Une fois sortie de la salle de trône, Merlin avait tourné les talons et regagné ses appartements, sans adressé un regard à Avalone.
Celle-ci mortifiée, se retrouva à errer comme un fantôme dans le château. L'ordre des chevaliers de la table ronde n'existait plus, et si elle avait agi contre tous les conseils que Merlin lui avait prodigué, c'était justement pour éviter que cette catastrophe ne se produise. Elle pensait qu'en évitant la condamnation de Guenièvre par Arthur, ce qui aurait conduit Lancelot à assassiner tous les chevaliers qu'elle avait nommé, elle serait parvenue à changer le destin, mais en vain.
En vérité, Avalone avait aussi agi parce qu'elle savait qu'elle n'aurait pas supporté de voir autant d'atrocité, car même si elle était dans une fiction ou dans le passé, les êtres qu'elle côtoyait étaient de chair et de sang et il était bien plus difficile d'assister en personne à leur exécution, que de la lire dans un livre.
Avalone soupira profondément, non seulement elle avait lamentablement échoué, mais elle avait réussi à énerver la seule personne à qui elle pouvait se confier librement dans ce fichu monde, son seul ami. Il était sûr qu'après toute la pagaille qu'elle avait semée, si Merlin ne l'envoyait pas au cachot comme il l'en avait menacée, il ne lui reparlerait certainement plus. Ce qui était bien pire.
Avalone se décida à demander à un garde de la reconduire à ses appartements où elle s'enferma. Le déjeuner avait déjà été disposé par Camilla qui était retournée vaquer à d'autres tâches dans le château. Avalone grignota quelques fruits, mais son cœur n'arrivait pas à retrouver un rythme régulier, et elle avait toujours cette forte impression de malaise.
Elle pensa à sa mère qui lui manqua beaucoup à cet instant car elle était du genre à inventer les pires excentricités pour l'aider à chasser ses idées noires. Comme la fois ou elle lui avait offert cette perle, qui était à l'origine de tout, cela lui semblait si loin à présent.
A ce moment quelqu'un frappa à la porte. Avalone se dépêcha de sécher ses larmes avant d'inviter la personne à entrer.
En pénétrant dans la pièce, Perceval comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas. Dame Iris était arrêtée à sa fenêtre, et bien fut toujours très belle dans sa robe rose cendre, il y avait un voile de tristesse qui recouvrait ses traits. Jamais encore il ne l'avait vue ainsi, et cela redoubla ses inquiétudes.
En effet ce matin, mis en part ceux partis en mission, la plupart des chevaliers avaient été enfermés avec le Roi dans la salle du trône. Quand il avait voulu s'y rendre, il avait été éconduit à l'entrée par les gardes qui lui avaient expliqué, tout en s'excusant, que le Roi s'entretenait non seulement avec les chevaliers et Merlin, mais aussi Dame Avalone et la Reine Guenièvre, et il leur avait été ordonné de ne laisser pénétrer personne d'autre.
Plus tard il avait vu Gauvain, Bedievre et Lancelot sortir au grand galop du château, et depuis lors tout le monde avait disparu. Il avait tenté de joindre Merlin mais celui-ci s'était aussi volatilisé. Certes l'enchanteur avait l'habitude de disparaitre pendant des jours entiers, sans que personne n'ait aucune nouvelle, puis de revenir tout aussi soudainement au château et reprendre ses habitudes, comme s'il ne s'était absenté que quelques minutes.
- Dame Avalone, commença-t-il en cherchant ses mots car il était plus que troublé par la tristesse de la jeune dame. J'étais venu vers vous pour avoir des nouvelles de ce qui s'était produit au château au cours de la matinée, mais je vous retrouve ainsi. Pouvez-vous me confier l'objet de vos tracas ? Je ferais de mon possible pour vous aider à les résoudre.
Sans qu'Avalone ne comprit comment, la vue de Perceval avait eu un effet apaisant sur elle. Les cheveux et les yeux noirs, il portait en ce jour une tenue toute aussi sobre constituée de chausses et de braies blanches, d'un pourpoint marron sans manches, duquel dépassait une chemise en coton, blanche également. Il avait l'air attristé en la regardant.
VOUS LISEZ
Lost in a fairy tale
FanficAvalone a un lourd passé derrière elle, un fardeau si pesant, que parfois il lui semble impossible à surmonter. Et comme si cela ne suffisait pas, elle peine aussi à tisser des relations durables, car recherchant en chacun de ses compagnons, des qua...