Chapitre 44: Conseil de guerre

883 75 49
                                    

Pendant une bonne heure, nous avions marché dans les rues de la cité, sans rien dire. Le silence entre nous parlait à notre  place. La nuit était tombée. Et alors nous assistâmes a une scène qui nous redonna espoir: Aragorn guérissait Eowyn. Je me précipitai au chevet de mon amie.

- Eowyn! M'exclamai je quand elle ouvrit les yeux. Je savais qu'elle survivrait.

Mon amie sourit en me voyant et remercia Aragorn d'un regard.

- Elle à besoin de repos, déclara ce dernier avant d'ordonner qu'on lui prépare une chambre.

Après cela, je décidai d'aller dormir un peu. J'en avais bien besoin. Legolas s'en alla faire je ne sais quoi, avant de venir me réveiller deux heures plus tard en m'informant qu'un conseil de guerre allait avoir lieu. J'appris que Pippin avait retrouvé Merry, et qu'Eowyn se portait bien.

Nous nous rendîmes dans la salle du trône. Gandalf arpentait la pièce, l'air grave, tandis qu'Aragorn se tenait droit et immobile au milieu. Eomer était posté non loin de Gimli, qui fumait sa pipe, affalé sur un fauteuil noir à côté du trône. Legolas et moi prîmes place près du Rohirrim.

- Frodon est passé au delà de ma vision, déclara Gandalf. Les ténèbres s'épaississent.

- Si Sauron avait l'anneau nous le saurions, fit valoir mon frère.

- Ce n'est qu'une question de temps. Il a subi une défaite c'est vrai mais... derrière le mur du Mordor notre ennemi se regroupe.

- Et bien qu'il y reste, maugréa Gimli. Et qu'il y pourrisse! Pourquoi s'en soucier?

- Parce que dix mille Orques se tiennent entre Frodon et la montagne du destin, répliqua le magicien.

Je ne pus m'empêcher de penser à Alcar. Il aurait pu nous aider sur ce point là. Il aurait pu emmener les hobbits... Je chassai aussitôt le souvenir de mon ami.

- Je l'ai envoyé à la mort, souffla t'il.

- Non, contra Aragorn en décroisant les bras pour de tourner vers Gandalf.

- Il est encore en vie, assurai je. Il est relié à l'anneau. Moi, je suis relié au créateur de l'anneau, et donc, indirectement, à son porteur, quel qu'il soit. Je le sentirais s'il n'était plus.

Mon frère hocha la tête et réfléchit avant de continuer.

- Il y a encore de l'espoir pour Frodon. Il a besoin de temps, et d'un chemin sur, pour traverser les plaines de Gorgoroth. Et cela, nous pouvons le lui donner.

- Comment? S'enquit Gimli.

- En attirant les armées de Sauron, Gimli. En vidant ses terres. Rassemblons toutes nos forces et marchons sur la porte noire.

Le nain faillit s'étouffer avec sa pipe. Eomer s'avança alors.

- Nous n'obtiendrons pas la victoire par la force des armes!

- Pas pour nous. Mais nous pouvons donner à Frodon sa chance si l'œil de Sauron reste braqué sur nous, affirma mon frère en jetant un coup d'œil vers moi et Legolas. Rendons le aveugle à tout autre chose en mouvement.

- Une diversion, devina l'elfe en relevant la tête.

- Une mort certaine, une faible chance de succès... énuméra Gimli. Mais qu'attendons nous?

- Sauron soupçonnera un piège, soupira Gandalf. Il ne mordra pas à l'appât.

- Oh, je crois que si, sourit Aragorn.

Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant