Chapitre 64

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PDV Ace

Comme il est tard, il m'invite à rester chez lui la nuit, après cette bonne journée de repos, chose que je fais avec plaisir. Prenant sa chambre d'ami, je m'installe et m'endors rapidement. Pourtant, en plein milieu de la nuit, je me réveille en sursaut. Je suis en nage. J'ai fait un mauvais rêve... ma course poursuite avec Eve. Celle-là ! Je rêve de planter mes crocs dans sa gorge ! Je masse mon épaule. C'est là où elle m'a blessée. Je n'ai rien dit à mon frère, sinon il risque de paniquer, mais je ne suis pas entièrement guéri. Je me lève et descend au salon. En m'entendant, les chiens se redressent mais ne disent rien. Ils me regardent simplement. L'un d'entre eux, le plus jeune, m'approche et me regarde. C'est marrant, on dirait qu'il s'interroge sur mon cas.

- J'ai l'air si mal en point ? Je lui demande.

Allons bon. Me voilà à parler à un chien... je m'assoies devant lui et lui caresse la tête. Il se couche finalement et pose sa tête sur ma jambe. De couleur doré, il est très beau. Je lui gratte le dessous des oreilles en souriant. Mon épaule continue de me lancer. Avec curiosité, je retire mon haut que je pose à côté de moi. Je n'ai plus qu'un débardeur blanc. Mon bras gauche est lacéré du haut en bas, mais je sais que j'ai également des plaies sur mon omoplate gauche.

- C'en est où derrière ? Je me demande, tentant de jeter un œil dans mon dos.

Les plaies sont encore là, mais bien moins profondes. J'ai toujours eu une régénération lente... pas drôle.

- Saleté... la prochaine fois, je lui fait la peau !

J'entends du bruit à l'étage. Mince ! J'ai réveillé Ézéchiel ? Les pas s'arrête sur le petit balcon au dessus du salon. Vite j'attrape mon haut pour le remettre. Mon agitation fait redresser le chien qui voit son maître arriver.

- Vous êtes réveillé ? Je l'entends dire. Mais...

Il descend rapidement les marches et s'arrête derrière moi avant même que je n'ai pu recouvrir mes plaies.

- Vous êtes blessé ?

- ... Oui. À quoi bon mentir, il l'a vu.

- Quand.

- En fuyant l'attaque d'Eve. Je dis, continuant à caresser la tête du chien qui est assis et le regarde partir se coucher avec les deux autres canins.

J'entends Ézéchiel bouger et le sens s'installer derrière moi. Il retire mon T-shirt à moitié mis et le pose à nouveau par terre. Je jette un coup d'œil derrière moi. Il est à genoux et fixe mon dos.

- C'est encore en pleine guérison. Travailler à du rouvrir les plaies. Pourquoi n'avez-vous rien dit ?

- Je ne veux pas de pitié. Je suis un guerrier, je suis habitué à subir des blessures. Une de plus ou de moins, ça ne doit pas me faire chouiner.

- Demandez alors à vous faire soigner. Grinche-t-il.

- Ça guéri tout seul.

- Dit-il alors que les plaies recommencent à saigner.

Je l'entends soupirer et finalement, ses mains se posent sur mon bras et mon omoplate.

- Oï... tu fais quoi.

- Ferme-là et laisse moi faire.

Son tutoiement soudain me stop de suite. Je regarde sa main gauche sur mon avant-bras. Ses veines deviennent noires. Il est en train de me guérir. Je l'entends serrer les dents, bien qu'il essaie de ne pas faire de bruits. Je le laisse faire. La douleur me quitte enfin ce qui me fait soupirer de soulagement. Ça fait tellement de bien ! Il me lâche. Curieux, je me tourne vers lui et reste estomaqué. Il est là, immobile, les yeux fermés. Son bras gauche est lacéré à quelques endroits, tous ses vaisseaux sanguins sont apparents.

- Mais que... je me tourne vers lui mais n'ose pas le toucher.

Doucement, ses plaies disparaissent, puis ses veines. Il respire à nouveau, revenant à la réalité, et ouvre ses yeux azur. Il transpire à grosse goûte, il respire avec force.

- Hé. Ça va ?

Il rouvre les yeux en souriant et s'essuyant les goûtes de transpiration sur son visage.

- Ma capacité. Soigner les autres et absorber leur douleur.

- Mais...

Je suis choqué ! Je ne m'attendais pas à ça. Je savais qu'il soignait, mais de là à prendre la douleur... !

- Mon deuxième atout est ma capacité de régénération. Elle est très rapide.

Il me montre son bras gauche. Toutes les plaies sont parties, et les veines commencent à perdre de leur couleur. Mais il y a autre chose qu'il ne dit pas. Je le vois chanceler. Vite, je me précipite sur lui et le rattrape alors qu'il tombe de fatigue.

- Hé !!

Je le tiens contre moi et touche son front. Il est chaud.

- Ézéchiel ?

- C'est normal... ça voix est rocailleuse. Je suis en train de récupérer... désolé...

Pourquoi il s'excuse ?

- Pas de soucis. Je m'installe mieux et le garde contre ma poitrine.

Nous restons comme ça un moment. Personnellement, je me sens très bien comme ça. J'espère que ça ne le gêne pas lui. Je me concentre sur sa respiration et les émotions que j'arrive à ressentir émaner de lui. Il essaie tant bien que mal de couvrir son odeur, mais j'arrive à la sentir. Son cœur est calme, il a l'air à l'aise, et l'odeur qu'il dégage est sucrée, avec une touche de vanille. Finalement, il se redresse. Il semble allé mieux. Pour m'en assurer, je pose ma main sur son front.

- Ça à l'air d'aller.

- Ouais...

- Et ça arrive souvent ?

- Surtout quand je soigne de grands blessés. Samuel, le fils de William... j'ai bien cru que j'allais crever...

- Et avec moi ? Je n'ai pourtant pas une grosse blessure.

- Attends t'es sérieux là ? T'as le bras qui t'as été à moitié arraché !!! Comment tu peux dire que c'était rien !

- Bah... ça me faisait mal mais sans plus quoi !

Il me regarde comme si je venais de dire la plus grosse bêtise.

- Mais bref. Merci pour ton aide. Je souris en bougeant mon bras sans ressentir la moindre gêne.

Je baisse mon regard sur lui. Il marmonne un simple merci, mais ne bouge pas. Retrouvant mon visage sérieux, je m'avance vers lui et passe mes bras autour de sa taille pour le ramener contre moi. Il ne dit rien, mais montre une légère surprise au début, surprise qui sera vite dissipée.

- Yah. Lâche-moi. Grinche-t-il.

Mais il ne fait rien pour le dégager.

- Non. Je dis simplement.

Je dois vraiment être déranger ce soir pour faire ça ! Il a sa tête tournée vers mapoitrine. Je sens son souffle caresser ma peau à travers le tissu. C'est agréable. Nous restons tellement de temps comme ça qu'il fini par s'endormir. Je le regarde pendant ce temps. Il est plutôt beau garçon. Je souris. Ses sourcils sont long, ses lèvres légèrement épaisses. J'ai envie de les mordre.

Je lève mes yeux vers le plafond, surpris de mes pensées. Va falloir se calmer mon vieux !

Ézéchiel inspire profondément, appuyant sa tête contre moi. Il est vraiment trop adorable ! Je passe ma main sur sa nuque et la caresse. Je veux tout faire pour pouvoir mordre ce cou et y laisser mes marques de dents.

L'Âme-SœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant