L'École d'Eltem- {T1} - Terminé

Chapitre 80 (Partie 1)

ATTENTION, ⚠️  MÉLANGE DE PDV, METTEZ VOS LUNETTES, LE NOM DU PERSO EST ECRIT EN GRAS SOULIGNÉ AVANT CHAQUE CHANGEMENT, MERCI D'ÊTRE CONCENTRÉ.E PIZZZ, JE FAIS DE MON MIEUX POUR QUE CE SOIT LISIBLE. 

Shae accompagnée d'Isaak.

Shae.

La corne venait tout juste de rugir au loin. Erwin s'élança sans un regard en arrière pendant qu'Hazel s'éloigna de son côté avec la même attitude. Je les regardai partir, en se précipitant entre les arbustes pour rejoindre la section centrale de la forêt et commencer les combats. Ellison, posté à quelques mètres de notre base, surveillait déjà son drapeau avec les sentinelles, les bras croisés et la capuche de son pull recouvrant sa tignasse foncée. Son regard était plissé et il levait plusieurs fois la tête vers la hauteur du chêne devant lui, perplexe.

Je me décidai finalement à suivre l'élan de mes camarades, en m'élançant plus calmement entre les arbres et les branchages. Je courais à un rythme moins rapide que les précédentes simulation car l'excitation n'était plus la même. La discussion que nous avions eue avec Erwin juste avant le départ m'avait légèrement perturbée et je n'étais plus dans l'effervescence de l'exercice qui avait tendance à rendre les élèves déchaînés.

Foulées après foulées, je regagnai rapidement la plaine où les combats avaient habituellement lieu. Les sons d'impacts y retentissaient déjà, accompagnés de cris d'efforts. Je m'arrêtai derrière un tronc rugueux et repris mon souffle tout en examinant la zone. Erwin était déjà en pleine action avec un garçon bien plus grand qu'elle qui appartenait au camp de Sahin. Elle continuait de m'impressionner, son énergie et son côté obstiné menaient clairement ses mouvements, elle virevoltait autour de son adversaire si aisément que le doute concernant l'auteur de la victoire n'existait plus. Je ne pouvais pas me battre ainsi, j'avais essayé durant les précédentes simulations mais je m'étais vite rendue compte que le combat en situation presque réelle n'était pas fait pour moi. Les entraînements représentaient la limite acceptable de mon dévouement à cette pratique.

Je laissai à mes yeux quelques secondes de plus pour anticiper chaque venue et potentiel danger avant de discrètement m'éloigner vers l'Ouest pour ensuite remonter vers le Nord et ainsi éviter les combats agités en les contournant.

Plongée au milieu de la verdure et des épines de sapins, je me remis à courir, cette fois avec un peu plus de vitesse. Je ne croisais presque pas d'adversaires et quand c'était le cas je me dissimulais presque directement derrière un arbre ou un arbuste pour me protéger de leur regard inspectant la zone.

Après une dizaine de minutes, une énorme averse se mit à affluer sur toute la forêt, ses filets d'eau épais rendaient ma vision compliquée. Je me précipitai sous un immense sapin pour me mettre à l'abris pendant qu'un mur d'eau se dressait déjà devant moi en s'animant d'un bruit assourdissant. Je me passai la main sur le visage et essuyai ma peau trempée, puis je croisai les bras et tentai de me réchauffer car mes vêtements étaient déjà mouillés et me faisaient grelotter.

La pluie battante me coupait de tous mes repères. Je n'avais ni de perspective visuelle devant moi, ni de signal sonore autre que celui des gouttes d'eau fouettant le sol et les branches au-dessus de moi. De plus, le ciel que j'entr'apercevais au travers des ramures de l'arbre avait une teinte menaçante et s'étalait de manière uniforme et épaisse sur toute cette partie-ci de la forêt.

Mes cheveux gouttaient sur mon corps et des traînées humides me descendaient dans la nuque, me provoquant une série de frissons.

Soudain, un coup de tonnerre détonna violemment non loin de là, mon corps sursauta pendant que mon coeur ratait un battement. Je repris ma respiration en essayant de ralentir mon rythme cardiaque effréné. Je fermai les yeux, en soufflant doucement, je n'étais pas à l'aise, la météo, mes vêtements trempés et le fait d'être seule réveillait une nouvelle angoisse en moi. La luminosité avait baissé et les nuages noirs se rapprochaient de plus en plus.