Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]

Chapitre 26: La guerre

La nuit tombée, je me laissai tomber contre un arbre à la lisière du bois, observant le camp dans l'ombre. J'avais aidé à trouver des ressources et à ajuster les armes et armures pendant toute l'après midi. Je n'étais guère fatiguée, ma journée précédente passée à dormir me suffirait largement pour tenir au moins une semaine. 

- Aller, à la forge!

Eowyn et Merry sortirent d'une tente. Mon amie poussa le hobbit équipé devant elle en riant.

- Tu ne devrais pas l'encourager, là réprimanda Eomer, qui se tenait non loin devant un feu en compagnie de Gamelin.

- Et toi tu ne devrais pas douter de lui, rétorqua t'elle.

- Je ne doute pas de son courage, mais de la portée de son bras.

Cette phrase fit rire le conseiller du roi. Contrariée et désireuse de défendre le semi homme, je me levai au moment où Eowyn répliquait:

- Pourquoi Merry devrait rester à l'arrière, il a autant de raisons d'aller à la guerre que vous. Pourquoi ne pourrait il pas se batte pour ceux qu'il aime?

Elle se détourna mais son frère se leva et continua.

- Tu en sais aussi peu sur la guerre que ce hobbit! S'exclama t'il. Quand la peur prendra ses tripes, oui, la peur, quand le sang, les cris, l'horreur de la bataille feront fureur, crois tu qu'il restera et qu'il se battra? Non, il s'enfuira. Et il aura bien raison.

Il posa une main sur l'épaule de sa sœur en la regardant droit dans les yeux.

- La guerre est le domaine des hommes, Eowyn, termina t'il.

- Vous pouvez répéter? Je crois avoir mal entendu, lançai je en les rejoignant. Ai je l'air d'un homme? Sachez que je le prend bien, seigneur Eomer.

Les regards surpris et honteux du neveu et du conseiller du roi se posèrent sur moi. Eowyn m'offrît un grand sourire.

- Ce qui est sur, c'est qu'il y a bien une première fois à tout, commentai je. D'où êtes vous parti, vous? Il me semble que vous me l'aviez raconté un jour. Vous étiez un enfant innocent et ignorant.

Éomer haussa un sourcil, mais je soutins son regard. Mon but n'était évidement pas de l'énerver en l'humiliant, mais de lui faire prendre conscience de certaines choses.

- Vous voulez que je vous dise? Continuai je. Moi, je ne suis partie de rien. Je savais me battre, mais j'ai passé mon enfance dans une forêt sans jamais en sortir, en ne connaissant les dangers du monde extérieur que par des récits où des écrits. Et j'ai été jetée dans une guerre parce que j'apparaissais dans une vision qui me liait au destin du monde.

Eowyn m'écoutait attentivement. Elle n'avait sûrement jamais entendu mon histoire sous cet angle.

- Regardez où j'en suis maintenant. Osez me dire que je ne suis pas une guerrière respectable. Loin de la l'idée de m'en vanter, mais je veux vous faire comprendre que tout le monde peut y arriver. Qu'avez vous ressenti la première fois que vous m'avez vue? Demandai je au trois.

- De l'admiration, fit Eowyn.

- Du respect, répondit Gamelin en baissant la tête.

- De l'admiration et du respect, murmura Eomer.

Agréablement surprise, je leur souris d'incrément.

- Alors vous devriez être fier de ce petit homme, qui malgré son inexpérience, a l'immense courage de se lancer dans quelque chose d'aussi terrible et inconnu par loyauté et désir de se battre pour ses amis, déclarai je. Nous allons défendre mon pays et le trône de ma lignée, alors je suis honorée d'avoir des guerriers comme vous et comme Merry à mes côtés.

- Je crois que j'ai compris où vous voulez en venir, lâcha Gamelin.

- Moi aussi, avoua Eomer. Mais je maintient mon avis sur le fait qu'il faut un minimum d'entraînement avant tout.

- Les bases s'apprennent rapidement, assurai je avec un sourire. Ensuite, chacun se débrouille. Vous voulez que je vous montre?