Silver of Darkness - Tome 5: La chute de l'anneau [Terminée]

Chapitre 45: Dernier départ

Alors qu'Aragorn partait mettre son plan à exécution à l'aide du Palantír, Eomer partit organiser les troupes pour le départ. J'aurais pu accompagner mon frère, mais c'était son idée et il était le meneur des événements.

Je me contentai de regarder le défilé des soldats dans les rues de la cité, tout en effleurant distraitement le pendentif que je portais en collier depuis le début de l'aventure. Ma lune en argent, symbole de mes pouvoirs. Ilmana possédait un soleil d'or, de son côté. Ces deux objets nous reliaient.

- Venez, Isilya, j'ai quelque chose pour vous, m'appela alors Gandalf en arrivant derrière moi.

Je me levai pour suivre le magicien dans un forge. Je fronçai les sourcils quand il me montra une pièce d'armure disposée sur un étalage. Je posai ma main sur le métal lisse et brillant. Le plastron avait l'air d'être taillé pour un corps féminin fin et élancé. L'arbre du Gondor y était gravé.

- J'ai demandé au meilleur forgeron de Minas Tirith de concevoir cela pour aujourd'hui, fit Gandalf.

- Ou est il? Murmurai je.

- C'est aussi un soldat.

- Il faudra le remercier, si nous survivons tous, déclarai je.

J'enfilai la pièce d'armure avec l'aide du magicien qui l'attacha dans mon dos. J'étais contente de n'avoir que ça à porter: mes jambes et les bras devaient rester libres de mouvements. Et je possédais déjà des spalières avec mon équipement.
Mais j'y voyais plus comme un symbole, avec cet arbre blanc gravé dessus.

Après cela, je dénichai un fourreau de sabre que je suspendis à ma ceinture avant d'y glisser l'arme de ma sœur. J'arborais le mien de l'autre côté.

Je me sentais vide, moi qui, au début de l'aventure, transportait de nombreuses armes comme mon arc, mes dagues, mes couteaux de lancer... aujourd'hui je n'avais plus que deux sabres. Je n'avais même plus Alcar.

- Il est l'heure de partir, me rappela Gandalf.

Je hochai la tête avant de sortir de la forge pour gagner la place centrale de la cité. Harthad s'y tenait, adosse à un mur.

- Le seigneur Eomer m'a interdit de suivre les Rohirrims, lâcha t'il quand je m'avançai vers lui.

- Harthad, cette bataille n'est pas pour toi, soufflai je.

- Pourquoi donc? Protesta t'il.

- Parce que cette fois, je ne suis pas sûr moi même d'en revenir, déclarai je tristement.

Le garçon ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Je m'approchai pour poser mes mains sur ses épaules.

- Restes ici, à Minas Tirith, lui dis je. Le commandement est confié à un homme nommé Faramir. Il est le frère d'un brave homme que j'ai connu. Si la bataille tourne mal, il vous mènera en lieu sûr.

Ne voulant pas le quitter sur un désaccord, je le plantai là pour essayer de trouver une monture, quand j'aperçus une silhouette familière. Je souris en apercevant Sindë marcher tranquillement vers moi.

- Toujours là quand j'ai besoin de toi, murmurai je. Mais j'aimerais que tu ne sois pas là pour cette fois.

Je grimpai sur son dos et elle nous mena à la tête de l'armée, ou se tenait Aragorn. Ce dernier avait revêtu une tenue très élégante brodée aux armoiries du Gondor. On aurait dit un vrai roi. Parce qu'il en était un.

Je remarquai que les hobbits nous accompagnaient. Ils avaient de nombreuses fois prouvé leur courage et leur détermination. Rien ni personne ne pouvait les empêcher d'aller aider leurs amis Sam et Frodon.

J'échangeai un regard avec Gandalf, Eomer, Merry, Pippin, Gimli, Legolas, et enfin, Aragorn. Alors le roi du Gondor talonna son cheval et s'élança sur la route de la cité. Nous suivîmes aussitôt, ainsi que toute l'armée. Vers le Mordor.