Chapitre 15

915 76 1
                                    

En réalité, quoiqu'elle fut intimidée par Viviane, celle-ci commençait cependant à agacer Avalone qui ne comprenait pas pourquoi la fée se montrait aussi hostile avec elle :

- Avalone, non ! tenta de la rattraper Merlin.

Mais c'était trop tard, celle-ci était déjà lancée :

- Je comprends, vous avez confié Excalibur à Arthur parce que vous étiez consciente du rôle qu'il aurait à jouer dans l'histoire de ce royaume, et laissez-moi vous apprendre que vous avez misé sur le bon cheval, parce que le nom de Arthur et ses actions perdureront par-delà les millénaires comme vous ne pourrez jamais l'imaginer. Mais vous ne vous êtes pas dit que Lancelot allait quand même semer la pagaille dans tous vos beaux plans ! et si c'était ça ma quête ? Sauver Arthur de la noirceur dans laquelle va le plonger la trahison de Guenièvre avec de l'un de ses meilleurs amis ? vous n'y avez pas pensé parce que vous voulez protéger votre chéri c'est ça ?

Merlin couvrit son visage de ses mains. Il comprenait ce qu'avait dit Perceval quand il avait décrit la scène où Avalone avait sauvé le jeune gueux :

- Une véritable furie incontrôlable, avait décrit le jeune homme sous le choc.

Viviane elle, était plus qu'affolée. Dame Iris en savait trop et elle était dangereuse, elle ne comprenait pas pourquoi Merlin se montrait aussi aveugle :

- Merlin, l'interpella-t-elle, si jamais elle tombait entre de mauvaises mains, ou même pire, si jamais elle commettait la moindre erreur, les conséquences seraient terribles.

- Mais ce qu'elle dit ne manque pas de sens, tenta de l'apaiser Merlin...

- Comment pouvez-vous être aussi passif Merlin, Camelot est aussi votre œuvre ! s'emporta la fée.

- Mais vous le percevez autant que moi Madame, elle n'a rien de maléfique. Son aura est douce.

- Son aura est neutre ! on ne peut rien lire en elle, cessez donc de vous voiler la face, elle est dangereuse.

Avalone ne comprenait pas pourquoi ils l'ignoraient et cela l'énervait encore plus :

- Saleté de magiciens, pesta-elle, je suis là ! Savez-vous que ce que vous faites est très impoli !

- Je suis désolée Merlin, s'excusa alors Viviane, mais nous devons agir.

Viviane leva alors la main et serra le poing et sans qu'Avalone comprit comment, un filet d'eau jaillit du sol et commença à s'enrouler autour d'elle comme une liane. La panique s'empara d'elle aussitôt :

- Qu'est ce qui se passe,cria-t-elle, Merlin!

Avalone commença alors à se débattre, et entreprit d'arracher la liane aquatique en tirant dessus. Elle se surprit d'y arriver, et tira plus fort, en gigotant et en donnant en même temps de coups dans ses jupes. Le filet retomba par terre en une flaque, puis disparut. Sans attendre son reste, Avalone se rua alors à toute vitesse vers la porte, qu'elle ouvrit et s'enfuit aussi vite et loin que ses jambes pouvaient la porter.

La scène s'était passée si vite : au moment où Merlin allait réagir, il avait vu Avalone se défaire du sort de Viviane et cela l'avait arrêté net. Viviane l'observait toute aussi estomaquée. Quand elle sortit de la pièce, aucun des deux n'esquissa un geste.

Viviane n'en revenait pas qu'Avalone ait pu se libérer de son sort. C'était pratiquement impossible. Elle comprenait cependant comment elle avait pu pénétrer dans la pièce.

Merlin lui était atterré par ce qui venait de se produire, autant parce que Viviane s'en était prise à Avalone que par le fait que celle-ci ait pu se libérer :

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant