L'Âme-Sœur

Chapitre 21

PDV Helori

J'arrête de lire le rapport de William. Je ressens une émotion qui n'est pas la mienne. Celle de Wilhelm. Ça y est... il a trouvé son âme-sœur, celle à qui il sera lié jusqu'à la fin. Ce sentiment est tel que je ressens à la fois une certaine jalousie, mais en même temps, un soulagement.

Alors que je suis concentré sur mes émotions intérieures, j'entends quelqu'un arriver. Curieux, je lève le nez et tombe sur ma fille.

- Papa... j'ai le cœur qui est bizarre.

Je la prends dans mes bras, la berçant contre moi.

- Comment ça ma puce ?

- Il est tout chaud. Tente-t-elle de m'expliquer. Et on dirait qu'il va faire boum...

Je souris en entendant son explication. Elle est peut-être maligne, elle n'a que trois ans.

- Et pourtant, ça vient pas de moi. Continue-t-elle.

Elle me regarde.

- C'est l'humain, pas vrai, papa ?

- Oui. Je lui dis.

- Qu'est-ce qu'il a ?

- Et bien... il a trouvé sa moitié. Une autre personne avec qui il restera jusqu'à la fin.

- C'est vrai ? Et c'est bien ?

Je réfléchis avant de lui donner une réponse. Après tout, maintenant que les deux âmes-sœurs se sont réveillées, elles vont être traquées. Mais...

- Oui, c'est bien. Car il est avec une personne que fera tout pour lui, le protègera, et l'aimera de tout son cœur. Je lui dit en souriant.

- J'aurai quelqu'un comme ça, moi aussi ?

- Bien sûr. Je suis certain.

Contente, elle reste sur mes genoux et s'endort au contact de ma main caressant ses cheveux.

Wilhelm a trouvé son âme-sœur... Alors pourquoi sommes-nous encore lié à lui, ma fille et moi ? Tout cela me paraît étrange. Il n'est pas normal qu'une âme-sœur aie plusieurs liens avec plus d'un être surnaturel.

PDV Wilhelm

- Alors ça y est.

- De quoi ?? Je regarde Ézéchiel.

- Vous avez réglé cette histoire hier, et vous êtes en couple.

- Comment tu sais ça toi ! Je m'exclame, sentant le rouge monter aux joues.

- Ta façon de rêvasser, tu te mets à rigoler comme une cloche alors qu'il n'y a rien.

- Même pas vrai !

- Si.

- Je t'emmerde !

Pour toute réponse, cet idiot me sourit.

- Bref. Je reviens. J'annonce. Je dois rendre le début des exercices au prof.

- T'y es arrivé ? Ézéchiel a l'air surpris. Personne n'y est jamais arrivé dans ce lycée.

- Pas jusqu'au bout. Pour l'instant. Je rajoute avec un clin d'œil, le laissant assis dans l'herbe.

J'arrive dans le bahut et me dirige tranquillement vers les bureaux professeurs quand je suis arrêté par une jeune camarade de classe.

- Wilhelm... faut que je te parle...

- Euh... ok. Mince... c'est qui elle déjà ? Sophie ? Lucie ? Ah, non... Lori.

Elle m'emmène dans un coin plus loin et me tourne vers elle, l'air très sérieux. Elle est très mignonne avec ses joues légèrement rondes, son beau regard chocolat, pétillant de malice, ses cheveux bruns, sa peau caramel, assez grande, élancée. C'est une très jolie jeune fille.

- Tu ne devrais pas traîner avec l'orphelin.

- Ézéchiel ?

- Oui. On ne voulait pas que je t'en parle, mais je crois que tu dois être au courant. Il est très dangereux.

- Comment ça ???

Plus je le connais et plus j'ai l'impression d'avoir à faire à un parfait agneau. Lui ? Dangereux ?

- Il a tué ses parents.

Là, c'est la douche froide. Celle-là, je ne m'y attendais pas.

- Pardon ?

- Ça remonte à presque 12 ans maintenant... il les a tué alors qu'ils étaient dans la forêt.

Je n'en reviens pas, quand un détail me frappe.

- Attends... il y a presque 12 ans... il n'avait que 6 ans. Comment un gosse peut-il s'en prendre à deux adultes ?

- Je ne connais pas les détails. Mais maintenant, tu sais pourquoi tout le monde l'évite. Je te l'ai dis pour que tu fasses attention à toi.

Et elle s'en va, me laissant dans ma torpeur. Alors ça... c'est de la folie... il ne semble tellement pas être un psychopathe tueur de parents... je fais quoi du coup moi... ? Je ne sais pas si elle dit vrai ou non... après, c'est vrai que personne n'ose aller le voir... et qu'il ne m'a jamais parlé de ses parents... merde ! Je tombe assis sur le banc qui par je ne sais quel miracle était là, l'air livide. La journée avait si bien commencée...

- Tout va bien monsieur Adamsky ?

Je lève le nez. C'est mon prof de mathématiques.

- Ah ! Euh... oui. Je me rappelle pourquoi je suis venu ici. Tenez. Je voulais vous donner ça !

J'en avais complètement oublié mes devoirs de maths.

- Vous avez tout fait ?

- Non. Je commence par vous donner les premiers exercices, je vous donnerais la suite après.

- Bonne stratégie. Prenez votre temps surtout.

Je ne fais plus attention à lui, retombant dans mes pensées à propos de ce que je viens d'apprendre.

- Vous êtes sûr que ça va ? Me demande-t-il, inquiet.

- Je ne sais pas en fait...

- Vraiment ?

Il pose une main sur mon front.

- Vous ne semblez pas avoir de fièvre, pourtant...

- J'ai plutôt appris une novelle assez... choquante...

- Vous voulez aller voir le principale ?

- Non ça ira. J'en parlerai avec les parents. Je me relève. Merci monsieur.

Et je le quitte. La sonnerie va bientôt annoncer la fin des cours. On est mercredi, j'ai tout mon après-midi. Alors, je veux en avoir le cœur net. J'irais voir Ézel et lui demanderai la vérité. Il connaît tout de moi, je ne sais rien de lui.

Arrivé sur la pelouse, je ne vois plus. Le con ! Jamais là quand j'ai besoin de lui ! Je remarque que sa Torino est toujours là. Génial. Où il est. Une envie pressante, peut-être ? Oh, et puis zut ! Je suis pas sa baby-sitter. Il va où il veut. Cela dit, cette révélation me laisse assez perplexe. Disait-elle vrai ou faux ?