Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]

Chapitre 32: L'intendant

Je me moquais bien des habitants qui hurlaient et partaient en courant à la vue d'Alcar quand nous survolâmes la cité jusqu'à son sommet. L'heure était grave.

C'est alors qu'une pluie de têtes coupées s'abattît sur nous, et la panique des citadins s'amplifia. Oui, les Orques étaient bel et bien en train de nous bombarder de têtes de soldats. Alcar grimaça de dégoût et je plaquai ma main sur ma bouche pour ne pas vomir.

Une petite voix au fond de moi me disait quand même que c'était mieux qu'une pluie de pierre enflammées qui détruiraient la cité. Je la chassai aussitôt.

Un groupe d'hommes se tenait en haut de la ville, devant l'entrée de la demeure des rois, en compagnie d'un hobbit et d'un magicien. Tous étaient réunis autour d'un corps étendu sur le sol. Mort ou inconscient? Je ne saurais le dire.

Alcar atterrit sur la grande place, devant le fameux arbre blanc du Gondor; qui semblait bien mal en point. Je sautai aussitôt au sol et me précipitai vers Gandalf et Pippin.

- Isilya! S'exclamèrent ils en même temps.

Les hommes présents reculèrent brusquement à la vue du dragon et les soldats postés tout autour accoururent pour pointer leurs lances sur lui. Alcar se redressa de toute sa taille en ouvrant les ailes. Il gronda en guise d'avertissement.

- Ne le menacez pas et il ne vous bouffera pas, lâchai je à leur intention. Faites ce que vous voulez. Pour le reste, il est de notre côté.

Les soldats Gondoriens se détendirent légèrement et reprirent leurs postes. Je rejoignis Gandalf auprès de Pippin, qui observait soucieusement l'homme au sol.

- Qui est ce? Questionnai je. Est il mort?

- Faramir, le frère de Boromir, répondit il. Et il ne va pas tarder à l'être. Mais que faites vous ici?

Je lui résumai en quelques minutes notre départ d'Edoras, puis le camp de Dunharrow et la conversation avec Elrond sur les héritiers du Gondor et l'armée des morts; et enfin la mission d'Aragorn et le voyage dans la montagne. Je mentionnai aussi les traqueurs que j'avais vus sur les champs de bataille, et surtout pourquoi je les connaissais.

- Nous les avons quittés juste avant leur entrée dans le passage, terminai je. Ils sont déjà quatre, nous n'aurions servi à rien.

- Cette fille est la sœur du rôdeur? Siffla une voix derrière moi.

Je me retournai vers un vieil homme aux longs cheveux gris et à l'air peu commode. L'intendant Denethor, le père de Boromir, et donc de ce pauvre homme à moitié mort; Faramir. Lui aussi, tel que l'on me l'avait décrit: vieux et grincheux.

- Oui, répondis je froidement. Je suis Isilya Narë Fëa, fille d'Arathorn II et descendante d'Isildur, héritière du Gondor. Et mon frère n'est pas qu'un simple rôdeur. Il est le roi et le trône lui revient.

- Pardonnez moi, ma dame, intervint un autre homme. Mais comment pouvez vous être la fille d'un Gondorien si vous avez des oreilles pointues? Vous êtes une elfe!

- C'est une longue histoire, coupa Gandalf. Et elle dit vrai sur des origines. Mais pour le moment, Denethor, nul besoin de se quereller pour le trône ou ces histoires de lignée, l'ennemi est à nos portes!

- Lignée... Ma lignée s'est éteinte! S'écria l'intendant en reportant son regard sur son fils.

- Il faut l'aider, déclarai je. Faramir. Il a besoin d'un médecin.

Si seulement ma sœur était là... elle pourrait l'aider et le remettre sur pieds en quelques minutes.