Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]

Chapitre 19: Les Traqueurs

- Pas terrible, le nom, lâchai je en tâchant de dissimuler la panique qui m'envahissait.

Les traqueurs? Je n'avais jamais entendu parler d'une telle organisation. Je me rappelai alors une partie de la phrase précédente de l'homme.

- Hé! M'écriai je. Mais vous parlez comme si vous saviez tout sur nous! Et comment êtes vous au courant pour mon don?

Une seconde, pourquoi je le vouvoyais? L'homme ricana et fit un pas dans notre direction. Alcar gronda, ce qui le fit s'arrêter avec hésitation.

- En effet, nous savons tout. Et nous avons reçu des ordres précis.

- Des ordres de qui? Marmonna Alcar.

- De notre maître, répondit le traqueur en jetant un regard au dragon.

- Ah, bien joué! Fis je en m'adressant au groupe. Vous êtes des Hommes, et vous servez le seigneur des ténèbres au lieu de vous battre avec les vôtres.

- Les nôtres? Mais nous sommes un peuple à nous seuls! Lança l'un d'entre eux derrière.

Je passai en revue les environs. Vite, il fallait trouver une solution. D'après les dires de ces hommes, ils voulaient me capturer. Mais rien ne nous permettrait de nous enfuir... j'étais blessée, et ils pouvaient nous atteindre à distance.

"Attends. On va s'en sortir. Il faut juste gagner du temps."

"Comment ça? Tu as une idée?"

"Pas moi. Attends."

Décidant de lui faire confiance, je défiai les hommes du regard.

- Vous êtes des humains, rectifiai je. Aucun récit dans la création d'Arda ne mentionne une espèce appelée "traqueurs".

- Et toi, dans ce cas? À quelle espèce appartiens tu, avec ta sœur?Questionna le meneur. Les "humains transformés en elfe" n'existent pas non plus.

Même venant de quelqu'un dont ça n'était pas l'intention, cette remarque m'attrista. Il était vrai que je n'étais pas vraiment quelqu'un. Je n'étais ni humaine, ni elfe... ni rien.

- Donc vous connaissez aussi ma sœur, conclus je.

- On a ordre de vous attraper vivantes et entières et de tuer tous ceux qui se trouveraient sur notre passage.

Je pensais à mes amis à Edoras et songeai que j'avais bien fait de m'éloigner d'eux. Puis je remarquai que l'homme fixait Alcar.

- Même Alcar? M'étonnai je. Ton cher maître ne veut il donc pas d'un dragon, ou alors est il capable d'en recréer?

- Celui là ne servirait à rien, il n'a pas de pouvoirs.

- Celui là? Parce que tu en vois plein d'autres comme lui? C'est quand même un dragon, insistai je. Ils ont tous disparu, il est le dernier.

Cet homme et ses acolytes semblaient très bavards. Si je pouvais les mener au cœur d'un débat, ils en auraient pour un moment.

- Elle a raison, intervint un traqueur. Il pourrait être transformé ou doté de capacités utiles. Le maître peut faire ce qu'il veut!

Comme je m'y attendais, ils se mirent à lancer divers arguments.

"Même s'ils sont en train de débattre sur ma vie, ça me fait rire."

"Moi aussi. Et quelle que soit ton idée, c'est le moment."

Je tentai discrètement de me redresser sans attirer l'attention. Je dus faire appel à toute ma volonté et me mordre la langue jusqu'au sang pour ne pas hurler quand j'arrachai la flèche d'entre mes côtes, en tentant de ne pas trop causer de dégâts intérieurs.

"Ça vient."

Une seconde après, je me relevai d'un bond en tâchant d'ignorer la douleur qui me traversait tout le torse et le sang qui coulait par terre. Évidemment, les traqueurs se tournèrent tous vers nous et dégainèrent leurs armes.

- Pas un geste!

- Tuez le dragon, ordonna le chef.