Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]

Chapitre 47: La fin approche

- Je ne crois pas à ses dires! S'exclama Aragorn. Je n'y croirais jamais.

C'est alors que la porte continua son ouverture. Nous pûmes alors apercevoir l'immense armée d'Orques qui s'était regroupée derrière.

- On se replie, ordonna mon frère. On se replie!

En effet, c'était judicieux. Alors qu'ils faisaient tous demi tour, je regardai au loin. La tout de Barad Dûr se tenait la, à l'horizon, et l'œil en flammes balayait la plaine de son rayon flamboyant.

- Isil! M'appela Legolas.

Je repris mes esprits et lançai Sindë au galop. Alors que nous rejoignions notre armée, je sentis la panique agiter les rangs à la vue des milliers d'ennemis qui s'avançaient vers nous.

- Tenez vos positions! Clama Aragorn. Tenez vos positions, fils du Gondor et du Rohan! Mes frères! Je lis dans vos yeux la même peur qui pourrait saisir mon cœur! Un jour peut venir où le courage des Hommes faillira, où nous abandonnerons nos amis et briserons tous les liens! Mais ce jour n'est pas arrivé!

Mon frère faisait des allers retours d'un bout à l'autre de la première ligne, épée en main.

- Ce sera l'heure des loups et des boucliers fracassés lorsque l'âge des Hommes s'effondrera! Continua t'il.

Gandalf observait l'ancien rôdeur avec une lueur de fierté dans le regard. Mon frère avait bien changé.

- Mais ce jour n'est pas arrivé! Aujourd'hui nous combattrons pour tout ce qui nous est cher sur cette bonne terre! Je vous ordonne de tenir, Hommes de l'Ouest!

Des cris de guerre lui répondirent, ainsi que le tintement des armes tirées de leurs fourreaux. Aragorn leva son épée et fit face à l'armée ennemie, qui commençait à nous encercler de toutes parts. C'est alors que nous descendîmes tous de cheval.

- Fuis, ma belle, murmurai je à Sindë. Puissent les étoiles te guider loin des ténèbres pendant que nous autres sombrons.

Elle hennit d'un air triste et me regarda dans les yeux, avant de secouer la tête et de s'enfuir à la suite des autres chevaux. Cette bataille appartenait à ceux qui le désiraient, ces pauvres bêtes ne devaient pas être sacrifiées pour notre cause.

Je me postai en première ligne à côté de Legolas, qui lui même était à côté de Gimli. Gandalf, Merry, Pippin et Eomer suivaient.

- Jamais je n'aurais songé mourir au combat aux côtés d'un elfe, avoua le nain à Legolas.

- Et que pensez vous de mourir aux côtés d'un ami?

- Oui, ça je peux le faire.

Je souris. Ils avaient fait du chemin depuis le conseil d'Elrond.

- Legolas? Fis je soudainement.

L'elfe se tourna vers moi, l'air interrogateur.

- Tu te souviens de nos discussions? Et bien, vu que nous allons tous mourir...

Il fronça les sourcils. Nos amis écoutaient distraitement d'une oreille, les yeux rivés sur les ennemis, mais tout de même intéressés. Surtout Gimli, qui nous regardait tour à tour.

Ils en restèrent tous bouche bée quand j'attrapai l'elfe par le col de sa cape pour plaquer les lèvres sur les siennes. Il ne réagit pas immédiatement, mais il finit par poser une main sur mon épaule.

- ... j'avais envie de faire ça, terminai je en le lâchant.

- J'en avais envie aussi... je suis content que toi, tu n'es pas hésité, fit il avec un sourire en coin.

- Et bien! Vous étiez obligée de faire ça maintenant et pas avant? Pesta Gimli. Nous aurions pu profiter de la nouvelle, au moins! Quelle logique, ces elfes...

- C'est une sorte d'adieu, fis je tristement. C'est fait pour faire au dernier moment.