chapitre 35

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Après quelques instants de réflexion, ils se levèrent tous les trois au même moment. Lorsque Avalone et Merlin l'interrogèrent du regard, Perceval leur fit face d'un air déterminé :

- Je vous accompagne, et je ferai face à vos côtés Dame Iris, trancha-t-il.

Merlin acquiesça, et tous les trois se mirent en route vers la salle de conseil où Arthur les attendait.

A leur entrée, ils le trouvèrent debout devant la vaste cheminée de la pièce, faisant dos à la table ronde. Aucun feu n'y brulait car ce n'était pas encore la saison. Cependant la pièce était éclairée par des flambeaux qui y créaient une atmosphère austère. Quand il entendit la porte se refermer, Arthur se retourna et s'avança à leur rencontre :

- Pardonnez-moi de vous priver d'une manière aussi fruste des réjouissances en cours, dit-il sans ambages, cependant, il est certaines choses dont je souhaite m'entretenir avec vous, ne sollicitant aucun délai.

L'expression d'Arthur était neutre, il ne témoignait d'aucun signe de nervosité, cependant Avalone comprit immédiatement que quelque chose de grave allait se produire :

- Beaucoup de choses sont demeurées secrètes ces derniers temps, alors qu'elles n'auraient jamais du l'être. Et il est temps de lever le voile. Merlin, y aurait-il une information que vous ne m'auriez pas dévoilée concernant Dame Iris ?

Arthur regardait intensément Avalone, qui parvint difficilement à déglutir. L'heure de la vérité était donc venue. Elle n'avait jamais voulu leur cacher la vérité, et savait qu'il lui aurait fallu la dire tôt ou tard, mais elle n'avait jamais imaginé que cela se ferait aussi subitement, ni dans de telles circonstances.

Arthur de son côté était convaincu désormais que Dame Iris et Merlin lui cachaient une information importante, et cela l'obsédait et le rendait presque fou. Il souffrait assez de savoir qu'ils lui avaient dissimulé une vérité plus que honteuse, et cette fois-ci il tenait à apprendre les informations à la source même. Plus il regardait Avalone, plus il était convaincu qu'elle était bien plus que la nymphe qu'elle prétendait être.

- Qu'essayez-vous de dire ce matin, continua Arthur s'adressant directement à Avalone, comment avez-vous su ce qui se serait passé si... et quelle est donc cette magie que vous utilisez quand vous chantez ? J'ai entendu parler de ces créatures mythologiques, qui envoutent les marins grâce à leur chant. En êtes vous une ?

- Arthur, l'interrompit Merlin peiné de voir son protégé aussi perturbé, Dame Iris n'est point une sirène, elle n'a d'ailleurs rien de magique, c'est une simple humaine comme vous et moi.

Cette révélation de Merlin sonna comme un violent coup de tonnerre. Arthur ne savait s'il devait se réjouir d'avoir eu raison de croire que des secrets lui étaient tus, ou alors s'emporter de voir qu'une fois encore, ils s'étaient tous joués de lui.

Il n'était pas le seul surpris. Perceval était aussi stupéfait par cette révélation, et il avait beaucoup de mal à croire Merlin. Car pour lui, il était tout simplement impossible qu'une simple humaine puisse être aussi incroyable que l'était Dame Iris.

Merlin quand à lui, savait qu'il s'aventurait sur un terrain glissant. En effet Arthur n'était pas lui-même en ce moment, et il pouvait très bien tous les envoyer au cachot ou alors simplement les bannir comme il l'avait fait avec Lancelot. Il devait se montrer prudent :

- Une simple humaine, répéta Arthur abasourdi, comment alors a-t-elle su la manière dont les événements allaient se dérouler ?

- Elle possède un don prophétique extrêmement évolué, continua Merlin sans siller, c'est la raison pour laquelle je voulais la garder en sécurité au château. Entre de mauvaises mains, vous n'ignorez pas ce que ce pouvoir pourrait provoquer.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant