Chapitre 14

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Avalone continuait toujours de courir. Elle savait qu'elle ne pouvait pas dire la vérité à Guenièvre, de la même manière qu'elle ne pouvait pas aller trouver Arthur pour la lui révéler. Les conséquences seraient dramatiques, de plus elle ne voulait pas avoir le mauvais rôle dans l'histoire.

Elle décida de se réfugier vers la personne devant qui, elle pouvait être elle-même. Elle s'arrêta pour se calmer et reprendre son souffle, avant de demander à un garde de la mener aux appartements de Merlin. Le garde en question la regardait avec un air révérencieux. Il avait aussi assisté à la soirée, et la prestation d'Avalone avait marqué les esprits.

Arrivé devant la porte de Merlin, Avalone se précipita dans les appartements sans prendre la peine de s'annoncer comme elle le faisait d'habitude :

-        Merlin, hurla-t-elle en refermant la porte derrière elle, il faut...

Elle s'interrompit brusquement. Merlin était nonchalamment assis sur une table, et à quelques mètres de lui, à côté de la fenêtre se trouvait une jeune femme. Elle était grande et fine, et semblait flotter. Ses longs cheveux châtains clairs et bouclés étaient coiffés en un ensemble complexe de nattes et de fleurs. Elle avait une peau qui irradiait et une sorte de halo semblait émaner d'elle.

Quand Avalone entra, elle posa sur elle un regard bleu surpris :

-        Merlin, chevrota Avalone, désolée je pensais que vous étiez seul...

-        Et moi que cette porte avait été scellée, dit l'inconnue en s'adressant à Merlin.

Merlin se redressa et se dirigea vers Avalone :

-        Et moi de même, répondit-il, c'est l'un des nombreux mystères que j'évoquais Madame. Dame Iris, continua-t-il en prenant la main d'Avalone, permettez-moi de vous présenter Viviane, la dame du lac.

Avalone se mordit les lèvres pour éviter de prononcer un mot grossier, qui résonna cependant très fort dans sa tête. C'était un rêve de petite fille qui venait de se réaliser. En face d'elle se tenait une fée:

-        Mon Dieu, murmura-t-elle finalement, vous êtes une fée, une vraie de vrai.

Puis perdant quand même toute contenance, elle poussa un petit cri en sautillant sur place. Elle s'élança sur Viviane, et lui prit la main.

-        Merlin, cria-t-elle folle de joie, je ne veux surtout pas me réveiller maintenant.

-        Mais vous ne rêvez pas, très chère, lui répondit Merlin attendrit, en faisant un petit geste en direction de Viviane pour lui indiquer qu'il n'y avait rien à craindre.

En voyant autant d'émerveillement dans les yeux d'Avalone, il se rappelait lui-même ses premières sensations quand il avait commencé à pratiquer la magie. Avalone de son côté, une fois les premiers effets de surprise passés, reprenait peu à peu contenance :

-        Je suis désolée, s'excusa-t-elle en relâchant la main de Viviane et en reculant un peu, c'est comme un rêve de petite fille qui se réalise. Je m'appelle Av... enfin comme il a dit, et je suis ravie de vous rencontrer Madame.

-        Il en va de même pour moi, répondit Viviane, décontenancée.

Voir autant de joie et d'étincelles dans les yeux d'Avalone, l'avait un peu calmée. Cependant elle demeurait tout de même inquiète, d'autant plus avec ce qui venait de se passer. Elle était convaincue d'avoir vu Merlin jeter un sort d'isolement sur la pièce, et jusqu'à présent, son ami avait toujours été infaillible. Comment cette jeune femme avait-elle pu alors entrer dans la pièce ? Il fallait qu'elle en soit sure.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant