Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]

Chapitre 29: Dimholt

- Isil, attends! Ta cicatrice! S'exclama Ilmana alors que je me dirigeai vers une tente d'approvisionnement.

- Quoi?

- Viens.

Sans un mot, elle place sa main sur ma cote par dessus mon équipement avant de fermer les yeux et de prononcer une phrase en elfique.

- Que le mal quitte cette blessure et ne revienne jamais, que le maître de l'ombre ne puisse jamais l'atteindre.

- Je croyais que tu m'avais guérie? M'étonnai je.

- Pas... pas totalement, souffla t'elle en fuyant mon regard. Viens allons nous préparer. Enfin, tu comptes suivre Aragorn?

- Bien sûr.

Je clignai des yeux et secouai la tête. Décidément, elle était bien étrange en ce moment. Je rentrai dans la tente et fouillai dans une étagère. Je finis par trouver une ceinture assez épaisse qui pouvait supporter plusieurs choses. J'y attachai mon nouveau fourreau et me débarrassai de l'ancienne bande de cuir qui m'enserrait la taille.

- Tu vas faire quoi de tes dagues? Me demanda ma sœur. Tu ne vas pas garder toutes ces armes.

- Je vais les donner à Harthad. Il saura s'en servir le moment venu.

« À quoi cela sert il s'en avoir si c'est pour les offrir à chaque fois? » se moqua le dragon.

« Comment tu le sais? »

« Tu m'avais raconté l'épisode de Dale avec les enfants. »

Je me remémorais mes adieux à Bard et sa famille soixante ans plus tôt. Mon ami devait être décédé aujourd'hui, et ses enfants bien âgés...

« Autant m'en débarrasser en faisant des heureux! »

Nous sortîmes de la tente et je confiai mes dagues au roi Théoden en lui demandant de les transmettre à Harthad, et surtout de demander à quelqu'un de veiller sur lui. Je ne pouvais pas l'emmener avec moi.

Nous rejoignîmes ensuite Aragorn qui traversait discrètement le camp avec Arod et le cheval d'Ilmana.

- Où comptez vous donc allez? Nous arrêta Gimli en surgissant de derrière une tente.

- Non, pas cette fois. Cette fois vous restez Gimli, fit Aragorn.

Je hochai la tête d'un air désolé. Mais Legolas arriva soudainement de l'autre côté, tenant Hasulfel par les rênes. Je lui adressai un grand sourire, qu'il me retourna.

- Ignorez vous tout de l'opiniâtreté des nains?

- Il va falloir l'accepter, nous venons avec vous, les amis, déclara Gimli.

- Moi aussi je viens, intervint Alcar en atterrissant devant nous.

- Évidement, souris je.

Je sautai sur son dos tandis que les quatre autres enfourchaient leurs montures.

- On part en repérage, fis je juste avant que le dragon ne décolle.

Nous survolâmes la montagnes quelques minutes en tâchant de ne pas perdre de vue la brèche du passage, qui ressemblait à un ravin vu de haut. Ne voyant presque rien de nuit, nous rejoignîmes finalement les autres.

Nous marchâmes toute la nuit dans le passage, qui semblait interminable, échangeant quelques mots de temps en temps. Au petit matin, les parois rétrécirent jusqu'à ce que le chemin soit pratiquement à découvert, cerné de hauts pics rocheux. Alcar se mit alors à marcher au même niveau que nos amis.

- Quelle sorte d'armée s'attarderait dans un endroit pareil? Lâcha Gimli au bout d'un moment.

- Une armée maudite, répondit Legolas. Il y a fort longtemps, les hommes des montagnes prêtèrent serment au roi du Gondor. Ils lui jurèrent allégeance, promettant de l'aider au combat.

Je ne savais pas d'où, mais il me semblait connaître ce récit. Alcar se tendit soudainement. Alors que Legolas racontait la suite de l'histoire à Gimli, je fis signe au dragon de décoller. Il vola à basse altitude jusqu'à la fin du chemin. Un étroit passage entre deux pierres semblait conduire quelque part.

- C'est ça que tu as senti? Questionnai je.

- Il y à quelque chose de sombre là dedans. Mais j'imagine que c'est là que nous devons aller.