Après des secondes de paralysie orgasmique, elle redresse enfin le cou et une envie irrépressible d'approcher de son minois m'étreint. En appui sur les coudes pour laisser mes mains se reposer sur sa peau, je couvre sa chair de poule sans la lâcher du regard. Mes paupières s'écarquillent sous la fascination qu'elle déchaine et mon bassin se colle au sien en se fichant du jean qui s'imbibe. Tout mon corps a décidé de me mettre à l'épreuve, mais cette fois, je savoure la perte de contrôle. Bon sang, ce que j'aimerais me glisser en elle, satanée santé bancale ! Mon nez contre le sien, je reçois ses halètements comme de précieux compliments. Parce que ses joues rouges et lèvres tremblantes me disent tout ce que je veux entendre. Je lui souris, et le sien en réponse fait exploser mon cœur.
— Ça va ? murmuré-je. Je n'ai pas été trop dur avec toi ?
Elle hausse les épaules, sans perdre son expression gourmande.
— Un peu, mais ça a été vite compensé. Cela dit, je confirme ; tu es très dur.
Elle hausse les sourcils avec un air espiègle qui me donne envie de la bouffer toute crue. Évidemment, mon sexe enflé contre son pubis ne peut rien lui cacher. Mais le réveil me donne une excuse sur un plateau.
— Navré de ne pas te faire sentir à quel point tu m'excites, mais tu as intérêt à partir maintenant, si tu ne veux pas être en retard.
Dans un soupir, elle suit mon regard, déçue de m'approuver.
— J'aurais bien voulu te rendre la pareille. J'aime retirer ce petit air moqueur de ton visage.
— Vous voulez dire, Miss Caty, que vous adorez être l'objet de ma déchéance, après m'avoir fui tout l'été ?
Je pivote mon corps, la libérant pour qu'elle puisse se rhabiller. Ce magnifique spectacle de tissus que j'anticipe avec envie me convainc de libérer mon membre à l'étroit. Je rêve de me branler devant ses courbes et ses torsions maladroites, surtout quand elle rit par-dessus.
— Je veux dire, monsieur Renard, que vous avez fait des progrès depuis votre découverte du mot « respect » dans le dictionnaire, et que cela mérite récompense.
J'éclate de rire aussi. Crois-moi, ma belle, je me récompense tout seul ! Discrètement, mes doigts passent le long de mon boxer, tandis que son dos se recouvre de sa blouse. Mon souffle vacille. D'abord, j'ai peur qu'elle le voie et me traite de pervers, mais après quelques caresses, je ne rêve que de ça. Ma voix perd en force devant cet imposant show.
— Ma plus jolie récompense est d'avoir le droit de te caresser, Corinne. Et rien que d'y resonger...
J'inspire, gravissant un échelon dans les tensions qui me dévorent. Elle élève la culotte le long de ses cuisses voluptueuses... oh bordel... je ne vais plus résister bien longtemps. Je me suis empoigné sous le boxer, je n'en peux plus. Elle pousse soudain un cri de surprise en lâchant l'élastique.
— Ah ! Seigneur, elle est mouillée et glacée ! Faut que j'aille me changer chez moi !
Elle se tourne vers moi et mon sourire s'élargit à la vue de son air effaré... hmmm cette bouche grande ouverte, sa petite colère... Je jouis intérieurement en priant le physique de ne pas suivre le mouvement trop vite.
— Nan, t'as pas le temps ! Et puis, ce serait gâcher tout mon travail.
Elle remarque la malice qui lui montre ses fesses dans mes yeux et je crois que son sang vient de faire un looping.
— Ne me dis pas que... Non ! Tu l'as fait exprès, pervers de la pire espèce !
Elle me jette une de ses chaussures et je lâche ma précieuse prise pour me protéger des bras, même si je rigole de sa réaction.
— Bien sûr, je veux que tu penses à ton bel orgasme ce soir, comme ça c'est un peu comme si je t'accompagnais quand même.
Elle récupère sa chaussure en marmonnant entre ses dents :
— Je retire ce que j'ai dit, t'es encore un salopard qui va finir dans l'abstinence à force de se payer ma tête.
— Mais un salopard à ton service ! Tu me remercieras plus tard, si tu fais ce que je t'ai dit. Imagine à quel point tu me fais de l'effet et tu seras plus zen. D'ailleurs, histoire d'alimenter ta super imagination, je t'informe que je compte bien me soulager de l'envie qui me prend quand je te regarde, dès que tu auras quitté la pièce. Hmmm rien que de voir cette jupe remonter sur ton joli petit...
Elle lâche aussitôt l'habit à sa taille et secoue les mains en l'air dans un cri horrifié. Tellement prévisible...
— Ahhh je ne veux rien savoir de plus, pervers, pervers, PERVERS !
Les mains plaquées sur ses oreilles, sans un regard vers moi, elle se précipite hors de la pièce en débitant des « ça suffit, ça suffit ! » nerveux qui me font partir dans un fou rire magistral. Ecroulé sur mon drap, je guette l'instant où elle va se repointer, car je commence à connaître ma petite amie susceptible.
Ma main n'a pas oublié ses objectifs et chaque fois qu'elle coulisse le long de mon membre, j'ai en mémoire les « Mike » gémissants de ma douce. À mon tour, je ne peux retenir quelques « oh oui ». Un bruit me sort dans un sursaut de ma transe, et la tête apprêtée de Corinne apparait derrière la porte entrebâillée. Elle souffle avec un dépit feint devant mon visage éloquent.
— Corinne. Reste là, un peu.
Mon murmure la fige.
— Pourquoi ?
— Parce que t'es magnifique.
Ça s'entend que je souffle comme un bœuf en me retenant de lâcher totalement prise et de m'achever ? Vu son rose aux joues et ses grands yeux, je crains que oui. Mais son discret sourire me rassure.
— Bien essayé, Renard, mais tu n'auras pas de bisou magique ce soir.
— Ohh, geins-je faussement, même pas sur la bouche ? Que tu es méchante !
Je sais très bien qu'elle a compris le sous-entendu. Même si elle ne viendra pas, imaginer ce « bisous magique » posé sur mon chibre me titille le bas-ventre en un éclair. Je n'ai pas oublié la saveur des sensations frétillant sous sa bouche à l'œuvre, son air revêche n'y changera rien.
— C'est ça, et toi, tu n'as même pas attendu pour passer à l'action, c'est clair que si je viens t'embrasser tu vas me retenir, or, pour rappel, je suis attendue. Bye bye, à demain, chantonne-t-elle.
Vipère ! Elle m'a refilé le poison de la passion et me laisse me consumer dans mes draps. Les crispations se concentrent de plus en plus sous mes doigts agités, je revois et revis sa soumission aux forces que je lui infligeais, son agonie avant la déferlante et son visage, image d'abandon absolu. Bordel, je m'effondre sur le matelas et me fiche de ces crampes qui statufient mes phalanges unes à unes. J'ai recréé la peau de bébé de Corinne sous mes lèvres, mon baiser virtuel provoque l'ultime enflement et j'écarte ma chemise. La montée en jouissance me happe et me ballote entre des flots puissants. Les vagues convergent vers le centre de mon attention, je gémis entre les remous et... c'est le tsunami. Les frissons me traversent violemment et me voici affalé, haletant, étalé comme une merde. Seul l'écoulement le long de mon ventre reste perceptible, tout mon corps me parait apaisé un instant, avec la sérénité d'un tapis de sable chaud. Ma plage. Ma Corinne. Je m'enfonce dans ce bien-être, profondément. Trop. Au bout d'un interminable silence, ponctué d'essoufflement et de nettoyage aux mouchoirs d'une main molle, je m'effondre dans les bras de Morphée.
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Mon regard sur toi
RomanceCorinne Leclerq a 30 ans et mène une vie... Enfin, elle mène une vie. Elle travaille, rentre, dort. Un couple, un crédit hypothécaire ? Il n'en est rien. Corinne a sa chatte Cristie, un studio, point. C'est ainsi, quand personne ne nous remarque, sa...