Chapitre 28

785 65 15
                                    

Arthur bouillonnait, il arpentait la salle de long en large, tel un lion en cage. Il se demandait comment Mordred, avait pu se cacher aussi longtemps, sans leur laisser le moindre indice sur sa survie.

Lorsqu'Uther Pendragon avait repris le pouvoir à Vortigern, il avait été aidé dans sa tâche par de nombreux nobles dont Gorlois de Tintagel, Duc de Cornouailles. Cependant, lors d'un banquet pour la célébration de leur victoire, Uther avait rencontré Ygraine, l'épouse de Gorlois, et au premier regard qu'il avait eu pour elle, une passion sans bornes s'était emparée de lui.

Ignorant tous les conseils qui lui avaient été pourtant prodigués, il avait mené en vain une cour assidue à cette dame, laquelle en personne chaste, l'avait éconduit à chaque fois. Quand Gorlois eut vent de l'affaire, il se retourna contre Uther, et une guerre acharnée éclata entre les deux anciens amis.

Pour ce qu'Arthur en savait, Gorlois avait trouvé la mort au cours de cette guerre, Uther avait pris Ygraine pour épouse, et lui, Arthur Pendragon, était né de cette union.

Ygraine avait cependant eu un fils avec Gorlois, qui avait mystérieusement disparu après la mort de son père. Certains avaient même soupçonné Uther de l'avoir fait tuer et pendant longtemps Arthur avait pensé comme eux, parce que connaissant l'implacabilité de son père dans toute affaire concernant le royaume :

- Majesté, souffla Agravain, il se pourrait que ce soit un vulgaire imposteur comme cela s'est produit par le passé. Rien ne prouve qu'il soit réellement le fils de Gorlois.

- Si c'est le cas alors, soit il a perdu la raison ou alors il serait suicidaire, après les mesures drastiques prises par le Roi Uther à l'encontre des auteurs de ce type de fourberie. Mesures que le Roi Arthur a lui aussi perpétuées : la peine de mort pour tous les imposteurs.

- Même si cela m'est pénible de le reconnaitre, il y avait également dans les traits de cet être bestial quelque ressemblance avec ma défunte mère, avoua alors Arthur.

Ces paroles achevèrent de convaincre l'assemblée.

- Il faut penser à rassurer le peuple mon roi, suggéra un des chevaliers, cette révélation risque de créer des agitations et les nobles qui ont encore du mal à se soumettre à vous risquent d'en profiter.

- Faisons le passer pour un quelque fauteur de troubles, proposa Aggravain, le temps de réussir à le maîtriser !

- Cela ne sera pas facile, car il a réussi à mettre Lancelot à terre, ce qui ne c'était encore jamais produit, tenta de tempérer Gauvain. Il doit être d'une force redoutable, et j'ai honte de le dire mais il faudra se mettre à plusieurs pour pouvoir l'abattre.

Un murmure d'approbation des chevaliers lui répondit. Ils avaient tous été estomaqués de l'avoir vu prendre le dessus sur Lancelot, qui été réputé pour être de force égale avec le Roi en personne, et même légèrement supérieur à celui-ci.

- Il y avait dans ses paroles et ses gestes, un présage funeste... continua Arthur. Et cette épée qu'il avait...tout en lui, semblait vouer à la noirceur.

Arthur avait en effet aussi perçu l'aura démoniaque de Mordred. C'était un don qu'il avait depuis tout petit et qui lui avait toujours permis de savoir à qui accorder sa confiance, ou au contraire, de qui se méfier :

- Ce n'est pas un humain que Lancelot a affronté dans l'arène mais un démon, leur révéla Merlin, et ce qui me surprend c'est qu'il ait pu s'en sortir aussi facilement.

- Comment a-t-il pu pénétrer dans la citadelle, demanda Arthur, je pensais que vous l'aviez enchantée justement pour nous éviter ce type d'intrusion ?

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant