Planant à une dizaine de mètres du sol, Alcar s'était éloigné de l'affrontement principal pour éviter d'atteindre nos armées en crachant des gerbes de flammes bleues. Elles enveloppaient aussitôt nos ennemis et les réduisaient en cendres.
Même si les Orques arrivaient encore par centaines par la Porte Noire, je sentais l'espoir regagner nos rangs. J'apercevais au loin mes amis et alliés combattre avec encore plus de vigueur.
Après avoir incendié environ le quart de l'armée ennemie qui se trouvait entre nos soldats et la grande porte, Alcar retourna au dessus de nos amis pour suivre leur progression. Le dragon doré, qui avait disparu un temps dans les nuages, surgit soudainement devant nous.
Il eut un long échange de regard avec Alcar, avant de fixer ses yeux couleur rubis sur moi. Et d'un signe de tête, il nous indiqua de le suivre. Mon ami n'hésita pas et nous nous dirigeâmes vers la Porte Noire en prenant de l'altitude.
- Alcar, attends! M'écriai je. Ce sont des Flèches Noires!
En effet, sur le mur, se tenaient une dizaine de Traqueurs et leurs redoutables armes.
- Fais confiance à Anor. Il nous faut les détruire.
Alors le dragon doré se nommait Anor... je me demandais s'il savait parler. Je m'agrippai soudainement aux pics dorsaux d'Alcar quand il plongea vers le sol à la suite de son compagnon.
Une Flèche Noire nous rata de peu, et plus nous nous rapprochions, plus je paniquais. Je vis des archers Orques bander leurs arcs et nous viser. Ces ridicules flèches ne transperceraient jamais les écailles maintenant dures comme fer de mon ami.
Moi, c'était une autre histoire. Mais Alcar savait bien qu'elles pouvaient m'atteindre, car il freina subitement en déployant les ailes. Les flèches, trop minces et fragiles, se brisèrent ou rebondirent sur sa poitrine.
Anor s'arrêta également à nos côtés, et ne laissant pas le temps aux Traqueurs de recharger leurs armes, les deux dragons déversèrent leur feu sur eux, ainsi que les arbalètes et les flèches noires. J'osais espérer qu'ils étaient les derniers de leur ordre, et leurs armes les dernières fabriquées.
Toute chose susceptible de nous nuire étant réduit en cendres, Alcar et Anor atterrirent au sommet des murs de la grande porte. Les Orques continuait de déferler. Alcar se mit alors à incendier la terre devant eux, bientôt imité par Anor. Au bout d'un moment, le feu ouvrit une crevasse, empêchant les ennemis de passer.
- Oh, bien joué! M'exclamai je.
Je fus coupée par un bruit familier. Le cri strident des montures de Nazgûl. Ah! Il manquait plus que ceux là! Mais avant même que les spectres ailés ne puissent nuire à notre armée, des aigles géants descendirent des nuages et les attaquèrent.
Cette vision me rappelait la Bataille des Cinq Armées, il y a soixante ans. Quand les aigles arrivaient, l'espoir et le courage revenaient avec eux.
Mais un monstre parvint à s'enfuir. Il passa au dessus de nous avec un cri et repartit vers Barad-Dûr. Je le suivis du regard longuement. Mes yeux se posèrent alors sur la tour. La tour de Sauron. Où ma sœur était très certainement retenue prisonnière.
- Bon, on va les exterminer une bonne fois pour toute, ceux là, gronda le dragon en agitant les ailes.
- On pensait à la même chose, lançai je.
Je baissai le regard sur le champ de bataille. Gandalf nous observait d'en bas. Il m'adressa un signe de tête négatif qui signifiait clairement que ce que nous nous apprêtions à faire était une mauvaise idée. Au contraire, affronter Sauron et ses plus proches acolytes directement me semblait être la chose à faire pour mettre fin à tout cela.
Alcar se retourna pour croiser mon regard. Je hochais la tête en me penchant vers sa tête pour lui murmurer:
- Il est temps d'en finir.
Sur ce, le dragon s'envola, laissant derrière nous le dragon doré qui arborait un air soucieux, et nos amis, horrifiés.
VOUS LISEZ
Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]
Fanfiction(Je vous conseille d'avoir lu les tomes 1, 2, 3 et 4 avant, ainsi que le tome 2,5 qui est une sorte de passage entre le tome 2 et le tome 3 :)) {La fin approche, ils le savent tous. Ils le sentent. Mais quelle fin? La fin de la guerre, la fin du ma...