Ne nous détruis pas (with Adam Driver) (Tome II) (Terminée)

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« Change, change your life, take it all

You're gonna use it to become what you've always known » 

Dossier dans la main, je fais nerveusement claquer mes talons sur le sol de cet immeuble que je connais par cœur maintenant. Il s'est passé quoi ... allez on va dire trois mois depuis la sortie de You're not lonely anymore dans les salles de cinéma du monde entier. Déjà. En trois mois, toute ma vie a littéralement changé : je n'étais plus la petite Célestine Davis de vingt-et-un ans qui aimait écrire derrière l'écran de son ordinateur en parallèle de ses études de droit. Désormais, j'étais Célestine Davis, la jeune scénariste française de You're not lonely anymore. De ma main gauche, j'appuie sur le bouton de l'ascenseur allant me conduire au quarante-deuxième étage de cet immeuble. C'est au sein de ces locaux que j'ai élaboré, en compagnie de Rian et d'une incroyable équipe de scénaristes, le scénario de You're not lonely anymore il y a maintenant près de trois ans. Que le temps passe. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent face à moi, laissant sortir quelques personnes dont je ne connais pas l'identité. Chacun me salue respectivement d'un signe de la tête que je leur rends poliment avant de prendre place au sein de l'élévateur afin de pouvoir rejoindre cette fameuse salle soixante-six situé au quarante-deuxième étage. Une fois à l'intérieur et que les portes se referment, je bois une gorgée de mon café que je tiens dans ma main droite en me demandant comment allait se dérouler la journée. Cela fait maintenant un mois qu'avec Rian et l'incroyable équipe de scénaristes, nous élaborions dans ces locaux le scénario du second film. Et il avance bien. Même très bien. Nous n'étions plus si loin de le terminer et d'ici quelques temps, le tournage allait pouvoir débuter. Nous avions élaboré le scénario encore plus rapidement que pour le premier film. Une fois arrivée au bon étage, je marche en direction de la salle soixante-six où doivent très certainement se trouver Rian et le reste des scénaristes. J'entre dans la pièce avant de saluer le réalisateur qui a réalisé un rêve et plus encore avant de saluer le reste des scénaristes avec qui l'entente passe plutôt bien.

- Comment vas-tu ma belle ? demanda Rian alors que je m'assois à une chaise en posant mon gobelet de Starbuck's et mon smartphone sur la table.

- Ca va. J'ai beaucoup réfléchi hier soir aux idées que vous m'avez suggéré fis je en sortant les différentes feuilles se trouvant dans la pochette cartonnée. Par conséquent, j'ai eu quelques idées ...

- Ce ne sont pas quelques idées à ce stade là mais carrément un roman s'exclame Catherine et je souris.

- J'ai énormément de mal à m'arrêter quand il s'agit d'écrire. Je pense que vous en avez eu un aperçu souriais je.

- C'est une qualité d'avoir une imagination aussi débordante que toi et en plus, tu as une façon d'écrire vraiment particulière qui permet à ton lecteur de se sentir plongé dans l'histoire et de la vivre véritablement. On s'attache très rapidement à certains de tes personnages comme Joy ou encore Alyzée ou Oscar : on est triste quand ils sont tristes, on est heureux quand ils sont heureux, on peut aussi les détester. Parfois c'est même tellement confus : on ne sait pas si on les aime ou si on les déteste. C'est pour moi un grand trait d'une écrivaine confirmée.

- C'est gentil. 

Nous poursuivons ensuite l'écriture du scénario, prenant quelques idées que j'avais écrite hier soir tout en regardant un film à la télévision. Le second film s'annonce tout aussi triste que le premier : à la fin du premier film, Joy était entre la vie et la mort après avoir tenté de se suicider. Adam, alors parti à New-York avec Oscar pour réaliser son rêve de devenir comédien, revient à Los Angeles en apprenant le suicide sa petite amie en compagnie de son meilleur ami, bien déterminé à le soutenir. Dans le second film, il y a une ligne générale qui est tirée : Joy est sortie d'affaire mais doit suivre une psychothérapie obligatoire. Consciente de faire souffrir son petit ami, Joy décide de rompre temporairement avec Adam, Adam qui n'est pas d'accord évidemment et fera tout pour aider sa petite amie à aller mieux quand bien même ils ne sont plus vraiment ensemble. Oscar et Alyzée auront eux aussi quelques petits problèmes de couple sans gravité importante mais à la fin, tout le monde sera heureux. Je ne suis pas très adepte des fins malheureuses puis l'histoire est déjà assez triste comme cela. Je ne voudrais pas que les spectateurs pleurent encore à propos de ce film. Nous continuons d'élaborer ce scénario où Adam continue de convaincre Joy qu'il l'aime vraiment, peu importe ses problèmes et qu'il fera tout pour l'aider à aller mieux parce qu'il l'aime et qu'il est prêt à tout. Cette scène que j'avais pris plaisir à écrire hier soir me rappelait la façon dont Adam m'a empêché de retourner en France en me déclarant son amour dans ce joli parc où à quelques mètres de là se dressait le lieu de notre rencontre. Je m'en suis beaucoup inspirée quand j'ai commencé à rédiger cette scène. J'espère qu'en tournant le film, il se rappellera de l'« officialisation » de notre couple. La journée se poursuit dans une intensité session d'écriture : on écrit, on efface pour modifier, on écrit à nouveau, on passe à une autre scène. Ça peut paraître long et pénible pour de nombreuses personnes mais pas pour moi. Je me sens tellement utile rien qu'en écrivant et en espérant mettre des mots sur ce que certaines personnes peuvent ressentir et les aider à accepter ce qu'ils ressentent, en espérant pouvoir les aider à être apaisés. Vers dix-huit heures, c'est la fin de la journée après une longue session écriture. D'ici deux à trois jours, le scénario allait être totalement rédigé et si tout va bien, nous devrions commencer le tournage très prochainement. Que j'ai hâte. Après avoir salué l'équipe de scénaristes et récupéré mes affaires, je quitte la salle pour me diriger vers la sortie afin de pouvoir rejoindre une station de bus pour pouvoir rentrer à l'appartement et me reposer. Je passe à travers les grandes portes de l'entrée du bâtiment pour me diriger vers la station de bus quand j'aperçois un petit groupe d'adolescentes attendant patiemment devant l'entrée du bâtiment.