Chapitre 49

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Nimué les conduisit dans une petite salle, claire comme celles qu'ils avaient aperçues, au centre de laquelle se dressait une table modestement mise. Il y avait du pain, des cruches remplies d'eau et de vin, des fruits et de la volaille rôtie. La table était mise pour deux :

-          Restaurez-vous, leur proposa-t-elle, quand vous aurez fini, je vous mènerai à vos chambres, où vous pourrez vous rafraîchir, et vous reposer. Je reviendrai vous chercher un peu plus tard.

-          Bien, mais avant, nous aimerions savoir qui vous êtes Madame, demanda Perceval, quel est cet endroit ?

Nimué sourit encore, hésitante, ne sachant si elle devait exaucer la requête du chevalier :

- Il y a beaucoup à dire Sire. Vous êtes l'héritier légitime du pays de Galles et de ce fait êtes ici chez vous, et le peuple sera plus que fier et heureux d'apprendre que leur souverain à enfin regagner ses terres. Je suis liée à votre lignée et mets ma personne à votre service, je défendrais contre toute agression dussè-je y laisser ma vie.

Perceval était sous le coup d'une émotion qu'il ne put décrire, sans doute à cause de la fatigue cumulée au cours du voyage mais aussi de toutes les épreuves qu'il avait traversées. Il s'était toujours sentit chez lui à Camelot, mais l'effet était différent, car à présent il n'était plus un prince sans patrie, il foulait la terre de ses ancêtres.

-          Je vous remercie Madame, fit-il mais pourriez-vous nous en apprendre plus à propos de Merlin, comment le connaissez-vous ? Etait-il au courant de tout cela ?

-          Je connais Emrys, et Merlin seulement de réputation. La venue d'Emrys était une vieille prophétie. Un enchanteur au pouvoir incommensurable, viendrait en temps trouble. Pour lui se lèveront les voiles du passé et du futur, et l'avènement de la lumière sonnera le glas de l'ère obscure. J'ignorais que Merlin et Emrys étaient une seule et même personne. Je ne savais pas que sous le sobriquet ridicule de Merlin, se cachait en réalité l'un des miens, répondit encore Nimué avec mépris.

Ce que ne manqua pas de remarquer Avalone :

-          Vous en parlez avec autant de froideur, intervint-elle, pourtant il m'a dit de vous faire confiance.Est-ce vous qui nous avez aidés contre Morgane et Viviane.

Nimué se retourna vers elle, toujours impassible :

-          J'ai défendu mon royaume contre une menace maléfique, c'est la seule raison de mon intervention dans ce simulacre de combat. Pour une raison que je ne saisis pas Emrys ne cherchait pas à leur faire du mal. Il était tellement plus que ça, il aurait pu les faire disparaitre en un claquement des mains au lieu de se laisser enfermer aussi stupidement...

A ces mots, Perceval et Avalone sursautèrent, leurs cœurs sembla se remettre à battre depuis la disparition de Merlin :

-          Merlin est vivant dites-vous s'écria Perceval ?

-          La mort est préférable à son sort, souffla Nimué s'attendrissant pour la première fois.

-          Que voulez-vous dire, commença Avalone avant d'être interrompue par un geste de Nimué

-          Veuillez m'excuser, je vous donnerai toutes les explications que vous souhaiteriez, mais en attendant, je vous prie de vous restaurer et prendre quelque repos...

Avalone et Perceval, n'eurent d'autres choix que de se plier à la demande de Nimué. C'était la seule manière pour eux d'en apprendre plus.

Elle les conduisit chacun dans une chambre où les attendait un bain chaud. La chambre ne comportait pour seul ameublement qu'un lit à baldaquin, une armoire un paravent et une sorte de bureau avec une chaise.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant