Chapitre 44

172 5 1
                                    


C'est fini...

Je sors de mon lit, en essayant de ne pas réveiller mes amis pour aller dans la salle de bain. Je m'observe dans le miroir, la capuche de mon sweat sur ma tête et des cernes aussi grises que le ciel de ma vie. Mon visage n'est que fatigue, tristesse. On pourrait même voir mes larmes qui ont séché, elles sont encrées en moi.

Je donne un coup d'eau sur ma figure, ce qui est presque devenu ma routine depuis... depuis qu'elle n'est plus là.

Ça fait cinq jours.

Cinq jours.

Que tout semble sombre, que le monde a cessé d'avancer et que les sourires de mes proches ont arrêté d'exister.

Cassandre, Lisa, Corey et Jordan sont les plus présents. Ils passent tous leurs temps et leurs nuits avec moi de peur de me laisser seule.

Jordan a prit congé, en préférant me réconforter. Même si cela risque d'affecter sa carrière.

Lisa et Cassandre ont tout lâché. Cass a démissionné de son petit travail, Lisa a mis en pause son cahier de styliste qu'elle avait commencé en arrivant ici.
Elles ne sont presque pas retournées à leur appartement depuis cinq jours.

Et Corey... Corey ne dort plus, il accompagne mes nuits d'insomnies. Il meurt de l'intérieur quand il me voit sombrer petit à petit. 

Je me regarde encore une fois dans le miroir. Si je me laissais convaincre, je donnerai un gros coup dans ce miroir. Parce qu'il représente tout ce que je refusais de devenir.

Je lui ressemble.

Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Et mes amis se tuent à petit feu à cause de moi. J'ai beau leur répéter, leur hurler de me laisser seule : aucuns d'eux ne bougent. Ils se privent de leur bonheur à cause de moi.

Tout est à cause de moi.

Elle est morte de ma faute.

Une larme, puis deux.

Je les frotte d'un revers de la main sans aucunes émotions.

Alors que je m'apprêtais à sortir, quelqu'un rentre sans frapper.

Je tombe nez à nez avec Jordan. Il me regarde avec une émotion tellement déprimante que je pourrai me remettre à pleurer sans m'arrêter.

Je m'en veux tellement, je sais qu'il souffre presque autant que moi à cause de notre lien.

J : Alexia... Je... Tu peux prévenir quand tu disparais ?

A : Jordan, je n'ai pas disparu. Je suis juste allée au toilette.

J : Tu...

Je compte sortir de la pièce mais il m'en empêche et referme la porte derrière lui.

J : s'il te plaît.

A : quoi ?

J : parle moi.

A : parler de quoi ?

J : ( en perdant son calme ) : Alexia, arrête !

Je le regarde dans les yeux mais je sais très bien qu'aucune émotion n'y est présente.

J : ( désemparé ) : je suis désolé... je n'aurai pas dû lever le ton...

Je ne dis rien. Je m'avance vers lui et le prends dans mes bras, il est au bout du rouleau comme tout le monde depuis cinq jours et je suis presque odieuse avec lui.

A : vas-y Jordan, t'en a autant besoin que les autres, tu sais.

Mon alter ego commence à sangloter dans mes bras, ce qu'il aurait du faire depuis longtemps. C'est le seul qui n'a pas craqué depuis ces cinq jours.

WOLF ... ( terminé ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant