Chapitre 37

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Avalone se mit à se tordre les doigts comme à son habitude quand elle était nerveuse :

-          Avalone, murmura-t-elle, je m'appelle Avalone, et non Iris comme je vous l'avais dit au début. J'ai décidé de changer de prénom quand j'ai compris l'endroit où je me trouvais et sachant ce que ce mot symbolise ici à Camelot.

Devant l'air plus que surpris de Perceval, Avalone inspira profondément avant de poursuivre :

-          Perceval, je viens d'un monde où l'encre avec laquelle sont écrites vos destinées à sécher il y a des siècles de cela.

Puis elle lui raconta toute son histoire, les seuls détails qu'elle ne lui révéla pas furent ceux ayant un rapport avec la mort d'Arthur. Avalone voulait lui donner le temps d'assimiler déjà ce qu'elle lui avait confessé.

Perceval avait penché la tête vers le sol, pendant tout son récit. Et il conserva cette position un long moment après qu'elle eut fini :

-          Je comprends que vous m'en veuillez Perceval, tenta-t-elle de se justifier, je comprendrais même que vous ne veuillez plus m'aider après cela.

-          Ainsi donc vous vous appelez Avalone, fit-il simplement en relevant la tête.

Avalone acquiesça. Cela lui fit une curieuse sensation de l'entendre l'appeler par son prénom. Elle ignorait ce qui allait suivre, mais au moins se sentit-elle soulagée, de ne plus avoir à lui dissimuler des choses.

De son côté, les yeux noirs de Perceval étaient pleins d'interrogations, et cela se voyait qu'il faisait un effort surhumain pour se contenir, néanmoins, il se contenta de la fixer intensément, sans dire un mot. Dame Iris, la mystérieuse jeune femme pleine d'excentricités,  avait disparue au fur et à mesure de leur conversation, et Perceval avait la curieuse impression de se retrouver face à la personne qu'il avait croisée la toute première fois dans les bois. Débarrassée du poids de ses mensonges, Avalone, c'était ainsi qu'elle s'appelait, lui apparaissait telle qu'elle aurait toujours du l'être :

-          Que faisons-nous en ces lieux Dame Avalone, poursuivit-il quand même, qu'elle est la signification de tout ceci ? pourquoi m'avoir choisi alors que vous avez Merlin ?

Avalone déglutit avant de poursuivre. Elle s'attaquait à la partie la plus difficile du récit, et elle savait qu'elle devait aussi procéder finement :

-          Je ne sais pourquoi je vous ai choisi Perceval, admit-elle pourtant, pour une raison inconnue, j'ai une confiance absolue en vous, je ne puis en expliquer la raison. Quand il a été évident pour moi que je devais fuir le château, vous êtes la seule personne à laquelle j'ai pensé, pour m'accompagner dans ce périple.

Avalone avait l'impression désagréable d'exploiter Perceval, elle savait qu'il n'aurait jamais refusé de l'accompagner car comme il lui avait dit, il se sentait en quelque sorte, responsable de son sort. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle pouvait se fier à lui, et ce dès le premier jour où elle l'avait croisé. Il avait cet effet apaisant sur elle, et à ses côtés, elle se sentait en sécurité.

Percevant son embarras, Perceval sourit, et Avalone se détendit :

-          Perceval, Arthur va mourir beaucoup plus tôt que prévu, dévoila-t-elle alors, et je dois absolument le sauver. C'est un peu compliqué mais disons que c'est ma venue dans ce monde qui a précipité son destin.

Elle se lança alors dans un récit encore plus rocambolesque que le premier :

-          Il est impossible, que Merlin ait connaissance de tout cela, mais qu'il se refuse quand même à protéger Arthur, lâcha Perceval quand elle se tut.

Lost in a fairy taleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant