Chapitre 55: La fin de toutes choses

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Pippin tomba à genoux en sanglotant, Merry resta immobile, l'épée en l'air. Je sentais à tous leur soulagement et leur joie se convertir en un immense désespoir.

Alcar baissa la tête, peiné, alors que la plupart gardaient les yeux rivés sur Orodrim. Des boules de feu jaillirent du cratère comme des météorites et je les vis frapper les derniers Nazgûls en plein vol. Ce fut bien là mon seul réconfort. Frodon et Sam, nos deux sauveurs, condamnés après avoir sauvé le monde. Ils ne méritaient pas ça...

Mais... qui disait que... peut être étaient ils encore en vie! Et alors en une fraction de seconde, je repris mes esprits au moment où Alcar se redressait et commençait une phrase.

- Ils ne sont peut être pas encore...

- On y va! M'écriai je.

- Non, Isilya! M'arrêta Gandalf, qui était le plus proche et m'avait entendu. Thorondor et moi même allons nous y rendre.

A ces mots, trois aigles géants atterrirent devant le magicien, qui se hissa sur le dos de celui qui semblait être le chef. Ils décollèrent en direction de la montagne, et je sentis l'espoir regagner le groupe en face de moi.

Alors je descendis prudemment du dos d'Alcar. Il était bien haut maintenant, si bien que je craignais de trébucher en sautant directement au sol. Le dragon se baissa pour me faciliter la tâche.

Je m'approchai en premier de mon frère. Quand je posai une main sur son épaule, il se tourna vers moi et m'enlaça. Et alors je sentis des sanglots secouer légèrement ses épaules alors qu'il s'efforçait de pleurer en silence.

- On a réussi, chuchotai je.

Alors il s'écarta et fit disparaître ses larmes, ne voulant sûrement pas que son peuple le voit dans cet état. Je le comprenais.

Je me dirigeai ensuite vers les hobbits, que je pris dans mes bras sans un mot. Je fis une accolade à Gimli avant de me jeter au cou de Legolas.

- Si vous étiez morts là bas, toi et Alcar, je serais venu vous chercher devant Mandos pour vous tuer à nouveau, me dit il au bout d'un moment.

- Pourquoi serait on morts? Demandai je en feignant l'innocence.

- Hum, voyons, fit il en faisant semblant de réfléchir. Vous vous êtes approchés de Sauron et tu allais faire une bêtise, j'en suis sûr. Et si vous étiez restés une seconde de plus devant la tour vous auriez été désintégrés en même temps qu'elle.

Je n'avouai pas que j'avais eu l'intention de détruire Barad-Dûr sur un simple coup de folie. Quand j'y repensais... j'osais à peine imaginer ce qui aurait pu arriver!

- J'étais guidée par ma colère, dis je à la place. Et puis, vous n'étiez pas en meilleure posture!

- Bon, peu importe, nous sommes tous en vie, maintenant.

J'acquiesçai et le lâchai pour me tourner à nouveau vers nos amis, dont les regards faisaient des aller-retours entre notre grand groupe et la montagne.

- Sacré changement, commenta Gimli en se tournant vers Alcar.

- Il était grand temps, répondit il.

- Tu nous as manqué, l'ami, avoua Gimli en adressant une tape amicale sur la patte avant du dragon.

- Sans toi, ça n'aurait pas été pareil, fit Aragorn. Je suis heureux que tu sois en vie.

- Et moi donc, répondit Alcar en esquissant un de ses sourires dragonnien.

- Dis moi, si tu nous présentais ton camarade? Intervins Legolas en pointant du doigt Anor qui nous survolait.

- Avec plaisir.

Je vis le dragon doré passer au dessus de nous et atterrir quelques dizaines de mètres derrière l'armée, à côté du corps de Smaug, sur la bande de terre plate.

Il déposa délicatement ma sœur inconsciente au sol. J'allais enfin la retrouver.

Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant