Chapitre 36

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Le lendemain matin, des bruits d'une forte discussion tirèrent Avalone du sommeil. Quelques instants après, une Camilla fort énervée entra dans la chambre. En voyant qu'elle avait réveillé sa maitresse, celle-ci se confondit en excuses qu'Avalone accepta de bonne grâce :

- Que ce passe-t-il donc Camilla, je crois que je ne t'ai jamais vue t'emportée contre qui que ce soit.

- Dame Iris, ce sont les gardes que vous avez fait placer à l'entrée. Ils ont failli ne pas me laisser passer.

- Quels gardes ? s'étonna Avalone.

Elle sauta du lit, elle se drapa dans sa robe en brocart et sortit de la chambre. Ou du moins, elle faillit sortir, car dès qu'elle ouvrit la porte, deux lances lui barrèrent soudainement le passage, lui arrachant un cri au passage.

- Que ce passe-t-il ici ?

- Dame Iris, annonça l'un des gardes, par ordre du roi, vous êtes consignée dans vos appartements. Vous avez interdiction formelle d'en sortir, sauf accord de sa part.

Avalone tombait des nues. Elle s'était doutée que les révélations qu'ils avaient faites au Roi, allaient avoir des conséquences mais pas à ce point. En effet maintenant qu'Arthur savait qu'elle était la seule personne au monde capable de prédire les événements futurs, il lui était totalement impossible de la laisser se balader librement. Elle comprit soudain que cela se serait produit plus tôt si Merlin n'avait pas inventé toute cette histoire de nymphe amnésique.

Merlin avait toujours eu un coup d'avance sur elle, et il avait tenté de lui épargner tout ça, alors qu'elle avait en une seule journée anéanti tous ses efforts. Elle se demandait comment elle allait réussir à rattraper toutes ses erreurs, en étant enfermée dans cette pièce.

Avalone ne tenait plus en place, le fait de se savoir enfermée dans cette pièce, lui inspirait un besoin encore plus grand de liberté. Il fallait absolument qu'elle sorte d'ici pour pouvoir aider Arthur. Et comme Merlin était contre cette idée, il ne lui restait qu'une solution. Pendant qu'elle se baignait, une idée germa dans sa tête. Elle demanda à Camilla de lui préparer sa tenue de cavalière. Si elle, ne pouvait pas sortir, Camilla elle le pouvait, aussi Avalone la chargea d'un message.

Une fois Camilla sortie, Avalone s'habilla, et plaça par-dessus ses vêtements une longue cape en lin noir doublée de fourrure. La cape était chaude pour la saison, mais Avalone voulait avant tout un vêtement qui la tiendrait au chaud pendant la nuit. Elle prit également un réticule, une sorte de sac à main, en daim dans lequel elle mit quelques bijoux dont Arthur lui avait fait présent. Ils lui permettraient certainement de monnayer quelques services.

Avalone n'avait pas l'esprit vraiment aventureux, et avait toujours préféré avoir un certain confort autour d'elle. Alors se lancer à l'aventure dans un monde qui lui était totalement étranger était une chose qui ne lui avait jamais traversé l'esprit. Mais elle n'avait pas le choix, car elle avait une quête à mener. Peu importait pour cela, qu'elle passe à côté de la plus grande romance de toute l'histoire de l'humanité.

Deux longues heures plus tard, les échos d'une vive discussion lui parvinrent, suivis quelques instants plus tard par un bruit de lutte. Tout de suite après, la porte s'ouvrit à la volée et Perceval entra dans la chambre. Il portait une tunique blanche frappée à ses armoiries, en dessous de laquelle se trouvait une épaisse côte de mailles. Il avait les cheveux en bataille et les joues rouges mais au fond de ses yeux brillaient une étincelle qu'Avalone ne lui avait jamais vue encore :

- Depuis quand êtes-vous une damoiselle en détresse ? lui lança-t-il.

- J'en ai toujours été une, mais vous ne m'avez jamais donné l'occasion de vous le prouver, répliqua-t-elle en riant.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant