Dans tous les scénarios merveilleux que Laura s'était imaginé, celui-ci était de loin le plus miraculeux, le plus proche de l'exactitude des faits espérés. La journée de son retour sur le campus n'avait pas été banalisée ni laissée dans un casier ou un dossier étiqueté comme sans suite. Lucas et Brendon lui avaient donné rendez-vous sur la plage à la fin de la journée. Le feu, la guitare et la bière avaient de nouveau été de la partie. Laura n'avait pas voulu toucher à l'alcool, de peur de redevenir aussi désinhibée que la semaine d'avant. Ces soirées avaient été répétées durant tout le weekend jusqu'à l'officielle première semaine de cours. Heureusement pour la rouquine, Lucas ne lui avait pas imposé de commencer le travail durant la fin de semaine. Selon ses dires, le samedi et le dimanche, le café devenait un endroit de débauche pour les jeunes étudiants.
Le lundi matin, au premier jour de classe, Laura avait été comblée de joie lorsqu'elle avait pénétré dans la salle où se déroulait son cours de psychologie ; Lucas y était lui aussi. Malgré la carrure imposante et arbitraire du professeur dont la voix était affreusement rauque, la jeune fille n'avait eu aucun mal à s'intégrer et à participer aux conversations. Tout ça sous le regard toujours aussi admiratif de son nouvel ami. Elle était ravie de cette attention qu'il lui portait, tout en essayant de ne pas trop s'emballer. Elle craignait que Lucas finisse par se désintéresser ou par la trouver de moins en moins brillante. N'importe quelle fille pourrait très bien se montrer plus entreprenante ou plus extravertie qu'elle, ce qui aurait considéré un flagrant point en commun qu'il n'y avait pas entre Laura et le jeune homme.
Ce fut avec difficulté que Laura ouvrit les yeux lorsque son cadran se mit à sonner. Elle l'éteignit dans un élan de panique et manqua même de le balancer à travers la pièce, songeant qu'elle devait absolument cesser de l'utiliser et de se servir de son téléphone comme réveil à la place. C'étaient ce genre de choses qui démontraient à quel point ses vieilles habitudes qu'elle avait acquises chez sa grand-mère restaient ancrées en elle.
Elle jeta un œil à son portable, réalisant au même moment qu'il était déjà jeudi. La semaine est passée si vite ! se dit-elle en fronçant les sourcils. Sans doute que les potins de la veille l'avaient ébranlée au point qu'elle puisse en oublier sa propre vie ; Alyson était enfin sortie de l'hôpital. Laura était impatiente de recevoir un coup de fil de sa part afin de savoir comment s'était passé son retour chez elle.
La rouquine remit son téléphone sous son oreiller et bâilla. À peine avait-elle eu le temps de se mettre sur ses pieds qu'on toqua à la porte. Son cœur se stoppa et trois ou quatre nœuds se formèrent au centre de son abdomen. Paniquée, elle s'élança vers le tiroir de sa commode afin d'y dénicher sa brosse à cheveux. Elle était convaincue que c'était Lucas de l'autre côté de la porte et il n'était en aucun cas question qu'il la voie dans un tel état ; chevelure bouffante et échevelée.
Au moment où elle avait laissé tomber la mission de se brosser les cheveux pour la remplacer par celle de se débarrasser de son haleine du matin, des coups se firent entendre de nouveau.
— J'arrive, j'arrive ! hurla-t-elle avant d'attraper sa pochette remplie de produits pour la peau et de soins dentaires.
Elle dévissa son tube de dentifrice et déposa une goutte de produit sur sa langue avant de l'étendre sur son palais et dans l'entièreté de sa bouche dans des mouvements frénétiques de la langue. Ce ne fut qu'après s'être assurée que la pâte n'obstruait plus ses muqueuses qu'elle alla répondre. À son plus grand désarroi, elle ne se retrouva pas devant la personne attendue.
— Bonjour, Laura ! clama Madame Hélène avec un grand sourire. J'espère qu'on ne te réveille pas.
On ?
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L'Alpha - Volume 1 : Le Clan O'Connell
ParanormalLaura, une étudiante timide, fait son entrée à l'Université de Kincardine. Une nouvelle vie intrépide pour la jeune fille qui n'a dès lors jamais connu le monde extérieur, ayant vécu avec sa grand-mère la majorité de sa vie. Tout semble bien aller j...