Chapitre 54

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J'ouvre les yeux, au bord d'un gouffre. Je ne suis entourée que des ténèbres. Le sombre de ma vie en un rêve.
Je pourrai me réveiller mais j'ai bien peur que la réalité ne soit encore plus sombre.

Je ne sais pas si le fait d'être une Spirit développe mes souvenirs à une vitesse folle ou si je suis la seule fautive. Je revois en boucle la mort de mes parents, celle que je leur ai imaginé. Quand je pense à la souffrance qu'elle leur a infligé, je me dis qu'il ne reste qu'un pas entre mon sang froid et la vengeance de ce gouffre. Je pourrai y tomber et peut être que tout serait plus facile. Je pourrai devenir le monstre qui sommeille en moi sans me soucier des gens que j'aime autour de moi.

Mais quand j'ouvre les yeux à cause du soleil matinal qui me tape au visage, je ne peux me résoudre à cette opportunité. Ce n'est pas une question d'abandon mais je sais bien que moi sans eux, je ne tiendrais pas un quart de seconde. Jordan pose son regard fatigué sur moi, accompagné d'un petit sourire naïf. Mais même avec ce sourire complètement craquant, je sais qu'il cache dans son regard de l'inquiétude. Je ne peux que comprendre, j'ai été vraiment très bas quand tout ça est arrivé à Chrystia... Une part de moi l'est toujours mais le deuil ne disparaît jamais, apparement. Certes, il se dissipe avec le temps mais jamais complètement.

J : comment tu vas ?

A : tant que je reste dans tes bras, je suis plutôt bien.

Il me sourit et dépose un baiser délicat sur mes cheveux. J'aimerai vraiment rester dans ses bras et ne plus bouger d'ici. Effacer les drames qui se sont passés dans ma vie cette année, oublier. Revenir en arrière, arrêter le temps. Une part de moi en rêve. M'enfuir avec mon alter ego et respirer l'aventure sans prise de tête.

Mais la sonnerie de mon téléphone me ramène à l'ordre de mes responsabilités. Je décroche à la deuxième sonnerie en espérant ne pas découvrir un nouveau meurtre.

A : oui ?

Ev : tu vas bien ?

Je soupire presque de soulagement en entendant la voix calme réconfortante de la seule personne qui peut encore faire office de famille.

A : je commence presque à trouver ça habituel.

Ev : je suis désolée pour eux...

A : ( en murmurant ) : moi aussi.

Ev : on ne peut pas laisser Valeria continuer son massacre sans faire quelque chose.

A : mais comme c'est intelligent, dis donc.

Ev : il faut qu'on s'entraîne avec la meute d'Okoye, ça devient plutôt urgent.

A : quand tu dis urgent, ça veut dire...

Ev : maintenant. Tu préviens ta meute et vous venez chez Okoye le plus vite possible.

A : je t'avoue que niveau timing, on a déjà fait mieux.

Ev : Alexia, sans vouloir te rappeler à l'ordre, ta tante a tué toute ta famille et à moins que tu veuilles tisser un quelconque lien avec elle, je suis ta dernière chance. Crois moi, il est temps de passer à la vitesse supérieure.

A : il y a encore tellement de choses à préparer, à faire, a imaginer,...

Je réponds du tac au tac, essayant de cacher mon amertume envers la remarque qu'elle vient de dire.

A : je préviens tout le monde mais je ne te promets pas qu'on pourra tous venir.

Ev : c'est à toi de faire le maximum.

Et sans me donner plus d'informations, elle me raccroche au nez.

A : elle en a du culot, celle là.

WOLF ... ( terminé ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant