Chapitre 48

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Quand Avalone ouvrit les yeux, tout semblait flou autour d'elle, et elle n'entendait rien à cause d'un bourdonnement incessant dans ses oreilles. Elle tenta de se révéler en vain. Elle ferma les yeux et inspira profondément pendant de longues secondes, quand les rouvrit enfin elle distingua de manière floue, puis de plus en plus précises, le visage puis les boucles noires de Perceval qui se penchait sur elle.

Ses lèvres bougeaient mais elle ne distinguait pas encore les sons, ce qui fait qu'elle ne comprenait pas encore ce qu'il essayait de lui dire. Elle voulut se relever et il l'aida précautionneusement. Le sang battait douloureusement à ses tempes.

Après quelques minutes, elle put enfin déchiffrer ce qu'il lui disait. Mais Avalone ne l'écoutait pas, une douleur sourde lui oppressait la poitrine. Plus rien de Merlin ne subsistait sur le champ de bataille. Il s'était envolé et il n'y avait plus aucune trace de lui. Paradoxalement, l'endroit où la foudre avait frappé Morgane puis Viviane, était bien distinct car l'herbe avait brulé et un immense cercle noir subsistait.

-          Vous croyez que c'était Merlin, articula-t-elle enfin ? Vous pensez qu'elles ont survécu ?

-          Je ne puis rien affirmer, répondit Perceval, refusant de croire à l'existence d'un enchanteur aussi dangereux.

-          J'espère qu'elles ont été autant calcinées que l'herbe autour, maugréa-t-elle.

Elle regarda encore autour d'elle, la plaine si paisible et luxuriante auparavant ressemblait à un champ de bataille. Autres les impacts de la foudre, à certains endroits le sol était effondré, et Avalone s'imagina très bien la surprise des populations locales lorsqu'elles découvriraient la scène de l'affrontement.

Perceval était certes consterné par la disparition de Merlin. Il se demandait ce que les démones qu'ils avaient affrontées, avaient bien pu faire de leur ami. Parce que c'était ainsi désormais qu'il percevait Merlin. Il regrettait qu'ils ne se soient pas ouverts l'un à l'autre plus tôt, car bien que le temps qu'ils avaient passé ensemble eu été bref, il avait eu le temps de voir à quel point Melin était une personne agréable.

Désormais ils se retrouvaient sans guide, et sans montures étant donné que les affrontements avaient fait fuir les chevaux. Certes le village était proche, et ils pourraient toujours s'en procurer d'autres, mais combien de temps cela leur prendrait de visiter tous les sites, puisque même s'il avait découvert l'emplacement qu'ils recherchaient, Merlin n'avait pas eu le temps de partager l'information.

De plus, et même si la probabilité était mince, ils risquaient d'avoir de sérieux ennuis, si ces deux femmes décidaient de revenir, achever leur tâche. Avalone était totalement bouleversée, il ne souhaitait pas l'inquiétée encore plus, mais le sort n'était plus à leur avantage, comme cela avait été le cas quelques heures auparavant.

A ce moment une violente bourrasque de vent balaya l'endroit où ils trouvaient et devant eux apparu une femme. La première minute de surprise passée, Perceval se dressa face à la nouvelle venue, l'épée à la main :

-          Qui va là, tonna-t-il !

L'inconnue observa le couple quelques secondes, puis se prosterna gracieusement, augmentant leur surprise. C'était une très belle jeune femme. Elle était grande et pulpeuse et avait des cheveux raides et auburn qui lui tombaient à la taille. De l'endroit où ils se trouvaient, ils ne pouvaient distinguer la couleur de ses yeux, mais elle portait une longue robe noire, ainsi qu'un long bâton qu'elle maintint debout d'une main, tandis qu'elle s'inclinait :

-          Votre altesse, murmura-t-elle, je suis plus que surprise de vous voir en ces lieux. C'est un honneur pour moi de vous rencontrer enfin.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant