Morgane s'aventura seule sur les abords du lac, dans la forêt de Broceliande. C'était une forêt enchantée qui était le refuge des créatures magiques. Fées, farfadet et autres florissaient en cet endroit. Avec sa longue robe blanche et ses cheveux noirs qui cascadaient librement sur ses épaules, elle paraissait encore plus irréelle dans ce décor.
Les rives du lac étaient couvertes par une végétation luxuriante et extrêmement variée, l'air était saturé par l'odeur capiteuse que dégageaient toutes sortes de fleurs, et Morgane gouta à l'harmonie bienvenue qui régnait sur les lieux. Elle avait laissé Morgause et Elaine s'occuper de Mordred, qui était de plus en plus instable.
En effet à son retour de Camelot, celui-ci avait fait preuve de beaucoup de déséquilibre se conduisant parfois, comme une bête enragée. Il avait d'ailleurs complètement saccagé sa chambre, et les sœurs devaient user d'un très puissant sort pour le maintenir dans un sommeil artificiel.
Voir Mordred dans cet état, affligeait Morgane bien plus qu'elle ne le laissait paraitre, car elle s'était occupé de lui dès sa plus tendre enfance et l'aimait comme s'il était issu de sa chair.
A sa naissance, Ygraine, la mère de Mordred et d'Arthur, été dotée d'un don de prémonition qui s'était manifesté dès sa plus tendre enfance. Ses parents effrayés, et voyant cela comme une malédiction, l'avaient envoyée chez un vieil enchanteur afin de sceller cette capacité. Celui-ci n'était cependant jamais parvenu à l'endiguer complètement, et toute sa vie, Ygraine avait bénéficié de quelques visions sporadiques.
Lors de la guerre qui avait opposé Uther à Gorlois, alors que ce dernier livrait bataille à l'extérieur de son domaine, Merlin grâce à un tour de magie, avait donné les traits de Gorlois à Uther, qui s'était ensuite présenté dans les appartements d'Ygraine. Croyant recevoir son époux, Ygraine avait passé la nuit avec lui.
Le lendemain cependant, des barons vassaux de son époux, lui avaient appris que Gorlois avait trouvé la mort la nuit même lors d'une attaque surprise menée par les troupes d'Uther. Le choc de la révélation, avait plongé Ygraine dans un état de transe qui lui avait permis de comprendre le subterfuge.
Dès lors, son désir de vengeance ne l'avait jamais abandonné, car Ygraine aimait Gorlois et était heureuse avec lui. Elle avait sans cesse repoussé les avances d'Uther, dont la convoitise était la cause de cette guerre, qui avait finalement emporté son mari. Une fois Ygraine veuve, Uther croyant qu'elle ignorait tout de sa félonie s'était proposé de la prendre pour épouse, sous prétexte d'unifier le royaume. De leurs épousailles, était né Arthur.
Ygraine et Gorlois avaient néanmoins, eu un premier fils, bien avant que tout cela n'arrive. Et alors qu'il était enfant au moment des faits, Ygraine ne lui cacha rien de la traitrise d'Uther et lui fit jurer de venger son père.
Une nuit, elle le fit sortir clandestinement du château et l'envoya chez l'enchanteur qui l'avait élevée elle aussi. Cet enchanteur était un serviteur de Morgane et à sa mort, cette dernière avait pris l'enfant sous son aile. Pendant longtemps elle voulut le débarrasser de la haine qui l'habitait sans jamais y parvenir. Mordred détestait Uther pour le mal qu'il avait causé à sa famille, et donc Arthur par extension, qui était le fruit de la traitrise dont sa mère avait été victime.
Quand il avait su pour le sort qu'elle s'apprêtait à lancer, Mordred avait usé de toute sa force de persuasion pour la convaincre de le pratiquer sur lui. Même si Uther était à présent mort, c'était un moyen pour lui de remplir l'engagement qu'il avait pris envers sa mère : il allait annihiler la lignée des Pendragon et venger Gorlois.
Le cœur plein d'amertume, Morgane erra sur les rives du lac. Pour combattre Arthur et Excalibur, elle avait commis un acte horrible, elle avait voué à une mort certaine un être innocent.
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Lost in a fairy tale
FanfictionAvalone a un lourd passé derrière elle, un fardeau si pesant, que parfois il lui semble impossible à surmonter. Et comme si cela ne suffisait pas, elle peine aussi à tisser des relations durables, car recherchant en chacun de ses compagnons, des qua...