- Je vais en informer Gandalf, lâcha Alcar. Discutez bien entre vous.
Le dragon se dirigea aussitôt vers l'entrée, mais au dernier moment, il tourna légèrement la tête et m'adressa un clin d'œil, que l'elfe ne vit heureusement pas. Il n'arrêterait donc jamais...
Legolas me tendit la main pour m'aider à me relever. Je me remis debout et une idée me traversa l'esprit. Je fis un pas et fis semblant de trébucher. L'elfe me rattrapa d'un bras et soupira.
- Tu n'es pas croyable, souffla t'il en voyant mon grand sourire.
- Je ne serais jamais plus épuisante que Alcar, me défendis je.
- Je vous entend, abrutie. Fais bien gaffe à ce que tu dis.
- Occupes toi de tes affaires, dragonnet, et laisse nous tranquilles.
- En parlant de lui, il m'a dit quelque chose d'intéressant, fit Legolas.
- Quoi?! M'exclamai je. Qu'est ce qu'il t'es raconté? Quoi qu'il ait dit, c'est faux, je te jure, ne le crois pas.
Il fit semblant de réfléchir quelques secondes avant de rire.
- Il ne m'a absolument rien dit.
Mais à quoi jouait il? Je venais d'avoir la peur de ma vie. Je lui décochai un coup de pied dans le tibia, qui ne l'affecta absolument pas.
- C'était quoi ton objectif, alors? Râlai je. Me faire paniquer?
- Non, c'était pour voir ta réaction. Donc tu as quelque chose à cacher.
- Euh... non, marmonnai je. Rien d'extraordinaire.
Il fallait que je me sorte de là, et vite. Tout ça c'était la faute d'Alcar! Je me penchai vers lui en le regardant droit dans les yeux.
- Et toi, tu n'aurais pas quelque chose à cacher? Je n'ai pas oublié ce que tu as dit tout à l'heure.
- J'exprimais seulement mes pensées, se justifia t'il.
- Donc tu m'apprécies.
- Évidemment, affirma t'il. Et toi tu aimes beaucoup tomber sur moi.
- C'est devenu une habitude.
- Ou alors tu ne peux plus te passer de moi, sourit il.
- C'est une manière de dire les choses, avouai je.
Il haussa les sourcils, surpris. Il semblait avoir dit ça pour plaisanter, alors il ne se doutait pas qu'il visait juste.
- Voila une révélation, fit il lentement.
- Passons. D'ailleurs, tu n'étais pas en belle compagnie tout à l'heure? Demandai je en me rappelant ce qu'Alcar m'avait dit.
- Cela dépend de quelle compagnie tu parles. Si tu veux dire des hommes soûls...
- Je parle de tes admiratrices, coupai je. Tu as du succès auprès de la gente féminine, si tu n'as pas remarqué. Tu dois avoir l'habitude!
- Je n'ai fréquenté aucune dame dans cette soirée hormis toi et ta sœur, déclara t'il. Pourquoi, tu es jalouse?
- C'est encore une manière de dire les choses, lâchai je avant de me figer.
Je venais vraiment de dire ça? À voix haute? Devant Legolas? Par les Valar, faites que cette phrase ne soit pas réellement sortie de ma bouche...
- Je ne suis pas sûr de te suivre... tu es certaine que l'alcool ne t'affecte pas?
- Je parle sincèrement, répliquai je. Et je ne sers pas ce genre de discours souvent, alors profites et tais toi. Donc autant continuer sur ma lancée. Je trouve que je me suis un peu trop attachée à toi.
- Je suis choqué, Isil. Vraiment. Tu lui fais réellement comprendre que...
- La ferme! Sinon j'arrête!
- D'accord, d'accord! Je vous laisse!
- Et... j'ai peur pour la suite, admis je. J'ai peur de perdre quelqu'un; mon frère, ma sœur, tous nos amis... toi, aussi. Alors que tu me dises que tu souhaite être avec moi jusqu'à la fin... je te retourne l'affirmation.
- Tu m'aimes beaucoup, donc.
- C'est tout ce que tu as retenu?? M'écriai je en lui donnant une tape sur l'épaule.
- Quoi, c'est flatteur! Se justifia t'il.
Je levai les yeux au ciel et l'observai en silence tandis qu'il semblait plongé dans une intense et sérieuse réflexion.
- Moi aussi, je tiens à toi, Isil, lâcha t'il. D'autant plus que tu risques d'être la plus impliquée dans l'histoire avec le porteur de l'anneau; comme tu l'as souligné tout à l'heure.
- Ma sœur aussi, ajoutai je.
- Oui, mais... je garde l'impression que tu es plus concernée. Tes pouvoirs sont directement reliés à Sauron, et ils sont plus puissants.
Je frissonnai en entendant ce nom. C'était terrifiant, le fait qu'un simple mot prononcé à voix haute puisse me mettre si mal à l'aise.
- Je sais. Mais, on verra pour la suite. Je te disais cela parce que... j'ai un peu réfléchi, et je me suis dis que je mets sûrement en danger tous ceux que je croise. Au fond de moi, je sais quelque chose, murmurai je.
- Quoi donc?
- Il me cherche, déclarai je. Il me veut, et il me retrouvera. Il a besoin de moi. Je suis sa création, son arme de guerre.
- Nous serons tous avec toi jusqu'à la fin, danger ou non, assura t'il. Comme nous soutenons Frodon et Sam. Nous ne te laisserons pas tomber. Personne ne t'abandonnera, je te le promets.
Alors je fis quelque chose que je n'aurais jamais osé faire si je ne savais pas qu'il m'appréciais. Je le pris dans mes bras, ce que les elfes ne faisaient jamais. À mon étonnement, il me rendit mon étreinte assez vite.
- Moi non plus je ne vous laisserais pas tomber, murmurai je. Je te promets que jamais je ne rejoindrais les ténèbres de mon plein gré. Jamais.
Il ne vit évidement pas la larme solitaire couler le long de ma joue.
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Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]
Fanfiction(Je vous conseille d'avoir lu les tomes 1, 2, 3 et 4 avant, ainsi que le tome 2,5 qui est une sorte de passage entre le tome 2 et le tome 3 :)) {La fin approche, ils le savent tous. Ils le sentent. Mais quelle fin? La fin de la guerre, la fin du ma...