Partie 3 : INTIME - CH. 23 "Sur le balcon les yeux fermés" (3)

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J'observe la rapidité du retrait de ses boutons, ces images agissent sur moi comme une force foudroyante. Sous mon corps allongé, mon membre se sent coincé, fâché de ne pas être invité à la fête. L'objet de ma convoitise apparait et la culotte tombe au sol. Elle halète, rien qu'en s'apercevant que je fixe ma cible en humectant mes lèvres. Je croise son regard le temps de lui jeter un œil malicieux. Mes mains descendent. À son souffle, je devine où elle les imagine atterrir, c'est fou comme elle est limpide pour moi. Chacun de ses gestes, de ses mimiques, chaque variation dans sa respiration est un indice précieux.

Mais mes doigts restent tranquilles sur son bas-ventre, ils tendent la peau et l'air sur son clitoris la fait frémir. Ma langue remonte, lente, pernicieuse. Son nouveau gémissement est un délice, ça promet une vague de sensations magistrale lorsque je la glisserai en elle. Son corps se tend, elle n'est plus en mesure de contenir ses vocalises.

— Ah, Mike !

La cyprine orne ma bouche, l'abondance de son désir me fait pousser des râles de contentement. Son plaisir est le mien, ses cris mon carburant. Je m'en fous d'avoir mal aux vingt doigts, quand j'écarte son pubis pour me jeter avec délectation sur ses reliefs si discrets et puissants.

— Mike ! crie-t-elle plus fort.

Et je bande de plus belle, ses suppliques me tendent le bassin à en crever. C'est avec toute la force mentale du monde que je m'extirpe de cette extase en symbiose.

— Dis-moi si le désir te bouffe autant que moi, Corinne.

— Oui, ne t'arrête pas comme ça, s'il te plaît, se plaint-elle en recroisant mon regard.

— Je veux que tu te souviennes à quel point tu seras détendue après.

— Je m'en souviendrai, jure-t-elle d'un souffle intense.

— Je veux qu'à la moindre crispation, le moindre malaise ce soir, tu repenses à l'orgasme que je vais te faire vivre. Et surtout, il faut que tu danses !

Sa lèvre tremble, ses yeux sont ronds ; elle flanche et hésite. Mais j'aurai des arguments de choc. J'expire au bord de ses sources de plaisir et je la fixe intensément, témoignant du désir qui m'étreint.

— M-Mike, je...

— Tu vas le faire, Corinne. Tu vas vivre ta vie à fond, et ça commence maintenant.

Mes doigts la pénètrent, se courbent méthodiquement, et ma beauté, calée sur ses coudes, ploie jusqu'à la nuque dans un cri coincé entre envie et souffrance. Rien que ça vaut mes douleurs aux phalanges.

— Tu vas le faire ?

J'ai bien accentué mon interrogation avant d'accompagner mes doigts d'une langue aux aguets. Je la lèche sans plonger, nos regards sont toujours plongés l'un dans l'autre.

— Je...

Ma langue descend, mes va-et-vient digitaux gagnent en vitesse.

— Tu vas le faire ? Tu vas danser ?

Je l'aurai à l'usure. Elle gémit encore, sa tête dévie vers le plafond sans résistance. Ma main libre garde sa peau tendue et son exclamation brève me démontre que c'est efficace.

— Tu vas te donner à fond pour moi comme je me donne à fond pour toi, mon amour ?

Elle a du mal à rester sur ses appuis, vacille, instant où je décide de retirer mes doigts.

— Vas-tu te déhancher en pensant à ma bouche, ou dois-je l'éloigner ?

— Non ! Je t'en prie, Mike... J'peux pas partir dans cet état, je... je le ferai !

— Tu m'enverras la preuve ? Pas de promesse en l'air !

Je souris à la vue de sa mine effarée.

— Oui oui, ce que tu veux, pitié, ne me laisse pas !

Gagné ! Elle mérite bien mon attention. Avec toute cette attente inassouvie en elle, rien de plus simple ! J'aspire son clitoris et me gave de ses cris. Elle tombe en perdition, choit sur mon lit, presque vaincue. Une main fébrile vient jusqu'à moi et des doigts poussent mon crâne dans un abandon absolu. Je crois qu'il n'y a qu'un seul mot d'ordre dans son cerveau, celui de ne pas m'écarter. J'aime monopoliser ses pensées comme ça.

— Ohhwww, Mike...

Elle annonce son arrivée au septième ciel et je relève les paupières, décidé à la regarder succomber. Le tableau de sa jouissance vaut toutes les peintures célèbres, et je rêverais d'enclencher un appareil photo d'un battement de cils, pour immortaliser à jamais ce corps hurlant proche de la perfection. Mon horizon de chair s'est paré de reliefs tendus, de tétons pointus, de perles de sueur, pendant que ses indices de plaisir affluent sous mes lèvres. J'ai encore en écho dans mon esprit son ultime « Mike » au supplice. Si je pouvais enfermer ce son dans un flacon, je l'ouvrirais chaque matin. Je pense qu'un jour je poserai un dictaphone à côté du lit, quand elle me fera plus confiance. 

Mon regard sur toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant