Le lendemain matin en se réveillant, Avalone eut l'impression d'être restée éveillée toute la nuit, même durant ses rêves elle avait l'étrange sentiment d'être restée consciente. La pièce était encore sombre car le flambeau s'était éteint depuis longtemps, aussi resta allongée, en essayant de rassembler ses pensées.
Au bout d'un moment, de l'autre côté de la pièce quelqu'un bougea, puis Perceval se leva en essayant de faire le moins de bruit possible, ce qui était de toute évidence une cause perdue car le planché craquait à chacun de ses mouvements.
Avalone se retourna tout doucement pour l'observer à son insu : il s'était débarrassé de sa côte de maille et portait une ample chemise blanche en coton par-dessus ses braies. Dans la semi obscurité de la pièce, devina ses boucles soyeuses en bataille, et se demanda la tête qu'il pouvait avoir au réveil.
Elle se releva un peu, et s'arrangea les cheveux, et se frotta également le contour de la bouche pour se débarrasser d'un éventuel filet de bave qui aurait coulé au cours de la nuit. Elle n'était pas certaine du résultat, mais au moins elle pensait avoir limité la catastrophe.
Perceval avait fini de ranger ses couvertures et cherchait à tâtons ses chausses, quand prenant son courage à deux mains, Avalone lui lança un joyeux bonjour. Il se retourna vers elle, l'air contrit :
- Dame Avalone, fit-il doucement, je suis vraiment navré de vous avoir réveillé, je voulais vous laisser vous reposer encore un moment.
- Ne vous en faites pas Perceval, dans tous les cas je ne dormais pas très bien.
Pour la nuit, elle n'avait gardé que sa chemise, aussi, elle prit sa cape qu'elle avait également déballée la veille et s'y enroula. Avalone tenait à se rafraichir avant de se mettre en route, et quoique trouvant cette demande des plus étrange, après avoir mangé, Perceval l'accompagna à un petit bras de la rivière qui n'était pas loin de la cabane. Pendant tout le temps qu'elle se baignait, et comme elle lui avait intimé, il garda le dos tourné et les yeux fermés, caché derrière un arbre à plusieurs mètres d'elle.
L'eau était glaciale et le vent léger qui soufflait n'arrangea pas les choses. Avalone claquait des dents quand elle ressorti s'habiller, mais au moins se sentait-elle plus présentable.
Quand elle revint vers lui, elle frissonnait, le froid avait achevé de colorer ses joues d'une délicate couleur rosée, et ses lèvres gonflées par le sommeil étaient d'une nuance plus foncée. Le cœur de Perceval, manqua quelques battements en la voyant :
- J'ignorais qu'il était possible de s'éprendre d'avantage d'une personne qu'on aime déjà par delà les limites, pensa-t-il.
Il ne dit mot cependant se contentant d'aller se laver le visage puis ensemble, ils retournèrent à la cabane. Là, ils essayèrent d'établir leur itinéraire.
- Où donc allons-nous, madame, demanda Perceval.
- Nous allons à la quête du palais de Cobernic, déclama-t-elle.
- Le palais de Cobernic ? répéta Perceval pour être sur d'avoir bien entendu. Veuillez m'excuser Dame Avalone, mais cet endroit est une légende. Personne n'y a jamais mis les pieds.
- Il existe pourtant Perceval, et je peux même vous dire où il se trouve, annonça Avalone avant d'aspirer profondément pour se donner le courage de poursuivre. Ce château se trouve au pays de Galles.
Perceval, la regarda se demandant si elle se moquait de lui.
Le pays de Galles est celui dont il est originaire. Cependant celui-ci n'existe plus depuis des décennies. En effet le Roi Pellinoir de Listenois, le père de Perceval, avait prêté main forte à Uther Pendragon au moment de sa guerre contre Vortigern. Une fois celle-ci terminée, Pellinor avait regagné son propre royaume cependant quelques années après, il du faire face, lui aussi à un ennemi désireux de s'emparer de ses terres.
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Lost in a fairy tale
FanfictionAvalone a un lourd passé derrière elle, un fardeau si pesant, que parfois il lui semble impossible à surmonter. Et comme si cela ne suffisait pas, elle peine aussi à tisser des relations durables, car recherchant en chacun de ses compagnons, des qua...