Chapitre 16

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Avalone était énervée contre lui, il avait quand même laissé sa copine l'agressée, aussi elle l'ignora. En même temps l'angoisse s'empara d'elle. L'incident avec Viviane l'avait traumatisée.

Merlin congédia Camilla. Il observa Avalone qu'il avait cherchée toute la journée sans y parvenir. Il avait sa petite idée sur la raison pour laquelle il n'y était pas parvenu. Elle avait sa mine boudeuse, et cela le fit sourire. Elle était la seule avec Arthur à n'éprouver aucune crainte à son égard. S'il se considérait comme un père pour le premier, la confiance de la seconde le surprenait.

-        Dame Avalone, commença-t-il.

-        Vous l'avez laissée m'agresser, explosa-t-elle en pointant vers lui une cuisse de faisan accusatrice, je pensais qu'on était amis.

-        Et j'en suis profondément navré, avoua-t-il, j'ignore comment cela s'est produit.

-        Elle est enragée ! continua-t-elle, comment peut-elle me vouloir du mal, je ne lui ai rien fait, on ne se connait même pas !

-        Je suis parfaitement d'accord avec vous Dame Avalone, Viviane a eu peur de ce que ce pouviez faire, tout comme moi au départ avant d'apprendre à vous connaitre. Laissez-lui le temps...

-        Comment ? s'emporta-t-elle, pour qu'elle réussisse à me tuer ! je ne veux plus jamais la voir. Ni elle ni aucune autre créature féérique psychopathe !

Merlin poussa un soupir, il était inutile d'insister pour le moment. Mais il fallait à tout prix qu'il regagne sa confiance.

-        Mais vous n'êtes pas totalement sans défenses, commença-t-il.

Il vit l'air intéressé sur son visage, même si elle refusait de le regarder. Il s'approcha de la table et s'assit en face d'elle :

-        J'ai voulu intervenir, avoua-t-il, mais je voulais aussi m'assurer de quelque chose. Et disons que j'ai quelque peu laissé les choses se faire...

Avalone se leva d'un bond :

-        Vous vous êtes servi de moi comme d'un foutu cobaye en plus, hurla-t-elle, vous êtes un vieux fossile complètement fêlé ma parole. Elle aurait pu me tuer !

« Non elle telle n'était pas son intention » aurait voulu répondre Merlin, mais il s'abstint pour ne pas aggraver les choses.

-        Calmez-vous je vous prie Dame Avalone, laissez-moi terminer. Je ne l'aurai jamais laissé vous faire le moindre mal. Mais comme je vous l'ai annoncé précédemment, il semblerait que la magie n'ait pas de prise sur vous. A moins bien sûr que vous n'y ayez consenti, comme la dernière fois où vous m'avez autorisé à entrer dans votre esprit. Si vous voulez nous pouvons retenter l'expérience encore une fois, mais cette fois-ci, refusez moi l'accès à vos pensées.

Avalone était dubitative. Elle était intriguée mais en même temps inquiète. Elle se laissa aller finalement car ce genre d'expérience n'arrivait quand même qu'une fois dans l'existence, même si elle se rendait enfin compte de la dangerosité de l'affaire.

Merlin s'approcha d'elle et comme la première fois, il lui prit le visage entre les mains avant de plonger son regard dans le sien. Il se rapprocha jusqu'à ce que les bouts de leur nez se touchent. Le sien était un peu froid et humide.

Avalone ignorait comment s'y prendre. Dans les livres, on disait souvent de faire le vide dans son esprit, mais au contraire ses pensées à elle allaient dans tous les sens. Elle était encore énervée contre lui, cela jouait en sa faveur, elle ne voulait pas lui faciliter la tâche.

Quelques secondes après Merlin, s'éloigna :

-        Alors ? lui demanda-t-elle ?

-        Alors rien, dit-il. Je n'ai absolument rien pu percevoir. Mais savez-vous que vous avez des yeux absolument magnifiques ?

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant