Chapitre 86

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PDV Ace

Nous arrivons bientôt. Encore deux bonnes heures. Je regarde l'équipe. Les âmes-sœurs sont toujours à côté, l'humain réveillé. Je lis le remords sur son visage. Je sais ce qu'il pense. Il a été entraîné pendant des mois et des mois et il a été incapable d'agir. Il est resté paralysé. Malheureusement, à l'école, on apprend à faire et refaire des techniques de combats, on a droit à l'erreur, on peut toujours recommencer. Quand on est sur le terrain... l'odeur du sang, la violence autour, les corps... ce n'est pas pareil. On ne peut pas apprendre à contrôler nos émotions face à un tel spectacle en entraînement. D'ailleurs, je suis soulagé qu'il n'ait pas osé tuer qui que ce soit... il aurait agit immédiatement et achevé tout ce qui bouge, je l'aurai pris pour un psychopathe aimant tuer les gens... je suis soulagé de le savoir humain avant d'être Chasseur. Cette guerre... la mort, ça ne lui va pas. Wilhelm ne devrait pas porter d'arme... il est trop innocent pour ça. Trop pure.

Alors qu'Ézéchiel, mon frère et moi... nous sommes des assassins.

- Wilhelm ! J'appelle.

L'humain me regarde, tristement. Avec compassion, je lui souris.

- La première fois que j'ai été dans un combat, avant la Grande Guerre, j'étais tellement paralysé que Helori a bien failli mourir. Je raconte, me rappelant d'une époque qui me paraît tellement lointaine.

Wilhelm me regarde avec attention.

- Je devais avoir... 14 ans ? Plus jeune que toi certes, mais à l'inverse, je savais déjà tout sur le monde surnaturel et était entraîné depuis mes trois ans. Et pourtant, quand on s'est trouvé devant un Chasseur Helori et moi, je n'ai rien pu faire. Si mon frère n'avait pas été là, je serai mort... alors, ne t'en veux pas si tu n'as pas été capable d'aider Ézéchiel. C'est normal. C'était la première fois que tu voyais un mort. Et je t'avoue que pour un premier cadavre, ce devait être un véritable choc. Ce n'est pas tous les jours que tu vois un tel carnage.

L'humain me regarde avec un petit sourire de remerciement. Il voit dans mon regard que je suis sincère, et je crois que ça le soulage. Franchement, il a plutôt bien réagis. Il aurait pu abandonné Ézéchiel. Mais il est resté et il a blessé les autres Chasseurs quand ceux-ci menaçaient mon loup. Je baisse mon regard vers Ézéchiel qui est toujours endormis.

Alors que je caresse sa joue, une vive odeur sucrée m'envahit les narines. Je me crispe d'un coup sentant une chaleur incontrôlée me prendre dans le ventre. L'odeur vient d'Ézéchiel. Elle est envoûtante ! Immédiatement, je comprends ce qu'il se passe.

L'Âme-SœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant