L'École d'Eltem- {T1} - Terminé

Chapitre 57

Hazel.

On m'avait expliqué le principe du jeux entre deux entrainements, celui de la veille et celui de ce matin. Si j'avais bien compris, cette « simulation » consistait en de faux combats et un jeu de camp. D'après Sahin, ces simulations étaient très utiles pour que nous puissions nous rendre compte de nos aptitudes en situations réelles. Pour ma part, je connaissais déjà mes capacités, même dans des cas réels. Mais Sahin m'avait aussi donné quelques indications supplémentaires sur le déroulé de l'épreuve et m'avait même averti que si je faisais une crise de panique je pouvais le rejoindre au camp. Ce qui n'allait pas arriver. J'avais la ferme intention de gagner cette simulation. Avec ou sans ses conseils.

Un soupir sortit de mes lèvres. Ça faisait au moins une dizaine de minutes que nous attentions le fameux bruit de corne. Tout notre camp était armé, et prêt a déguerpir. Enfin pour la plupart. Certains de mes camarades avaient du mal a garder leur calme, ils gigotaient nerveusement, presque au bord de la syncope pour une petite partie d'entre eux. Alors que c'était juste un jeu.

Pour ma part, j'avais trouvé comme seule occupation le fait de shooter dans un petit caillou en attendant. Car, je commençais sérieusement a m'impatienter.

Mais au-delà de l'attente, j'avais réussi a repérer ceux avec qui je pourrai tenter de remporter la partie. Ils se tenaient tous a l'avant du groupe, ils étaient calmes et une drôle de lueur occupait leurs pupilles. L'excitation.

Je savais déjà qu'aux premières vibrations du son de corne, je m'élancerai en leur compagnie.

- Bon, en attendant que quelqu'un se décide a souffler dans cette corne, je voulais vous rappeler qu'il est inutile d'être a la recherche de combat. Soyez rusés, utilisez votre tête, cela peut faire la différence pour remporter la victoire. Je sais qu'on vous le répète avant chaque simulation, mais c'est important de le savoir. Même cinquante fois, commenta Sahin qui se tenait un peu plus en retrait, près du sac d'arme vide.

Il passa en revu son groupe du regard avant de rester un peu plus longtemps sur Erwin. J'avais très vite deviné que ces deux la entretenaient une relation un peu plus qu'amicale en captant plusieurs fois leurs échanges visuels. Ils se regardaient avec une complicité, une intimité, comme si l'un pouvait lire les pensées de l'autre et inversement.

Finalement, après cinq minutes d'attente supplémentaires, le long meuglement que nous attendions tous brisa le silence. Comme je l'avais prédit, les premiers rangs s'élancèrent vivement vers les sentiers que nous avions traversés pour arriver ici.

Sans perdre une seconde, je me précipitai en leur emboitant le pas. La terre sous mes pieds était molle mais je ne m'enfonçais pas, mes pas étaient légers et souples, et ma rapidité ne les laissait pas marquer le sol.

Tout en tentant de regagner la hauteur des premiers élancés, je remarquai la présence de plusieurs adversaires autour de moi. Ils étaient trop loin pour m'atteindre mais pas trop loin pour me repérer. Les paroles de Sahin résonnèrent dans ma tête alors je me mis a décélérer en gardant mes camarades en vue. Il fallait que je me fasse plus discrète.

Je me cachai derrière un buisson, non loin des miens qui eux aussi se tenaient immobiles derrière un tronc d'arbre. Un duo s'était formé. Deux garçons. L'un d'eux était carrément a terre, pendant que l'autre était debout, espionnant discrètement ce qui se passait devant lui. Ils semblaient attendre. Je ne comprenais pas quoi exactement. Puis, quand leur regard se posèrent sur Erwin qui se tenait a une dizaine mètres d'eux, je compris qu'il l'attendait elle. Elle allait entrer en action d'une seconde a l'autre. C'était leur couverture.

Toujours derrière mon buisson, j'attendis moi aussi que la rousse s'élance. J'avais envie de voir de quoi elle était capable. Erwin était munie d'un sabre, ce qui me surpris dans un premier temps vu que je n'en avais pas vu dans le sac d'armes tout a l'heure. Mais, elle semblait a l'aise en sa possession, elle avait posé une main confiante sur le manche de celui-ci et je savais que son départ était imminent.

Et soudain, elle partit en furie. Tête en avant, ses jambes suivirent sans difficulté. Un premier adversaire s'empara d'elle, Erwin dégaina son sabre et tournoya aisément autour de celui-ci. Elle manipulait le sabre avec assiduité, et souplesse. Elle avait l'habitude. Le regard tenace sur le visage, elle remporta son premier combat en peu de temps. Elle enchaina avec un deuxième adversaire, ils l'avaient en cible, ils connaissaient ses capacités. Et je devinai qu'elle représentait une grande menace pour leur camp. Reportant mon attention sur les deux garçons, je remarquai qu'ils communiquaient en signe muets. L'un d'eux s'élança a son tour et traversa la première partie de la plaine mais fut arrêté en chemin par un élève du camp bleu. Le deuxième en profita pour déguerpir a son tour en accélérant sa course pour éviter de se faire avoir.

Je ne pus voir si il réussit a rejoindre la zone d'en face sain et sauf car un coup violent me fit basculer en avant. Je me retrouvais sur le ventre, la poitrine écrasée par l'élan. Il me fallut une fraction de seconde pour reprendre mes esprits et me retourner vers la source de cette attaque. Une fille munie d'un bâton a l'extrémité pointue et scintillante me menaça sans attendre. Je vis le bâton se rabattre sur moi avant de rouler sur le côté dans un mouvement désespéré. Je ne connaissais pas cette fille mais elle semblait m'avoir mise dans sa liste noire. 

Je me remis sur patte rapidement avant d'éviter un nouveau coup. Elle me fixait avec les dents serrées, prête a m'étriper. Légèrement décontenancée, je tentai de retrouver mes repères. J'étais douée a l'esquive, c'était mon point fort, mais la réplique était plus compliquée. Alors qu'elle se ruait sur moi, le bâton brandi en l'air, je me baissai et attrapai sa jambe que je levai fortement. Elle chuta en arrière dans un grognement douloureux. Son bâton roula sur le côté. Je m'approchai d'elle et juste au moment ou j'allais immobiliser ses poignets, elle me donna un coup de genoux dans l'estomac et même si le plastron se voulait solide il n'atténua pas suffisamment le choc. Ma respiration se bloqua et je toussai pour retrouver une respiration normale. La fille rampa rapidement vers son bâton. Voyant le danger venir, j'attrapai une de ses chevilles et tirai dessus de toutes mes forces. Je réussi a la ramener a moi mais elle m'envoya un coup de pied dans l'épaule. Encore une fois, je basculai en arrière et perdis l'équilibre, me retrouvant allongée sur le dos dans la terre humide. Le danger se rapprochait de seconde en seconde, alors avec une détermination que je ne me connaissais pas, je me retournai et rampai a mon tour vers le bâton. Il ne me restait qu'un mètre, et a elle aussi. Le cœur battant a tout rompre, j'empoignai le bout de bois en même temps que mon adversaire. Elle tira dessus violemment en grognant mais ma poigne était puissante.

- Saleté, Siffla-t-elle entre les dents.

Et alors que je m'y attendais le moins, elle lâcha le bâton d'un coup et l'objet remonta vers moi dans un élan rapide, me percutant le thorax. La fille en profita pour sauter sur moi et me mettre un coup de poing sur la joue. Puis, juste au moment ou je pensais que tout espoir était perdu, le son sourd de la corne retentit. La fille se figea avant de s'écarter de moi en soupirant. Elle empoigna son arme et s'éloigna sans un mot, me laissant au sol avec une pommette en feu.

Je restais a terre en tentant de comprendre le but de ce combat et de calmer ma respiration saccadée. Et moi qui était si confiante sur la manière dont cette simulation allait se terminer.

Je me redressai et portai délicatement ma main a mon visage en tapotant ensuite ma pommette, ce qui me fit grimacer de douleur. Elle m'avait bien eu. Je remarquai aussi une belle égratignure sur mon bras et quelques endroits de peau éraflée par-ci par-là. Je me relevai et partis en direction des cris victorieux.

Une fois sur place, je constatai que l'équipe d'Isaak l'avait remportée. Les entraineurs félicitèrent leur collègue suivis des élèves. Puis, après toute la réjouissance, Isaak ordonna le retour vers Eltem. Tout le monde se mit en marche sans protester, dont moi. 

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bonsouar,

je suis en retard je sais, j'avais promis de le publier a 22h30 pour ceux qui me suivent sur insta...sowy XD

Mé bon, en mém' temps, mieux vaut tard que jamé. 

J'espère qu'il vous plaira, moi je retourne a mes chondroplastes! 

Bonneuh nuéé!