𝒇𝒐𝒐𝒍𝒔

7

Un violent frisson parcourt mon corps, quand pour la première fois de ma vie, j'entends enfin sa voix.
celle ci était rauque, presque enrouée.
A vrai dire, cela me faisait frémir. Mais je ne savais pas quoi dire, après tout, on ne se connaissais que par message. Et même si cela faisait seulement quelques semaines que l'on se parlait, je lui avais fait part de quelques détails de ma vie.

Étant donné qu'il n'était qu'un inconnu, je ne risquais rien. Cependant, J'ai quand même pris mes précautions, en ne dévoilant qu'une partie de ma vie. Ce qui concernait ma famille ou mes problèmes de santé.. je ne lui en avais pas parler. Et c'était mieux ainsi.

- cyrano pour vous servir.

La conversation venait tout juste de débuté, et un sourire bordait déjà mon visage dans toute sa longueur. Ce mec était définitivement fou.

- allez c'est repartit. Dis je, en poussant un soupir.

- avoue qu'en vrai, j'suis drôle.

- ça j'y croirais seulement si j'te voyais. Dis je en rigolant, le téléphone collé à mon oreille.

Qu'est ce que je n'avais pas dis la.

Un silence se fait savoir entre nous deux, et quelques soupirs se fait subitement entendre de son côté.

Mais en même temps, mon envie de le connaître, et de savoir qu'il est, augmenter de jour en jour. Le fait de parler à une personne « inexistante », m'agacer, plus qu'autre chose.

Je passe une main dans mes long cheveux, fatiguée par cette situation. C'était assez chiant.

- pour de vrai, quand est ce que tu vas te montrer ?

Je marque une pause, puis réplique de nouveau, voulant le convaincre de se montrer.
Il fallait que je tente, si je voulais un résultat.
On a rien sans rien.

- ça fait un moment qu'on se parle, et j'aimerais savoir à qui j'ai a faire.
Parce que là, tout de suite, tu peux être n'importe qui. Et, je ne peux pas continuer à te faire confiance sans même savoir qui tu es.

Ma voix résonnait. Elle était forte et sûre d'elle.

Je savais bien que je risquais de foutre la merde, encore une fois, mais cette fois ci, je le faisais pour moi. Pour être sure de pouvoir lui faire confiance.
Car même si je m'étais dis qu'à partir d'aujourd'hui, je garderais tout pour moi, je savais bien que je ne pourrais pas tenir. Je savais que La douleur que je gardais en moi, finirais par me tuer, si je n'en parlais point.

Cette pensée me fait perdre le sourire, et de suite, mon visage s'entête à garder une expression mélancolique, triste. Une réponse se fait enfin entendre, pendant ce moment de solitude.

- écoute, je sais que j'peux paraître beaucoup trop étrange ou mystérieux mais fais moi confiance. Vraiment. Il se stoppe un instant, puis reprends plus calmement. Tout ce que j'peux te dire, c'est que j'suis un gars, aussi banal que toi ou n'importe qui.. mais fais moi confiance.

Sa voix est d'une douceur étonnante, ce qui me surprend. Même après la dureté de mes mots, il trouve le moyen de rester calme. Cet aspect est vraiment intéressant, et même si je le connais pas, cela me pousse, quand même, à continuer de lui parler.

Le temps défile, et le week end arrive à grand pas.
je décide alors de faire une petite sortie solo, Histoire de seulement me retrouver avec moi même. J'ai besoin d'être un peu seule en ce moment.